Les transformateurs de fruits dénoncent une flambée des prix

Les aléas climatiques et les difficultés à recruter de la main-d'œuvre, amplifiés par la crise du coronavirus, n'ont pas eu des répercussions que sur les volumes et les prix des fruits vendus en frais. Le secteur des fruits transformés éprouve aussi des difficultés à s'approvisionner en quantité et à des prix corrects, prévient la Fédération des industries d'aliments conservés (Fiac) dans un communiqué du 10 septembre. Le groupe fruits de la Fiac, qui rassemble 45 fabricants de compotes, confitures, fruits et produits alimentaires intermédiaires (préparations pour yaourts, glaces, boulangerie, biscuiterie...), dénonce « une flambée des prix d'achat des matières premières » et demande une revalorisation « urgente » des tarifs pratiqués. « Suite à des années de pression sur leurs marges, les entreprises françaises du secteur demandent à leurs clients de faire preuve de bon sens et de tenir compte de cette crise inédite sur l'ensemble des fruits en Europe et dans le monde », appelle la Fiac.
+ 71 % pour la pomme
Les industriels pointent une forte baisse de la production française, notamment en pommes, mirabelles, quetsches et abricots, ce qui les oblige à se tourner davantage vers l'importation alors que le marché européen est parfois tendu. En pommes industrie, la Fiac constate une hausse « inédite » des prix de 71 %, et s'attend à une chute des approvisionnements de 26 % (- 37 % pour la golden). En mirabelles et quetsches, il faut composer avec une récolte de 10 % inférieure aux prévisions, disent les fabricants. En abricots, l'année a été noire de manière générale en Europe. « La seule exception est la Grèce qui a connu une récolte correcte, mais de forts reports d'achats du marché frais, habituellement tenu par la France et l'Italie, crée une pression sur les prix avec une hausse moyenne de 15 % pour la conserve », analyse la Fiac. Les difficultés concernent aussi les approvisionnements en fruits rouges. En framboises, la récolte française est « bonne mais insuffisante ». Or en Serbie, gros pays producteur, le rendement a diminué de 50 % à la suite des aléas climatiques de 2019, et les prix ont augmenté d'environ 20 %, rapporte la Fiac. Tandis que les stocks polonais sont à zéro « en raison de l'explosion de la demande des professionnels du surgelé durant le confinement ». Quant à la myrtille, « les stocks mondiaux sont vides », car la myrtille marocaine n'a pas pu être récoltée. Les pays européens se tournent par conséquent vers l'Ukraine où le prix du fruit est « en forte hausse », indique la Fiac.
L. M.