Prévisions
Récoltes d’abricots : moindre en France mais stable en Europe

Dans les trois principales régions françaises de production d’abricots, les récoltes sont annoncées en recul, notamment en vallée du Rhône.

Récoltes d’abricots : moindre en France mais stable en Europe
Le déficit de production dans le Gard, la Crau et surtout en vallée du Rhône est le fait marquant des prévisions de récolte d’abricots au niveau français. ©Archives AD26

En France, la production d’abricot a été annoncée à la baisse à 87 852 tonnes, soit - 29 % (et - 13 % par rapport à la moyenne quinquennale). Les trois principales régions de production sont en recul : 33 538 tonnes en Languedoc-Roussillon (39 770 en 2023), 40 328 tonnes en Rhône-Alpes (64 908), et 13 986 tonnes en région Paca (18 655). « La production sera assez précoce (démarrage autour du 10 mai dans le sud), montant en puissance en mai pour atteindre un rythme de croisière en juin », a annoncé Bruno Darnaud, président de l’AOP pêches et abricots de France et arboriculteur dans la Drôme, à La Roche-de-Glun. Ce dernier rappelle que la saison dernière a été « particulièrement chahutée » avec un « bilan médiocre », ce qui risque « d’entrainer une nouvelle diminution du potentiel ». « Le brouillard dans lequel la filière française, mais aussi européenne, se situe depuis quelques années n’est pas près de s’éclaircir », a-t-il conclu lors du salon Medfel, à Perpignan.
Un constat partagé par Eric Hostalnou, conseiller à la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, auteur de ces prévisions. « Cette année, même si la situation de sècheresse reste préoccupante en Roussillon, c’est le déficit de production dans le Gard, la Crau et surtout en vallée du Rhône qui est le fait marquant de ces prévisions de récolte au niveau français, alors qu’en Roussillon, la charge est correcte à ce jour, a-t-il expliqué. Difficile d’attribuer le déficit de charge à une cause précise, a ajouté l’expert. Sans doute la combinaison d’un phénomène d’alternance, après une production 2023 abondante sur certaines variétés, de températures élevées cet hiver et de pluies à la floraison. ».

Espagne en hausse, Italie stable

Quant à la récolte européenne d’abricots, elle devrait être stable en 2024 avec un volume attendu de 523 986 tonnes (523 103 tonnes en 2023), légèrement supérieur à la moyenne 2018-2022 (+ 2 % à 512 772 tonnes). « Après deux années 2020 et 2021 très déficitaires autour de 400 000 tonnes, 2022 et 2023 ont été des années moyennes autour de 500 000 à 550 000 tonnes, mais bien en dessous de 2017 ou 2019 où la production se situait autour de 650 000 tonnes », a rappelé Eric Hostalnou de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, auteur de ces prévisions. 
Par rapport à l’an dernier, l’Espagne est en hausse, l’Italie est stable, la Grèce et surtout la France, sont en recul. La Grèce ne retrouve pas son potentiel de production. La récolte, qui devrait débuter autour du 10 mai, devrait s’établir à 87 500 tonnes, en recul de 7 % par rapport à 2023, et de 13 % par rapport à la moyenne 2018-2022. Pour la première fois depuis plusieurs années, l’Espagne n’a pas eu à déplorer d’épisodes de gel. En conséquence, et sans atteindre des records, la production espagnole devrait se situer à des niveaux élevés à 134 352 tonnes, contre 91 799 tonnes en 2023 et 104 461 tonnes pour la moyenne 2018-2022. « Les fruits se développent avec des niveaux de sucre élevés en raison du temps sec, a commenté Javier Basols, responsable filière fruits à la Fédération des coopératives agricoles espagnoles. L’absence de gel et les températures élevées ont permis d’avancer la floraison d’environ dix jours », a-t-il ajouté. La production italienne est annoncée stable à 214 282 tonnes (214 521 tonnes en 2023), en recul toutefois de 7 % par rapport à la moyenne. L’Italie fait face à une diminution légère, mais constante, des surfaces depuis quelques années (- 4 % par rapport à 2023).