Tech ovin fait la part belle à l’innovation
Pour ce premier salon de la rentrée, la pluie s’était invitée à Tech ovin. Etudiants, éleveurs, exposants, responsables et professionnels de la filière semblaient heureux de se retrouver après de nombreux mois sans pouvoir le faire.

Premier salon de la rentrée, Tech Ovin s’est déroulé les 8 et 9 septembre à Bellac (Haute-Vienne). Le pass sanitaire requis pour pouvoir accéder au salon n’a pas découragé les visiteurs venus aussi nombreux qu’à l’habitude et notamment les élèves des lycées agricoles. « Le renouvellement des générations est dans notre ADN, a souligné le président du salon, Claude Souchaud. Tech ovin permet aux jeunes de découvrir et d’espérer dans la filière ovine ».
Tout était réuni pour que les visiteurs découvrent la filière ovine dans son ensemble. Outre les pôles techniques (travail, chiens de troupeau, herbe et revenu …), une large part était attribuée au pôle lait, initié en 2017 et coordonné par la jeune association à vocation interprofessionnelle France brebis lait (FBL) en lien avec le Comité national brebis laitière (CNBL). Nouveauté cette année, le village connecté a rassemblé toutes les nouvelles technologies existantes et en développement permettant de faciliter le travail de l’éleveur. Un métier qui se modernise, donc, et qui a besoin d’investir pour demain. « 85 % des brebis occupent aujourd’hui des territoires difficiles et l’élevage ovin est essentiel à leur activité », a rappelé Michèle Boudoin, présidente de la FNO (fédération nationale ovine, FNSEA). « Nous comptons sur l’accompagnement de la Région (Nouvelle-Aquitaine, ndlr) dans le cadre du second pilier de la Pac ».
Nouvelles technologies
Colliers GPS, clôtures virtuelles, auto-pesée, imagerie 3D, identification électronique... les nouvelles technologies ont donc investi le monde de l’élevage ovin depuis plusieurs années déjà. Plus d’efficience et de rationalité dans le travail sont les principaux objectifs poursuivis. C’est le cas pour l’application Aptimiz, présentée à Tech ovin. « L’application va détecter quelle tâche vous êtes en train d’effectuer et comptabiliser le temps de travail », explique l’un de ses créateurs, ingénieur agronome et fils d’agriculteur. « Elle va aussi fournir différents indicateurs : le temps passé par animal, la rentabilité horaire… Cela permet de se comparer à d’autres systèmes de production et d’optimiser le pilotage de son exploitation. »
De nombreux autres outils existent dans l’élevage dit « de précision ». Une mini-conférence conduite par l’Institut de l’élevage (Idele) leur était d’ailleurs consacrée. « D’après une étude récente, parmi tous les outils, la bascule de pesée est la plus demandée », confie Laurence Depuille. « Tous permettent un plus grand confort de travail et une meilleure organisation par la réaffectation de certaines tâches. Bien entendu, cela nécessite de se former aux outils et fait naître de nouvelles tâches. »
Des ateliers pour se former
Se former, c’est aussi ce que proposait la MSA en collaboration avec l’Idele. Ou du moins, mieux appréhender le dressage d’un chien de troupeau, casque de réalité virtuelle sur la tête, avec le chien « Idele ». « Cela permet une première approche avant l’achat d’un chien », explique l’animateur de la MSA. « On est dans un environnement 100 % virtuel dans lequel le dresseur doit suivre plusieurs scénarios et former son chien. C’est un peu déroutant au départ mais tous les utilisateurs ont été séduits. » Le système devrait être disponible courant septembre à la MSA Auvergne et progressivement dans les autres MSA et les réseaux de formateurs de l’Idele.
Enfin, une nouvelle plateforme au service des éleveurs vient de voir le jour : www.okeleveur.com, coanimée par l’Idele, les chambres d’agriculture et la Confédération nationale de l’élevage. Véritable communauté au service des éleveurs, elle recense des informations et outils sur toutes les filières. Elle permet également d’entrer directement en contact avec des conseillers spécialisés.
P. Dumont
Nouveau quinquennat pour Inn’ovin

Le programme de reconquête ovine Inn’ovin sera renouvelé pour cinq ans (2021-2026). Les ambitions de ce programme sont notamment d’accroître le potentiel de production de la filière pour répondre à la demande en agneaux et en lait de brebis. « En 2020, seule 44 % de la viande ovine consommée en France a été produite sur le territoire. D’ici dix ans, dix-mille éleveurs ovins partiront à la retraite », indique un communiqué du comité national Inn’ovin. Quatre axes de travail restent prioritaires : susciter des vocations et faire la promotion du métier d’éleveur, améliorer les revenus des producteurs par la technique, améliorer leurs conditions de travail et garantir la durabilité de la production ovine. L’identité visuelle d’Inn’ovin a été actualisée pour l’occasion, un nouveau logo « épuré » qui « témoigne de l’engagement et de l’action » d’Inn’ovin. « Entre 2015 et 2020, les actions d’Inn’ovin ont permis de toucher plus de 14 500 apprenants et élèves et plus de 1 500 techniciens, enseignants et éleveurs. Près de 2 000 éleveurs et techniciens ont participé aux actions de formation », rappelle le communiqué.
S. D. avec communiqué