Cynégétique
Chasse : un début  de saison sous pression

Le 26 août, la fédération départementale de la chasse a convié la presse au siège fédéral à Crest en vue de l’ouverture prochaine de la saison de chasse 2022-2023. L’occasion de faire le point sur les actualités du monde cynégétique.

Chasse : un début  de saison sous pression
L’ouverture de la chasse se fera bien le dimanche 11 septembre. © FDC26

C’est dans un tumulte bien particulier que la saison de chasse 2022-2023 va s’ouvrir, le 11 septembre prochain, dans le département. La fédération des chasseurs de la Drôme (FDC 26) a souhaité faire preuve de transparence auprès des médias locaux, le 26 août à Crest, sur les différentes critiques que subissent depuis plusieurs semaines les activités de chasse. 
Contactée début août par la Fédération Rhône-Alpes de la protection de la nature (Frapna) pour l’inciter à revoir à la baisse les quotas de prélèvements de chasse en raison de la situation climatique critique, la FDC 26 a annoncé avoir répondu par courrier interposé : « dès que la canicule et la sécheresse ont été avérées, nous avons demandé à nos élus et personnels du service environnement d’être vigilants et d’exercer une surveillance accrue ».

Sécheresse : pas de conséquences majeures sur le gibier

De ce fait, les observations réalisées n’ont pas montré d’inquiétudes particulières. Rémi Gandy explique : « le constat ne fait pas état de mortalités anormales, tant chez les adultes que les jeunes. Par ailleurs, nous avons relevé de bons indicateurs de reproduction, et observé des états corporels et des comportements tout à fait habituels chez les animaux ». Ces données sont également confirmées par les enregistrements du réseau sanitaire Sagir. Et le président d’ajouter : « le gros gibier s’adapte très bien à la canicule et, même si nous aurions pu le suspecter, il n’y a pas de conséquences majeures sur l’ensemble du département ». Les points d’eau, aménagés et entretenus par les chasseurs, les points d’eaux naturels ou encore les feuilles des arbres (chênes, châtaigniers, frênes) ont permis aux gros gibiers de passer cette période caniculaire sans encombre. « Quant aux petits gibiers, le printemps et l’été, secs et chauds, ont favorisé leur reproduction », ajoute Rémi Gandy.

L’ouverture fixée au 11 septembre

Dans ce contexte, l’ouverture de la chasse se fera bien le dimanche 11 septembre, sans adaptations particulières. « Nous demanderons toutefois à nos chasseurs de nous faire remonter tout élément anormal qui serait en lien avec la canicule passée », affirme le président de la FDC 26 dans son courrier adressé à la Frapna.
Mis en cause par les écologistes, les chasseurs se voient aussi malmenés sur d’autres sujets. « Nous devions signer aujourd’hui une convention de partenariat avec Veolia / Onyx pour la valorisation des douilles. Mais nous ne sommes a priori pas des gens fréquentables… », regrette Rémi Gandy. La FDC 26 a reçu le matin même un message stipulant l’absence des représentants de la deuxième partie dans une volonté de « ne pas afficher le partenariat. Mais la convention est applicable malgré tout », souligne Philippe Cassignol, secrétaire de la FDC 26.

Les subventions font scandale

Autre sujet sur lequel les chasseurs subissent la critique ces dernières semaines : les subventions. « Rétablissons la vérité », prévient Christian Chaillou, le trésorier. « Nous sommes certes passés, au niveau national, de 27 000 € en 2017 à 6,3 M€ en 2019-2020 en moins de cinq ans (voire 11,4 M€ en 2020-2021), mais cela s’explique par la compensation, par l’Etat, du transfert d’activités de la gestion des associations communales de chasse agréée (ACCA) et des plans de chasse depuis la loi Chasse (missions exercées auparavant par les préfets, ndlr), par la mise en place de l’éco-contributions et par le renforcement des mesures de sécurité », poursuit-il. Avant d’ajouter : « dans la Drôme, les chasseurs versent 535 00 € à l’Etat, et reçoivent, en contrepartie au titre de la compensation, 17 834 € ».
D’autres subventions, versées par la Région, sont destinées quant à elles à financer des actions de biodiversité, de communication ou de sécurité. « Les chasseurs ne s’enrichissent pas sur le dos des contribuables ! Il y a beaucoup d’allégations portées sur nos modes de fonctionnement sans que pour autant les gens s’investissent suffisamment pour comprendre les différents maillons », déplore Christian Chaillou. La FDC 26 rappelle d’ailleurs sa volonté d’une transparence absolue.

Amandine Priolet