Commercialisation
Siqo : pédagogie  en direction des GMS

Face au manque d’intérêt ou à la méconnaissance de la grande distribution pour les produits sous signes officiels de qualité et d’origine (Siqo), le Département de la Drôme a initié un groupe de travail réunissant une douzaine d’organismes de défense et de gestion.

Siqo : pédagogie  en direction des GMS

«Depuis 2017, le Département de la Drôme a conçu une politique en faveur des signes de qualité. Nous avons un rôle de facilitateur pour faire émerger des projets collectifs. C’est en ce sens que nous avons souhaité réunir les organismes de défense et de gestion (ODG) des signes officiels de qualité, afin de leur permettre de partager leurs expériences et de monter en compétences sur des sujets bien définis », déclare Muriel Dubois Dunilac, chargée de mission développement rural au sein du Département. En 2020, au tout début de la crise sanitaire, une douzaine d’organisations professionnelles de la Drôme et de l’Ardèche se sont regroupées pour engager diverses actions à destination des grandes et moyennes surfaces (GMS) et mieux se faire connaître.

Une relation commerciale « gagnant-gagnant »

« Certains professionnels, connaissant peu ou mal nos produits locaux et de qualité, n’arrivent pas à les mettre en valeur dans les rayons. Cela ne les encourage donc pas à passer le pas », regrette Hélène Hunyadi, animatrice coordinatrice de l’association des producteurs d’ail de la Drôme (Apad). « Les GMS nous ont  confié être en demande d’informations sur les filières, de précisions sur leurs spécificités. Elles souhaitent aussi avoir une meilleure connaissance de la disponibilité des produits », ajoute Nathalie Gaillard. à l’ère du « consommer local » et de la recherche d’une souveraineté alimentaire, les ODG ont donc choisi d’initier un certain nombre d’actions auprès de responsables d’enseignes du territoire. « Deux actions phares sont menées en parallèle par les ODG : un contact humain, par le biais de rencontres avec les directeurs d’enseignes, et un support de communication, à travers la réalisation d’un “book” recensant les douze produits sous signe de qualité et leurs spécificités. C’est une combinaison gagnante pour encourager les GMS à référencer de nouveaux produits locaux, parfois méconnus », signale Muriel Dubois Dunilac. Le collectif s’est par exemple rendu à l’hypermarché Auchan de Guilherand-Granges pour une présentation des signes officiels de qualité.

Répondre aux attentes des consommateurs

Pour Jean-François Moreau, le directeur de l’hypermarché l’objectif était double : « apporter à nos chefs de rayons toutes les connaissances et les subtilités des labels présentés, mais aussi augmenter la pénétration de ces produits dans l’offre du magasin ». Ainsi, la mobilisation des chefs de rayon de l’hypermarché a entraîné des changements, comme en témoigne Jean-François Moreau : « Maintenant, nous sommes sur une dynamique de commerce. Traditionnellement, les enseignes communiquent sur l’agneau de Pâques néo-zélandais. En l’occurrence, nous sommes passés cette année sur du Label Rouge, et force est de constater que les clients ont répondu présents ». Une opportunité intéressante pour les magasins comme pour les producteurs locaux. « La recherche de qualité par les clients et la volonté de consommer des produits sains, encore plus aujourd’hui avec les récentes crises sanitaires sur les produits transformés - vont dans le sens de cette démarche », note le directeur du magasin.
Amandine Priolet

Les ODG regroupées en collectif : Agneau de Sisteron IGP et Label Rouge ; Ail de la Drôme IGP ; Bleu du Vercors Sassenage AOP ; Châtaigne d’Ardèche AOP ; Chevreau en demande de Label Rouge ; Noix de Grenoble AOP ; Nougat de Montélimar en demande d’IGP ; Olives noires et huile d’olive de Nyons AOP ; Petit épeautre et farine de petit épeautre de Haute-Provence IGP ; Picodon AOP et Saint-Marcellin IGP.

Mettre en avant la richesse du territoire

Depuis l’an passé, le collectif propose également l’envoi d’une newsletter trimestrielle aux professionnels des GMS, afin de les informer des produits, des cahiers des charges spécifiques, de la saisonnalité, de la valorisation de tel ou tel produit... « L’attente première n’est pas dans l’acte d’achat, mais d’une meilleure connaissance des signes officiels de qualité », ajoute la chargée de mission du Département de la Drôme. « La volonté première de cette démarche d’aller vers les GMS est de leur apporter un service clé en main », indique Hélène Hunyadi, animatrice de l’Apad. Et d’ajouter : « Les GMS sont difficiles d’accès même si, depuis 2013, nous sentons leur volonté de venir vers nous pour court-circuiter certains metteurs en marché et redorer leur image en faisant la promotion du direct producteur. Cette action, menée avec d’autres ODG, permet de créer du lien. »