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Zéro artificialisation des sols : le refus de Laurent Wauquiez

Au congrès des maires ruraux de France, Laurent Wauquiez s'est fait le défenseur de la ruralité pointant la « folie des normes administratives » et qualifiant de « ruralicide »  la loi Climat et Résilience.

Zéro artificialisation des sols : le refus de Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez a profité du congrès des maires ruraux de France pour demander que les habitants des villes et des campagnes bénéficient de la même attention et aient accès aux mêmes services.

Invité au congrès de l’Association des maires ruraux de France, à l’Alpe d’Huez en Isère le 29 septembre, Laurent Wauquiez, président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, a dénoncé une loi « ruralicide » en évoquant la loi Climat et Résilience qui vise à réduire l’artificialisation des sols. Adoptée en 2021, cette loi confie aux Régions la tâche de fixer un objectif de réduction de la bétonisation des sols. Soit une réduction de moitié de la consommation des espaces naturels et agricoles d’ici 2031 par rapport à la décennie précédente pour parvenir à « zéro artificialisation nette » à l’horizon 2050. Concrètement, Laurent Wauquiez a indiqué que la Région Auvergne-Rhône-Alpes aller se retirer du processus.
Alors qu’il faisait le même jour un premier pas vers sa candidature à l’Élysée, sa prise de position a suscité une vive réaction du Gouvernement. « S’il ne respecte pas la loi, j’espère qu’effectivement il y aura des sanctions », a déclaré le 30 septembre sur BFMTV le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Sur France Inter le 1er octobre, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est montrée également très surprise de la position de Laurent Wauquiez « qui ne veut pas appliquer les lois de la République ».

« Rééquilibrer les territoires »

Par ailleurs, Laurent Wauquiez a profité du congrès des maires ruraux pour demander que les habitants des villes et des campagnes bénéficient de la même attention et aient accès aux mêmes services. « Pour moi, il n’y a pas de fatalité. Il n’y a aucune raison pour qu’un citoyen qui vit en milieu rural soit moins bien loti qu’un citoyen qui vit en milieu urbain. Il faut rééquilibrer les territoires, a-t-il déclaré. Il faut permettre à nos enfants de s’installer chez nous. Mais il faut qu’on s’en donne les moyens et qu’on soutienne que les services ruraux ne sont pas des coûts, mais des atouts de compétitivité ». 
Par ailleurs, il a fustigé la « folie des normes administratives ». « Si c’est un sujet pour tous les élus, il est bien plus important pour ceux des petites communes qui ne sont pas entourés d’une équipe de techniciens prêts à remplir de lourds dossiers. La réalité, c’est que trop de règles, cela ne fonctionne pas, et que des règles trop compliquées tuent les initiatives. » Selon lui, « les maires ne peuvent plus décider. Ce sont les services des DDT1, des Dreal2 qui nous expliquent ce que nous avons le droit de faire ou de ne pas faire. Et avec des incohérences telles entre les services que les projets s’en trouvent stoppés. Où est la démocratie quand un maire n’a plus la main sur les permis de construire ? Pour qu’une démocratie fonctionne, il faut que ce soient les élus qui décident », a-t-il ajouté.

Actuagri et Isabelle Brenguier

1 DDT : direction départementale des territoires.
2 Dreal : direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.