Alors que le gel a fait des dégâts dans les parcelles de montagne et que la sécheresse pourrait également impacter les lavandes et lavandins, les premières estimations de récolte sont assez nuancées selon Eliane Bres, présidente de la coopérative France Lavande basée à Montguers, en Drôme provençale. « Certains parlaient de moins 50 % de récoltes, indique-t-elle. Finalement, la moyenne pour les producteurs de la coopérative se situe plutôt autour de moins 20 %. » France Lavande compte 120 adhérents basés dans la Drôme, l’Ardèche, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence : « Dans ces 120 membres, il y a des Gaec, des sociétés…On fait vivre plus que 120 personnes, on fait vivre des familles ».
Les zones de montagne restent les plus sinistrées, le gel de 2021 ayant particulièrement impacté les parcelles. La sécheresse n’arrange rien pour ces territoires qui ne bénéficient pas du même arrosage qu’en plaine. « Il est vrai qu’en montagne la perte estimée est plutôt aux alentours de - 30 à - 50 % », souligne la présidente de France lavande. Après 2021 aussi appelée « l’année du siècle » par Eliane Bres, soit une année sans neige, sans maladie où la récolte a été bonne, il s’agit en 2022 de limiter les dégâts pour les lavandiculteurs les plus impactés.
A ces premières données s’ajoute l’inquiétude de l’étalement des productions de lavande et de la progression d’une forte concurrence sur le marché depuis des territoires qui n’en produisaient pas auparavant. « Tout ce qui se passe hors zone est inquiétant. Il faut qu’il y ait un appel pour contrer les territoires qui ne sont pas lavandicoles, pour que les régions historiques comme les Baronnies, le Diois, les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse... puissent continuer à planter des lavandes et des lavandins, indique-t-elle. Si ça ne se fait pas à grande échelle, on discute de créer un label France lavande. Pas forcément une IGP (indication géographique protégée) mais quelque chose pour protéger nos adhérents, qui nous font confiance. »
