Les élus de Montélimar Agglo au contact de la filière fromagère 

Soutenir les fromagers locaux et mettre en avant les produits du terroir. Julien Cornillet, maire de Montélimar et président de Montélimar Agglo, s’est appuyé sur la Journée nationale du fromage (voir encadré), organisée le 27 mars, pour se rendre la veille dans trois fromageries. L’occasion d’échanger avec les gérants sur leur parcours mais aussi sur le contexte lié à la crise sanitaire de la Covid-19. Il était accompagné d’Eric Phélippeau (vice-président de Montélimar Agglo, en charge du développement économique), de Marielle Figuet (maire de Châteauneuf-du-Rhone) et de Peggy Molina (cheffe du service attractivité du territoire).

La première visite a débuté à Châteauneuf-du-Rhône, au sein de la fromagerie - chèvrerie Les 3 mûriers. Joël et Guylène Faure se sont installés au début des années 2010. C’est en juin 2015 qu’ils ont officiellement ouverts leur fromagerie de 120 m². « Nous élevons 80 chèvres laitières, de races Alpine et Saanen. A côté, nous avons 25 hectares de fourrages et céréales pour être, au maximum, en autonomie », explique l’exploitant agricole. Avec près de 150 litres de lait par jour, le couple confectionne plus de 60 000 fromages par an. Il produit principalement des picodons AOP, tommes, camemberts (appelés chémamberts) mais aussi des faisselles et yaourts. Joël et Guylène Faure ont misé sur une commercialisation en vente directe, à la fromagerie directement ou sur les marchés de Montélimar.

Au soutien des petits producteurs

C’est à Montélimar que la visite des élus s’est poursuivie, et plus précisément à la Laiterie Gilbert. Ouverte en octobre 2018, la franchise montilienne de l’entreprise grenobloise est tenue par Sébastien Lasserre. Ancien rugbyman et éducateur sportif, devenu commercial, il a décidé de changer de vie il y a quelques années. Epicurien dans l’âme, amoureux des produits du terroir, il s’est rapidement pris de passion pour la diversité des fromages. C’est ainsi qu’il propose, en fonction de la saisonnalité, entre 100 et 140 références de fromages, essentiellement en appellation ou sous IGP^*. « Ma volonté première était de proposer à la vente des produits fermiers, ou du terroir, à base de lait cru. Je travaille avec des petits producteurs pour leur donner l’opportunité de valoriser leurs produits, parfois moins connus », souligne le gérant. Une importance alors même que la mentalité des consommateurs évolue vers une alimentation plus saine, plus qualitative. Il s’approvisionne auprès de deux producteurs en Drôme-Ardèche, à Salettes et Alba-La-Romaine, mais aussi plus largement au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour des produits comme le beaufort, le saint-nectaire, le bleu du Vercors, le saint-marcellin... La banque est ensuite complétée par des fromages suisses et italiens.

Redorer le blason de l’agriculture au sein du territoire

Les élus ont terminé cette matinée de découverte par un dernier passage à la fromagerie Gérentes, quelques kilomètres plus loin. Créée en 1947, l’entreprise familiale née en Haute-Loire compte aujourd’hui deux sites de production : la Fromagerie du plateau ardéchois à Coucouron (07) et la laiterie des Monts Yssingelais, implantée à Araules (43). Le lait est collecté auprès de 300 producteurs situés en zones de montagne, pour la transformation en beurre, produits laitiers et fromages. Benjamin Treveys a ouvert l’enseigne de Montélimar en 2007, après avoir passé deux ans à Crest. Titulaire d’un BTS commerce agroalimentaire, il avait effectué son apprentissage au siège de la laiterie, en Haute-Loire. Dans sa boutique montilienne, il commercialise plus d’une centaine de références. « Nous vendons toute notre production que nous complétons par des AOC, principalement au lait cru, que nous achetons par ailleurs », signale-t-il. Peu à peu, il voit également arriver une sélection de fromages au lait bio. « C’est dans l’air du temps », assure Benjamin Treveys. L’an passé, le gérant a connu une croissance de son chiffre d’affaires de + 15 %, crise sanitaire oblige. « Les clients s’attachent davantage aux produits locaux », constate-t-il.
« Par ces visites, je souhaite montrer que toutes les facettes de l’économie font la richesse de notre territoire, y compris nos éleveurs et producteurs locaux que je soutiens, a expliqué Julien Cornillet. Il est essentiel de souligner que l’agriculture a une place importante dans notre agglomération. Elle a d’ailleurs toute sa place dans nos projets de territoire puisqu’elle joue un rôle, non seulement sur l’économie mais aussi sur l’attractivité du territoire, l’entretien des paysages. » Les dégustations proposées lors des trois visites ont permis de montrer la mixité et la richesse des produits locaux et du terroir. 
Amandine Priolet
* IGP : indication géographique protégée.