Enseignement
Une rentrée plus sereine  pour les filières agricoles

Après deux années marquées par le Covid, les établissements agricoles drômois font leur rentrée plus sereinement. Les effectifs varient et certaines filières sont particulièrement prisées, notamment lorsqu’elles sont proposées en apprentissage.

Une rentrée plus sereine  pour les filières agricoles
Deux BTS par apprentissage ouvrent en Drôme cette année, le premier à la MFR de Divajeu en productions animales, le second au lycée privée du Val de Drôme en génie des équipements agricoles. © AdobeStock

Lycée le Valentin : des effectifs stables

À Bourg-lès-Valence, 320 jeunes feront leur rentrée scolaire au lycée le Valentin. « Nous avons une hausse des effectifs en secondaire », détaille Frédéric Lalanne, directeur. Concernant le BTS sciences et technologie des aliments et le BTS agronomie productions végétales, il reste encore des places. L’apprentissage continue de séduire de plus en plus d’élèves « du CAP jusqu'à la licence professionnelle », même si les effectifs ne sont pas encore stabilisés. « On s'adapte aux besoins et à l'intérêt des jeunes », ajoute le directeur. En ce qui concerne les nouveautés, il annonce la création de deux ateliers de transformation à la ferme afin de commercialiser les produits de l’exploitation du lycée en circuit-court. Des desserts de fruits et à base de lait vont ainsi être élaborés par les élèves. « Cela leur permettra de travailler sur les recettes, les étiquettes, jusqu'à la commercialisation et la gestion des quantités », souligne-t-il.
Côté adultes, une formation de découverte de l’agriculture et agroalimentaire ouvre à la rentrée. « Elle s’adresse à des personnes qui se posent des questions sur une reconversion et peuvent ainsi découvrir ces métiers. C'est une demande du territoire », indique Frédéric Lalanne. Les formations adultes séduisent toujours autant dans les trois CFPPA (Bourg-lès-Valence, Nyons et Die). À Nyons, les formations en plantes à parfum, aromatiques et médicinales attirent des adultes de toute la France. À Die, la formation de berger a, elle aussi, du succès ainsi que la formation de musher, ouverte il y a deux ans.

Lycée Val de Drôme : 150 élèves font leur rentrée dont quatre en BTS

Le lycée agricole privé du Val de Drôme accueille cette année 150 élèves. Les classes de troisième ont été réparties sur trois classes de 12 élèves. Un choix mûrement réfléchi par le nouveau directeur Arnaud Vauclin qui souhaite mieux accompagner les effectifs. Ainsi, une classe sera plutôt rattachée aux métiers de services, l’autre en lien avec les enseignements du bac pro agroéquipements et enfin, le troisième groupe bénéficiera de plusieurs ateliers pour s’orienter. Un dispositif “prépa-app avenir” est également mis en place en quatrième pour éviter le décrochage scolaire.
L’établissement ouvre aussi un BTS génie des équipements agricoles en apprentissage. « Nous aurons pour cette ouverture quatre élèves, précise Arnaud Vauclin. Il s’agit d’un recrutement en interne pour cette première année. C’est un BTS assez large qui permet aux jeunes de travailler dans des exploitations, en concession ou chez des constructeurs. »

Lycée Terre d’horizon : regain de l’apprentissage

Au lycée agricole Terre d’Horizon, à Romans-sur-Isère, il reste quelques places sur plusieurs formations comme la production horticole autant en seconde qu’en bac professionnel. « Un peu moins de 300 élèves feront leur rentrée, dont 105 en apprentissage, explique Fabien Chalumeau, directeur de l’établissement. Il y a une diminution des vœux pour aller en formation initiale et une hausse de l’effectif en apprentissage ». Trois métiers sont proposés en apprentissage : l’horticulture qui reste la formation historique de l’établissement, le paysage et l’agroéquipement. La nouveauté cette année est la construction d’un magasin fermier attenant à l’exploitation agricole du lycée avec une quinzaine de producteurs qui seront parties prenantes. Véritable support pédagogique, les travaux vont démarrer en octobre pour une livraison en février/mars. « Les clients vont pouvoir découvrir nos produits mais aussi les formations proposées dans l'établissement », souligne le directeur.
Environ 35 adultes suivent une formation au CFPPA en aménagements paysagers, maraîchage ou tractoriste, une formation intermédiaire qui démarre plus tard dans l’année. La rentrée aura lieu les 1er et 2 septembre. Comme dans beaucoup d’établissements, certains postes d’enseignants peinent à être comblés : dans les matières générales comme mathématiques-informatique, ou techniques comme l’aménagement paysager ou le maraîchage.

MFR de Divajeu : le choix d’un plus petit effectif et un nouveau BTS

« Cette année nous avons 131 élèves qui vont faire leur rentrée contre 142 l'an dernier », explique Laurent Antoine, directeur de la MFR de Divajeu. L’équipe pédagogique a décidé de réduire l’effectif pour privilégier la qualité de l’accompagnement des élèves. La MFR ouvre un BTS production animale en apprentissage. Après une enquête pour savoir s’il y aurait de la demande pour cette formation et un an de travail pour pouvoir l’ouvrir, six élèves s’apprêtent à y faire leur rentrée. « L'apprentissage était un axe que l'on avait en développement, explique le directeur. Entre 2020 et 2022, nos effectifs ont doublé, notre CAP métiers de l’agriculture a redémarré grâce à l’apprentissage ». Ce qui est sûr c’est que les élèves n’ont pas de mal à trouver des entreprises pour leur alternance, les agriculteurs sollicitent fortement l’établissement.
Comme chaque année, les élèves auront une ou plusieurs journées d’intégration : les élèves de quatrième et seconde sont allés sur la montagne ardéchoise et ont visité plusieurs exploitations. Les terminales partiront en Camargue, les premières à Paris, les troisièmes au Mastrou et chez Valrhôna et les CAP à Sète pour découvrir l’aquaculture.

MFR d'Anneyron : l’envie de faire découvrir le terrain aux jeunes

À la MFR d'Anneyron, l'équipe pédagogique privilégie la découverte du terrain pour les jeunes. Ainsi, les élèves bénéficient de stages et les filières agricoles peuvent être suivies en temps plein ou en apprentissage. « Un jeune peut décider de changer son statut scolaire dans l'année et de faire une alternance, détaille Florence Léger-Robert, directrice. Chaque année nous retravaillons nos outils pédagogiques pour être au plus proche des jeunes et tous nos élèves se frottent au moins la moitié du temps au terrain ». 
220 élèves feront leur rentrée en septembre, échelonnée sur les quinze premiers jours du mois. La MFR propose plusieurs formations, notamment un bac professionnel et un BTS production horticole avec une forte orientation arboriculture, même si les deux diplômes englobent également la floriculture, la pépinière et le maraîchage. La maison familiale et rurale propose également une licence professionnelle en agriculture biologique, conseil et développement en partenariat avec l’université de Clermont-Ferrand. Outre une filière commerce, des formations adultes en arboriculture et en viticulture sont proposées. Des sessions de Certiphyto sont organisées depuis l’an dernier afin de permettre aux agriculteurs locaux et à leurs salariés de renouveler leur certificat.
Elodie Potente

Arnaud Vauclin,  nouveau directeur  du lycée agricole  du Val de Drôme
Portrait

Arnaud Vauclin,  nouveau directeur  du lycée agricole  du Val de Drôme

Le lycée agricole du Val de Drôme a un nouveau chef d’établissement. Arnaud Vauclin a suivi une formation agricole avant de devenir lui-même formateur dans un réseau d’alternance. En parallèle, il y était directeur adjoint puis responsable pédagogique. Il y a quatre ans, il est arrivé au lycée agricole du Val de Drôme en tant qu’enseignant technique en agroéquipements. Un an après son arrivée, un poste de directeur adjoint s’est ouvert, il l’a occupé jusqu’en mai dernier. Depuis, il a remplacé Patrick Cellier au poste de chef d’établissement. « Je connais bien l’établissement et j’ai vraiment pour objectif de le développer, tant dans les formations que dans le travail du réseau local, explique-t-il. Je souhaite aussi que nous travaillions sur l’amélioration de l’accueil des jeunes qui arrivent pour la première année au lycée. » Cette année, deux gros chantiers sont prévus : la rénovation de l’internat et la construction d’un gymnase. 
Elodie Potente