Sommet de l’élevage
« Notre ambition : dépasser  les 100 000 visiteurs »

Du 4 au 7 octobre, à Clermont-Ferrand, le cœur de la France va battre au rythme de l’élevage. À l’aube de sa quatrième décennie, le Sommet de l’élevage veut imprimer sa marque, entre durabilité et modernité, comme l’explique, son président, Jacques Chazalet.

« Notre ambition : dépasser  les 100 000 visiteurs »
© sommet-elevage.fr

Inflation record, incertitudes multiples, décapitalisation du cheptel inquiétant… Le Sommet de l’élevage s’ouvre à un moment critique. Comment, dans ce contexte, voir le verre à moitié plein ?
Jacques Chazalet : « L’édition 2022 du Sommet de l’élevage s’inscrit dans une période effectivement compliquée. Mais ce n’est pas la première fois. Le monde agricole, en général et de l’élevage en particulier, a montré à plusieurs reprises sa capacité à rebondir. L’adaptation est inhérente au métier d’agriculteur, en travaillant avec le vivant et les saisons, c’est notre lot quotidien. Sans nier les difficultés, nous remarquons que l’envie de se retrouver autour d’un évènement comme le Sommet de l’élevage est intacte. En témoignent les nouveaux records de participation : plus de 1 510 exposants, 2 000 animaux présents et un programme de conférences toujours plus nourri. Le monde agricole a du ressort pour affronter les défis devant lui. Le Sommet est une occasion pour mettre en avant ce qui va bien, se retrouver, partager les solutions. »

Cette communication positive est-elle indispensable pour attirer des nouvelles vocations vers les métiers de l’élevage ?
J.C. : « Bien plus qu’un carrefour d’affaires, le Sommet est un formidable outil pour apporter un éclairage sur des sujets majeurs comme celui de la transmission des exploitations agricoles et le renouvellement des générations. C’est tellement important que ça en devient une vraie stratégie nationale voire européenne. Car s’il n’y a pas de transmission, il n’y a pas non plus de durabilité. Tout est lié. Nous avons donc placé le Sommet 2022 sous le signe de l’installation et de la transmission. Notre volonté est claire : mettre en valeur l’avenir de l’agriculture française et montrer toutes les initiatives mises en œuvre pour protéger la jeune génération et l’encourager à se lancer dans un métier porteur et, qui malgré tout ce qu’on peut entendre, est plein d’avenir ! »

Le Sommet se déroulera sur quatre jours pour la seconde année. Les signaux sont-ils au vert pour atteindre la barre des 100 000 visiteurs ?
J.C. : « C’est notre défi. L’an dernier, nous étions en reprise après un an d’arrêt et avec une crise de la Covid-19 encore bien présente. En 2022, plusieurs indicateurs nous sont favorables : le retour de nombreuses délégations étrangères, absentes l’an dernier, la bonne affluence rencontrée sur d’autres concours, d’autres évènements. Les gens ont vraiment envie de se retrouver. Notre ambition est donc d’arriver à passer la barre des 100 000 visiteurs. »

Propos recueillis par Sophie Chatenet

MATÉRIEL

Machinisme : risque de freinage ?

Constructeurs, concessionnaires, équipementiers… seront au rendez-vous du Sommet avec la ferme envie de nouer des contacts fructueux avec leurs clients.

En 2021, les industriels du machinisme agricole espéraient qu’après deux années rendues difficiles par l’épidémie de Covid, 2022 marquerait un retour à la normale. Il n’en a rien été. L’attaque de l’Ukraine par la Russie, le reconfinement de la Chine et l’accélération de la spirale inflationniste multiplient leurs incertitudes. Si les ventes en valeur sont toujours en hausse, cette croissance s’explique principalement, voire exclusivement, par l’inflation des prix des agroéquipements. En volume, la situation est contrastée selon les familles de produits, avec certaines encore en croissance (grandes cultures, viticulture) et d’autres en recul par rapport à l’année dernière (matériels de fenaison, chargeurs…). « C’est un vrai changement par rapport à l’année dernière où toutes les familles étaient en croissance », note le syndicat de l’agroéquipement (Axema) dans sa note de conjoncture trimestrielle. Autre point récurrent d’inquiétude : les difficultés d’approvisionnement plus fortes que jamais. La politique zéro Covid-19 de la Chine a accentué les difficultés à obtenir les matières et les composants nécessaires à la production, « près de la moitié de nos adhérents ont dû arrêter leur production au moins une fois au cours du mois de mars. Les délais de livraison ont été augmentés en moyenne de 11 semaines par rapport à la situation normale et culminent à 19 semaines et 30 semaines pour les tracteurs. Cela a provoqué des annulations de commandes, parfois et même souvent à l’initiative du fabricant qui n’était pas en mesure de livrer à temps ». 
S. C.

Quoi de neuf du côté des races laitières, bovines et ovines

Ambassadeur de l’élevage de ruminants, le Sommet de l’élevage fait la part belle aux races allaitantes, mais aussi laitières.
Du côté des ovins : la charmoise en tête d’affiche 
Pour la première fois au Sommet de l’élevage, l’OS Géode (organisme de sélection officiel de la race charmoise) organisera le concours national de la race, vendredi 7 octobre de 14 h 30 à 16 h. De petite taille, la charmoise est particulièrement adaptée aux élevages en plein air, dans les zones aux sols pauvres, aux zones d’herbage difficiles comme lors de sécheresses estivales. Sa résistance naturelle lui permet de passer sans difficulté les périodes de grande chaleur et de sécheresse, de plus en plus fréquentes ces dernières années. Cette caractéristique lui confère un atout supplémentaire à considérer par tous les professionnels. Enfin, l’agneau « charmoise » possède une grande particularité. Malgré un âge avancé, il garde une couleur de viande claire qui permet la production d’agneaux tardifs à l’herbe. Côté export, la race est présente en Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse et Moyen-Orient.
Bovins lait : Simmental et hereford à l’honneur 
Après le succès de 2016 et 2018, la simmental récidive cette année encore avec l’organisation de son « Euro-Simmental ». Pour ce nouvel opus, trois pays (Suisse, Autriche et Allemagne) sont invités à participer au concours européen de la race, avec chacun quatre vaches en lice. Ce seront donc douze vaches étrangères et trente-six vaches françaises (originaires de la zone Rhône-Alpes, Massif central et Jura) qui s’affronteront sur le ring lait (Hall 4), mardi 4 octobre, de 14 à 18 h. Par ailleurs, l’association Hereford France organisera le concours national de la race le mercredi 5 octobre, de 11 à 12 h 30 au Zénith d’Auvergne. Pour l’occasion, les vingt meilleurs animaux de France en provenance de quinze élevages s’affronteront sur le ring.

En PRATIQUE

MySommet / Une appli pour préparer votre visite
Tout comme en 2021, cette année encore, visiteurs et exposants se retrouveront sur MySommet, l’appli du Sommet de l’élevage. Disponible sur toutes les plateformes habituelles de téléchargement, MySommet offre une multitude de services aux exposants comme aux visiteurs. Chaque soir, vous pourrez y télécharger le « Quotidien du Sommet », supplément spécial édité par les journaux agricoles du Massif central.

Nouveauté / Une agora autour des énergies renouvelables
Pour la première fois, le Sommet de l’élevage proposera une agora spécifique sur la thématique de la transition énergétique, dans le Hall 2. Sur cet espace dédié, une vingtaine de mini-conférences portées par des entreprises spécialisées dans ce secteur seront proposées aux visiteurs. L’objectif ? Permettre aux visiteurs d’en savoir plus sur ces nouvelles formes d’énergie et leur présenter toutes les solutions qui peuvent exister.

Le programme sur sommet-elevage.fr