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Fédération nationale ovine

FNO : la Pac et le loup au menu

Réunie à Limoges début septembre pour son assemblée générale, la Fédération nationale ovine (FNO) a déploré les arbitrages du Gouvernement sur le dossier Pac qu’elle estime défavorable aux éleveurs. Elle regrette aussi l’attitude des pouvoirs publics sur les prédateurs qui sacrifient le pastoralisme.

FNO : la Pac et le loup au menu
Michèle Boudoin s’est félicitée de la création récente de France brebis laitière, une association qui a vocation à devenir l’in­terprofession nationale du lait de brebis. ©Fotolia

«L’arbitrage sur les aides couplées dans le cadre de la prochaine programmation de la Pac 2023-2027, qui ponctionne les aides couplées animales, double les aides couplées aux productions végétales. Cela donne un mauvais signal en diminuant le budget alloué aux aides ovines », a déploré, une fois de plus, Michèle Boudoin, présidente de la FNO (éleveurs ovins, 
FNSEA) lors de son discours de clôture le 7 septembre. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie qui s’est exprimé en vidéo, a rappelé  qu’il s’était engagé à maintenir les indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN). Il a également évoqué le bénéfice que pourront tirer les éleveurs de la convergence des aides et des éco-régimes. S’il a par ailleurs rappelé qu’il fallait « replacer ce choix dans l’ensemble des arbitrages », cela n’a visiblement pas convaincu, même si la présidente  a pu percevoir dans les propos du ministre une ouverture sur les conditions d’accès aux éco-régimes et au plan protéines pour les éleveurs ovins.

« Cancer de notre métier » 

En ce qui concerne la prédation, autre sujet sensible en élevage ovin qui a été abordé lors de l’assemblée générale de la FNO, sa présidente s’est exclamée : « C’est le cancer de notre métier ! La charge mentale et psychologique, les pertes économiques, que ce soit le loup, l’ours, le lynx ou les vautours, il y en a marre ! C’est un fléau que nous ne souhaitons à personne ». « Le Gouvernement se préoccupe davantage de la souveraineté alimentaire du loup que de la population », a ironisé pour sa part un éleveur.
Si Julien Denormandie a reconnu le désarroi et la colère des éleveurs, les pouvoirs publics restent toujours accrochés à leur leitmotiv du nécessaire équilibre entre les espèces à protéger et les activités pastorales et leur nécessaire coexistence. Même si le ministre a évoqué une timide avancée en indiquant qu’il serait attentif aux propositions que pourraient faire les éleveurs dans le cadre des discussions avec le préfet coordinateur en charge du dossier.

Le lait, dossier porteur 

Sur le lait de brebis, Michèle Boudoin s’est félicitée de la création récente de France brebis laitière, une association qui regroupe les trois interprofessions des bassins historiques, Roquefort, Pyrénées Atlantiques, Corse ainsi que les producteurs des autres régions françaises. Celle-ci a vocation à devenir l’interprofession nationale du lait de brebis. Dans cette perspective, la FNO a créé, en son sein, un groupe lait rassemblant les producteurs fermiers et les livreurs aux laiteries. Son premier chantier est l’élaboration d’une charte du lait de brebis pour améliorer les pratiques d’élevage et répondre aux attentes sociétales. Une étape nécessaire, estime la FNO pour que la filière soit reconnue par les instances politiques et économiques. En attendant, le syndicat ovin travaille à la mise en place de la contractualisation, dans le cadre de la loi Egalim 2, afin notamment d’intégrer les coûts de production dans l’élaboration du prix payé au producteur.
Actuagri