Territoire
Le Département de la Drôme dévoile son plan montagne 2022-2028

Le 27 juin, le conseil départemental de la Drôme a présenté son nouveau plan montagne. Sur les six prochaines années, 472 millions d’euros d’investissements sont prévus dans tous les domaines, parmi lesquels l’agriculture.

Le Département de la Drôme dévoile son plan montagne 2022-2028
« Si la montagne est confrontée à des enjeux de développement, notamment économiques et agricoles, c’est aussi un lieu où les besoins d’accompagnement et de services de proximité sont souvent exacerbés », indique le Département de la Drôme qui vient de dévoiler un plan spécifique d’accompagnement. ©AD26

Vercors, Diois, Baronnies provençales. Sur près de 328 000 hectares, les zones de montagne drômoises sont confrontées à des défis économiques, sociétaux et environnementaux. Pour y faire face, les élus du conseil départemental ont présenté, le 27 juin, un nouveau « plan montagne » doté de 472 millions d’euros (M€) jusqu’en 2028. Tourisme, activités économiques, solidarités, santé, numérique, éducation, logement, emploi, culture, sports de nature, espaces naturels sensibles… ce plan regroupe une multitude d’actions. Parmi les plus importantes, figure un grand volet pour les stations d’hiver avec plus de 15 M€ d’investissements prévus. Le Département a fait le choix de repenser leur modèle économique dans une logique de transition reposant notamment sur l’affranchissement progressif de la dépendance à la neige, le non-recours à la neige de culture, le développement d’activités quatre saisons ou encore l’amélioration des services.

Autre volet d’importance, les infrastructures routières et leur exploitation afin de désenclaver les espaces ruraux et offrir des routes sécurisées aux habitants des zones de montagne et aux touristes de passage. Pas moins de 70 opérations sont programmées sur la totalité du mandat pour un montant approchant les 32 M€, hors programme annuel de travaux qui représente 66 M€. Le Département compte aussi renforcer les véloroutes : prolongement de la Vélodrôme, chantiers en lien avec l’opération des « sublimes routes du Vercors »… Est aussi envisagée la réouverture à des modes doux (marche, vélo…) du Pont du tram, limitrophe de Saint-Laurent et Saint-Jean-en-Royans (sur la RD 361). Un projet estimé à 1,7 M€ qui pourrait voir le jour dès 2025 mais pour l’heure conditionné à des études de faisabilité.

Près de 40 % des communes concernées

Concernant le numérique, outre la participation du Département aux programmes nationaux de résorption des zones blanches, pour les zones rurales n’ayant pas encore accès au très haut débit, la collectivité propose le passeport THB, qui offre un débit allant jusqu’à 100 Mb/s via des technologies alternatives. Par ailleurs, une nouvelle action éducative sera mise en place à partir de la rentrée 2022-2023 pour les collégiens de sixième avec pour objectif la découverte du Vercors et des stations drômoises. Le Département prendra ainsi à sa charge le déplacement et l’encadrement des activités (ski de fond, alpin, biathlon, raquette, course d’orientation). Vingt-trois établissements ont déjà manifesté leur intérêt pour cette action, soit 118 classes.

Toutes les communes dont l’altitude est égale ou supérieure à 700 m, soit près de 40 % des communes drômoises qui bénéficient de l’aide au déneigement du conseil départemental, sont concernées par ce nouveau plan montagne.« Ces territoires contribuent au rayonnement de la Drôme et à l’attractivité du département. Pour autant, la montagne ne serait rien sans celles et ceux qui la font vivre, déclare Marie-Pierre Mouton, présidente du Département. Ce n’est pas seulement un lieu de mémoire ou un espace permettant les pratiques sportives et culturelles. La montagne est avant tout un lieu de vie où les habitants doivent avoir accès aux services dans les mêmes conditions que dans d’autres points du département. Avec ce plan montagne, nous souhaitons compenser les conséquences induites par la vie en altitude, pour conserver et développer le dynamisme de nos montagnes. En tant qu’aménageur du territoire, acteur majeur des solidarités et des transitions nous pensons dès aujourd’hui la montagne de demain. »

Agriculture et pastoralisme

En matière agricole et dans un soucis de « maintenir les pratiques pastorales et la biodiversité », le Département apporte son soutien à l’association départementale d’économie montagnarde (Adem) pour l’accompagnement des éleveurs et les travaux prospectifs. La collectivité contribue à l’aménagement et l’équipement des espaces pastoraux et soutient les éleveurs ovins avec un plan départemental ovin spécifique. En tant que propriétaires d’alpages, le Département finance de longue date en maîtrise d’ouvrage directe de nombreux travaux (impluviums, chalets...) où le pastoralisme est reconnu. De plus, il bonifie dans un certain nombre de dispositifs les aides apportées aux exploitations agricoles situées en zone de montagne. C’est notamment le cas sur les aides aux plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Ppam) où le Département complète à hauteur de 20 % l’aide régionale. Enfin, à travers son soutien aux signes de qualité, les productions de montagne sont particulièrement concernées (petit épeautre de Haute-Provence, Bleu du Vercors Sassenage, huile essentielle de lavande de Haute-Provence…)

Dans son plan montagne 2022-2028, le conseil départemental met aussi l’accent sur le bois, une filière qui représente plus de 200 M€ de chiffre d’affaires. La collectivité consacre ainsi 3,25 M€ sur cinq ans.

 

Département de la Drôme : un budget global à 889 M€

Lundi dernier, l’assemblée départementale a voté son budget supplémentaire 2022, portant le budget global de l’année à 889 M€. Les solidarités restent au cœur des priorités du Département, avec des crédits qui représentent la part la plus importante du budget. Les efforts en faveur de l’autonomie, de l’action sociale, de l’insertion, de l’enfance atteignent (frais de personnel compris) 357,6 M€, soit 70 % du budget global de fonctionnement. « Dans le contexte actuel incertain, avec une forte inflation causée par la guerre en Ukraine et les conséquences encore présentes de la crise sanitaire, le Département anticipe des chocs conjoncturels, déclare l’exécutif. Les marges de manœuvres confortées grâce à la bonne gestion financière permettront à la collectivité d’être au rendez-vous de la relance, d’assumer ses politiques publiques et d’affirmer son rôle de chef de file des solidarités humaines et territoriales. »