CONGRÈS
Jeunes agriculteurs : pleins feux sur l’installation

Sébastien Duperay
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Les Jeunes agriculteurs ont tenu leur congrès en Loire-Atlantique les 27, 28 et 29 octobre. Samuel Vandaele a été réélu président du syndicat.

Jeunes agriculteurs : pleins feux sur l’installation
Samuel Vandaele a été réélu président de Jeunes agriculteurs lors du 54e congrès du syndicat qui s'est déroulé du 27 au 29 octobre à La Baule (Loire-Atlantique). (Crédit : Jeunes agriculteurs)

Prévu en juin dernier, le 54e congrès des Jeunes Agriculteurs (JA) s’est déroulé les 27, 28 et 29 octobre à La Baule (Loire-Atlantique) en mode huis clos en raison des contraintes sanitaires. Candidat à sa suite, Samuel Vandaele a été réélu président dans la nuit du 28 au 29 octobre. Après les « Jeunes en milieu rural », les JA ont focalisé leurs réflexions sur l’installation et le renouvellement des générations en agriculture, « le cœur du réacteur des JA », selon le président. L’enjeu est d’importance puisque plus de la moitié des agriculteurs ont plus de 50 ans et 215 000 exploitants sont en âge de partir à la retraite d’ici 2026.

Première des propositions soutenues par le syndicat jeune : faciliter les transmissions entre les futurs retraités et les candidats à l’installation. Les JA insistent sur la nécessaire simplification des procédures, notamment en revisitant l’ensemble des couches réglementaires qui se sont accumulées au fil du temps. Ils mettent également l’accent sur l’accompagnement des jeunes installés et la professionnalisation du métier. « Aujourd’hui, les agriculteurs sont des chefs d’entreprise. Ils doivent non seulement avoir les compétences techniques, mais également des connaissances comptables et commerciales pour gérer leur exploitation », explique François-Etienne Mercier, pour justifier l’importance à accorder à la formation initiale pour accéder au métier.

L’option bas carbone

Sur les autres sujets du moment, les JA s’inscrivent à fond dans la proposition faite aux jeunes de bénéficier « de bons carbone » pour réaliser un bilan carbone de l’exploitation suivi de préconisations pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ont-ils précisé en amont de leur rendez-vous annuel. Et éventuellement être rémunéré si la séquestration du carbone est supérieure aux émissions.  « Nous voulons mettre les jeunes agriculteurs en mode projet pour tendre vers le bas carbone sur nos exploitations », plaide Samuel Vandaele. Les JA sont également très favorables à la campagne de promotion des métiers agricoles annoncée dans le Plan de relance. Contrairement à d’autres secteurs en effet, l’agriculture et l’agroalimentaire recrutent. 30 000 postes sont à pourvoir dans l’industrie alimentaire, l’agrofourniture aussi notamment dans les métiers liés à la digitalisation et de la robotisation, sans parler des exploitations à reprendre. « Dans l’agriculture, un jeune est sûr d’avoir un métier à la sortie de ses études », résume le président. 

Pas de loi foncière

« Il n'y aura pas de loi foncière », a annoncé Samuel Vandaele, président des Jeunes agriculteurs, après son entretien avec Julien Denormandie le 29 octobre. Le ministre de l'Agriculture n'a fait que confirmer ce qu'avait déjà évoqué son prédécesseur Didier Guillaume en juin, à l'Assemblée en commission du Développement durable. Le cabinet du ministre indique que « le calendrier parlementaire est saturé d'ici la fin du quinquennat », mais assure que « tout ce qui pourra être fait par voie réglementaire sera fait ». « Bien sûr nous sommes déçus, a commenté le président de JA, en fin de congrès du syndicat. Nous avons milité pour avec la FNSEA et la FNSafer, car le foncier est un sujet très important pour nous, pour le renouvellement des générations. Mais nous ne baisserons pas la garde. Nous avons besoin d'avancer vite sur ce dossier. »