Caprins
Bien traire ses chèvres : quelques rappels  sur les bonnes pratiques

Pour garantir une bonne santé mammaire de ses chèvres et préserver la qualité du lait, voici quelques conseils de l’institut de l’élevage (Idele) sur les bonnes pratiques de traite.

Bien traire ses chèvres : quelques rappels  sur les bonnes pratiques
« La traite est faite d’une multitude de gestes répétés quotidiennement, souvent avec un souci de rapidité », rappelle l’Idele. ©Idele

«La traite est faite d’une multitude de gestes répétés quotidiennement, souvent avec un souci de rapidité », rappelle l’Idele sur son site internet. Traire vite mais traire bien est donc essentiel pour éviter d’agresser les trayons mais aussi de propager des bactéries d’une chèvre à l’autre ou d’un trayon à l’autre.
Pour les spécialistes caprins de l’Idele, trois conseils majeurs sont à appliquer : maîtriser la pose des faisceaux trayeurs, éviter les manipulations de la mamelle pendant la traite et terminer celle-ci « vite mais en douceur. »

Pose des faisceaux trayeurs

Précipitation et gain de temps font rarement bon ménage. C’est pourquoi l’Idele invite les éleveurs à ralentir lors de la pose des gobelets pour au final gagner du temps. « Dans la précipitation, un trayon peut se retrouver plié à l’intérieur du manchon et le lait ne pas s’écouler correctement », décrivent les spécialistes. L’éleveur perd alors du temps à reposer correctement le gobelet voire prend le risque de provoquer des lésions du trayon. Une attention particulière doit aussi être apportée au bon positionnement du faisceau trayeur sous la mamelle notamment pour éviter les entrées d’air au niveau des gobelets. « La position du collecteur ne doit pas tirer sur les gobelets », rappelle l’Idele.

Stop au massage des mamelles

Les spécialistes de l’Idele déconseillent le massage et/ou l’égouttage des mamelles en fin de traite. Si ces pratiques ont pour objet de recueillir plus de lait, « elles perturbent surtout le vide sous le trayon, ce qui peut provoquer des reflux de lait », analysent-ils. Égouttage et massage sont selon eux des sources de contamination par dépôt de bactéries sur la peau du trayon ou de transmission avec pénétration des bactéries dans la mamelle. Autre pratique qu’il vaut mieux éviter : rebrancher les chèvres durant la même traite. « Certes, les mamelles des chèvres se regonflent rapidement et les traire à nouveau peut être tentant mais dans la majorité des cas, peu de lait s’écoule et cela engendre une surtraite qui peut avoir des conséquences », avertit l’Idele. L’institut recommande d’ailleurs d’habituer les primipares à une traite sans manipulation, ce qui garantira qu’elles donnent « tout leur lait en une seule fois ».

Finir vite mais en douceur

L’Idele rappelle également que « la chèvre donne rapidement son lait, du fait de sa grande citerne mammaire qui contient 70 % du lait contre 30 % en bovin ». Un peu plus de deux minutes en moyenne sont nécessaires pour collecter la production. « La surtraite est encore souvent observée en élevage », affirment les spécialistes. Si la dépose est manuelle, la surtraite est souvent liée à l’organisation - trop de tâches à gérer en même temps - ou à un nombre inadapté de postes par trayeur. Attention aussi en cas de dépose automatique des faisceaux trayeurs : un dépôt de calcaire ou de pierre de lait sur les capteurs, lié à un nettoyage insuffisant, peut entrainer un défaut de fonctionnement, avertit l’Idele.
Dernier conseil : « Sans dépose automatique, assurez-vous que vos postes de traite sont équipés d’un système manuel de coupure du vide (pince ou clapet) et ne retirez les gobelets des trayons qu’une fois le vide coupé. Si la pince est dure à manipuler, il est possible de ne l’actionner que partiellement, de façon à ce que le tuyau soit pincé pendant le retrait des gobelets. » 

S.Sabot, d’après le document « Les bonnes pratiques de traite en élevage caprin » de l’Idele.