Aire de lavage collective : une démarche économique et écologique
En partenariat avec la mairie d’Aurel et la chambre d’agriculture de la Drôme, l’association L’aire d’Aurel a inauguré le 22 juin une aire de lavage phytosanitaire collective.

«Le projet a débuté il y a quelques années, à l’initiative d’un petit groupe d’agriculteurs de la commune. Nous nous sommes alors rapprochés de la chambre d’agriculture pour voir ce qu’il était possible de faire, réglementairement parlant », explique Jean-Christophe Marcel, président de l’association L’aire d’Aurel, lui-même exploitant agricole sur la commune éponyme. Bénéficiant d’une aide financière à hauteur de 80 % délivrée par le Feader*, ce projet d’un montant de 180 000 € pouvait ainsi voir le jour. « Nous avons constitué une association, dans laquelle figure aujourd’hui quinze viticulteurs », explique le président. Le 22 juin, en amont de l’inauguration, Marie-Pascale Couronne, conseillère agro-environnement à la chambre d’agriculture de la Drôme et experte Phytobac® pour Bayer, a délivré la certification nécessaire pour la mise en fonction de l’outil. L’occasion pour les membres de l’association d’apprendre à s’en servir. « Un premier rinçage au champ est toutefois recommandé pour gagner en efficacité », souligne Marie-Pascale Couronne. L’aire de lavage est équipée d’un système Héliosec®, un système de traitement des effluents phytosanitaires par déshydratation naturelle ayant une capacité de 4 000 litres par an. Ici, il servira uniquement pour le cuivre.
Un outil surdimensionné par rapport aux besoins actuels
Les autres effluents phytosanitaires seront envoyés vers les trois bacs de Phytobac® d’une surface totale de 48 m², composés de terre et de paille broyée. « Quand le substrat commence à faiblir (odeur, arrêt de dégradation de la paille), il est nécessaire de le changer. Il pourra ainsi être épandu au champ, à hauteur de 10 m3 par hectare, sur des parcelles conduites en conventionnel seulement », prévient la conseillère. Dans le système proposé à Aurel, plus de 35 420 m3 d’effluents peuvent être traités. « L’outil est surdimensionné par rapport à nos besoins actuels », indique Jean-Christophe Marcel.
Le projet, porté par l’association L’aire d’Aurel, a pu voir le jour grâce au soutien de la municipalité, propriétaire des lieux. « Cette aire de lavage collective répond à un souci écologique et économique », explique Jean-Christophe Aubert, le maire d’Aurel, par ailleurs viticulteur. « Aurel est la plus grosse commune de l’appellation clairette de Die en termes de surface agricole (environ 190 hectares, ndlr). C’était important de montrer l’exemple ». A savoir que pour l’heure, les rinçages du matériel (sulfateuses, bidons, etc.) sont encore autorisés dans les parcelles.
Amandine Priolet
* Feader : Fonds européen agricole pour le développement rural.

Un projet pluri-partenarial
Depuis 2017, les viticulteurs d’Aurel ont pu s’appuyer sur le soutien de la chambre d’agriculture de la Drôme pour la mise en route de leur projet (demande de subventions, dépôt du permis de construire, etc.). « Notre fonction première est d’aider les agriculteurs à se fédérer autour d’un projet », souligne Marie-Pascale Couronne, conseillère agro-environnement. « Lors du montage du projet, nous avons accompagné l’association pour estimer les dimensionnements nécessaires et les systèmes de traitements pour une aire de lavage collective, en auditionnant notamment les viticulteurs à tour de rôle pour connaître leurs pratiques et leurs besoins », ajoute-t-elle. La chambre d’agriculture a ensuite joué un rôle d’assistance à maîtrise d’ouvrage tout au long de la réalisation du chantier. « Cette installation est classée pour la protection de l’environnement et doit répondre à un cahier des charges précis », note la conseillère. Dans la Drôme actuellement, deux projets sortent de terre à l’année. « En collectif plutôt, et pour des projets viticoles et arboricoles en particulier », conclut-elle.
