Tourisme régional
Du patrimoine bâti à découvrir

 Notre région héberge de nombreuses constructions qui ont marqué l’histoire du département qui les conserve depuis des siècles. Ces lieux qui font partie du patrimoine bâti à visiter sont aujourd’hui préservés et accueillent le public curieux de se replonger dans le passé ou simplement de profiter des magnifiques panoramas qu’offrent les sites sur lesquelles ces vieilles bâtisses sont ancrées.

Du patrimoine bâti à découvrir
La situation en hauteur du fort permettait aux comtes d’Albon d’avoir une vue dégagée sur la vallée.

Drôme des collines,  Tour d’Albon : la sentinelle du Dauphiné

Longtemps, la tour juchée sur sa motte de terre fut le seul vestige visible de la puissance des comtes d’Albon. Dans les années 1990, le travail des archéologues a permis de mettre au jour un ensemble médiéval insoupçonné et exceptionnel composé d’une chapelle, aujourd’hui disparue car les matériaux ont été utilisés pour la construction d’une autre église, d’un bâtiment palatial et de communs.
La tour, symbole de pouvoir
Durant quatre siècles, la tour a connu plusieurs aménagements. Il est donc difficile d’en déterminer l’architecture. Au Xe siècle, la tour devait être construite en bois, des fouilles ayant montré de nombreuses traces de pieu dans le sol. Puis, vers le XIIe siècle, une construction plus solide la remplace. La tour a un plan carré de 7 m x 7 m. Ces murs ont une épaisseur de 1,5 m et sont réalisés par deux parements en molasse entre lesquels a été coulé un mélange de galets, très abondants dans la région, et de mortier. Les angles ont bénéficié d’un soin particulier avec la trace de pierres minutieusement taillées. Elle comportait trois niveaux de plancher en bois, aujourd’hui disparus. En édifiant un château d’une telle importance, les comtes d’Albon asseyaient leur pouvoir sur un territoire qui allait devenir, sous leur influence, la principauté du Dauphiné. La tour servait à montrer leur puissance, à rappeler leur présence et à surveiller les alentours. C’est la sentinelle du Dauphiné. La tour aurait d’ailleurs servi de prison. 

En 1349, le dauphin Humbert II cède sa région au plus offrant. Le Dauphiné est « transporté » - c’est le mot officiel utilisé pour ne pas blesser les seigneurs Dauphinois - dans le royaume de France. C’est le début du déclin de l’importance du site. 
À la fin du XIVe siècle, un incendie ravage la grange, les toitures s’effondrent et certains murs tombent.
Sous l’impulsion de la communauté de communes Rhône Valloire (maintenant Porte de DrômArdèche), des travaux de restauration et de valorisation du site castral et de ses vestiges ont été réalisés. Un cheminement piétonnier a été installé jusqu’au pied de la tour où il faut marquer un temps d’arrêt pour apprécier le paysage.
E. B.
Contact : Tél : 04 75 23 45 33 - Mail : [email protected] - www.ladrometourisme.com

Loire : Poudlard en Forez revient à Montverdun

Double ration de bonheur pour les fans de Harry Potter. Véritable carton l’an dernier, l’animation Poudlard en Forez fait son retour cet été. Prenez donc le quai 9 3/4 pour venir vous initier à la sorcellerie et défendre votre « maison ». Sous la houlette du mage Adamas missionné par Dumbledore, vous relèverez les défis qui vous mèneront dans des recoins bien mystérieux. Le ministère de la Magie propose un passage accéléré du Buse (Brevet universel de sorcellerie élémentaire) et a choisi pour cela le site majestueux de Montverdun. L’occasion de découvrir l’histoire cachée du prieuré construit sur le pic et qui semble si paisible… Il se murmure que plusieurs magiciens sont venus dès le Moyen Âge habiter secrètement les lieux… en faisant croire qu’ils étaient moines ! Au fil des épreuves, vous découvrirez bien des secrets sur le prieuré de Montverdun tout en faisant travailler votre esprit d’équipe et vos nombreuses capacités. Venez avec votre smartphone (un par famille suffit) sur lequel vous aurez au 
préalable téléchargé l’application IziTravel et sa rubrique “Poudlard en Forez - Montverdun”. Rendez-vous les mercredis, 4 et 11 août pour la version familiale, et le 25 août pour des sessions réservées aux 9-13 ans. 
T.R. avec le Département de la Loire
Contact : Montverdun - Tel : 04 77 96 08 69 ; www.loireforez.com

Le prieuré de Montverdun est classé monument historique depuis 1981.

Un peu d’histoire 

Le prieuré de Montverdun est classé monument historique depuis 1981. Le site offre une vue à 360° sur les monts du Forez et les monts du Lyonnais. Les premières traces du monastère dans des écrits datent du XIe siècle. En 1968, grâce aux Montverdunois et la volonté du maire de l’époque, est créée l’association des Amis du Pic, qui a pour but de sauvegarder et d’animer le prieuré. L’année même voit le début des travaux de restauration. Dans les années 1980 et 1990, des bénévoles œuvrent à la restauration des bâtiments. C’est à la suite de l’organisation de ces chantiers de volontaires que le site a pu préserver ses caractéristiques originelles, ainsi que son authenticité. Depuis des siècles, le prieuré est un lieu d’accueil pour les pèlerins de Compostelle. Des expositions y sont organisées d’avril à octobre, ainsi que des concerts ou encore un grand marché annuel avec la participation d’artisans, d’associations caritatives et de monastères. Sans oublier la participation aux Journées européennes du patrimoine. Il est également possible de louer la salle de réception pour organiser un évènement. 

JURA  Moulin écomusée du Pont des Vents

En sillonnant la verdoyante vallée du Suran on arrive dans le Jura. À Montfleur, Bruno le meunier du Pont des Vents et aussi boulanger. Il revendique ce nom peu commun de « meulanger ». Il vend son pain sur les marchés, chaque samedi sous le marché couvert de Bourg-en-Bresse et le jeudi à Lons-le-Saunier. Bruno, le meulanger normand n’avait pas vocation à devenir boulanger. « J’ai appris à faire du pain avec mon grand-père, j’aimais cela ». Doué pour les études, ses parents lui ont fait prendre le chemin des grandes écoles plutôt que celui du fournil. Pour eux ce n’était pas assez noble d’avoir les mains dans la farine. Il obtiendra un diplôme de biologie appliquée et décidera par la suite de revenir à son amour… le pain. Bruno passera un diplôme pour être professeur de boulangerie et enseignera plusieurs années. Mais comment est-il arrivé au moulin du Pont des Vents ? « J’étais en Charente lorsque j’ai vu l’annonce. Montfleur recherchait un porteur de projet pour son écomusée. J’ai envoyé ma candidature elle a été retenue. Je suis arrivé le 1er mai 1987 et depuis je vis de ma passion. Cela fait 23  ans qu’elle fonctionne », confie Bruno rayonnant, mais sans cacher pour autant que la situation économique est délicate. « On nous a fait mourir, nous les artisans, avec ce confinement. D’ordinaire, j’accueille plus de mille scolaires au printemps pour la visite du moulin. J’avais 17 groupes en réservation pour apprendre à fabriquer du pain. En un soir plus rien, pas même les marchés. » L’homme qui pétrit 200 kg de farine par semaine a vu son activité chuter. Il reste fataliste « c’est ainsi, la pandémie on ne l’a pas vu venir, je ne polémiquerais pas sur les décisions prises, j’espère juste que l’activité va reprendre comme avant », glisse celui qui vit au son des engrenages et des meules.

Un beau conte

L’histoire du moulin est aussi riche en rebondissements que la vie de Bruno. Ce moulin hydraulique date du Moyen-Âge. Il subira des transformations au cours des siècles et fonctionnera jusqu’en 1975. Au décès du dernier meunier, Monsieur Perrin, en 1995, sa veuve décidera de le léguer à la commune de Montfleur qui consentit un bail emphytéotique (pour l’euro symbolique) au Sidapemont (Syndicat intercommunal de la Petite Montagne). Jusqu’à l’ouverture en 1998, c’est une équipe de bénévoles qui s’emploie à le nettoyer et faire l’inventaire de tous les outils et objets trouvés dans les bâtisses (environ 300). Le site est alors inscrit sur la liste supplémentaire des monuments historiques. C’est enfin l’ouverture de l’écomusée :  de nouveau les turbines et les meules grincent. La farine de gaudes produite est transformée sur place au fournil ou vendue aux visiteurs et restaurateurs de la région.

Une journée pour apprendre

Manger une bouchée de pain, c’est la conjonction de quatre ingrédients (farine, eau, sel et levain) et de quatre étapes de fabrication (pétrissage, fermentation, façonnage et cuisson). Si la conception d’une baguette ou d’un pain peut paraître assez simple, il faut généralement plus de cinq heures de soins avant la dégustation. Bruno propose des stages d’une journée, indispensables pour la maîtrise parfaite du processus de fabrication d’un pain aussi moelleux que croustillant. De quoi susciter des vocations. 
Y. C.

Infos pratiques /
• Visites guidées et dégustation tous les jours.   
• Il est possible d’opter pour une formule petit-déjeuner, goûter, dégustation et fabrication de pain. Chaque participant repartira avec son pain.
• Sur place : boutique avec les produits maison : pain au levain naturel et biscuiterie cuits au feu de bois, farines, confitures.
Contact Tél. : 06 06 40 79 29
(SMS plus fiable) ou mail : [email protected]