France Lavande améliore sa marge commerciale

La coopérative France Lavande, présidée par Eliane Bres, a tenu son assemblée générale le 19 décembre à la MFR de Divajeu. Le bilan de l'exercice clôturé le 30 juin dernier est satisfaisant, tant du point de vue de la qualité des productions que de leur quantité, compte tenu d'un contexte peu favorable.
La baisse de 41 % d'huile essentielle de lavandin abrial (4,1 tonnes au lieu de 7 l'année précédente) reflète la situation sur la Drôme due à une importante mortalité des plants, remplacés depuis en partie. Heureusement, le lavandin grosso (qui constitue la majeure partie de la production) n'a enregistré qu'un léger fléchissement : 63 tonnes au lieu de 65, et les lavandes pour leur part sont en progression de 5 % (2,4 tonnes au total). Ce qui assure un apport global de 71 tonnes (75,8 l'année précédente).
Hausse des prix
Cette diminution restreinte a été compensée par une hausse des prix d'achat des lavandins : celui du lavandin abrial a augmenté de manière sensible, celui du grosso dans des proportions plus modestes. La commercialisation des huiles essentielles représente 85 % du chiffre d'affaires, les 15 % restants étant ceux de l'herboristerie. Dans ce domaine, 25,7 tonnes de fleurs et 19 500 bouquets de lavandin ont été produits, de même que 1,5 tonne de fleurs et 54 200 bouquets de lavande, surtout dans les Baronnies. Un effort significatif a été fait sur la qualité des fleurs et bouquets, qui ont été complétés par une production d'autres plantes aromatiques : romarin, sarriette, origan, tilleul, pour un total de 2,1 tonnes. L'ensemble s'est bien écoulé.
France Lavande a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 2,36 millions d'euros et un bénéfice de 61 408 euros. La marge commerciale s'est améliorée ainsi que l'a annoncé le commissaire aux comptes. Ainsi, après la mise en place en 2017 d'aérothermes au-dessus des postes de travail et l'achat de nouveaux fûts neufs, de matériel de pompage et de séchage ainsi que de paniers de stockage des fleurs séchées, il est prévu de réaliser en 2018 des travaux de toiture sur trois des bâtiments appartenant à la coopérative depuis 2015.
Craintes sur la campagne en cours
Quant aux résultats de la campagne en cours (2017-2018), ils sont attendus avec crainte du fait des aléas climatiques : gel de l'hiver et du printemps puis sécheresse jusqu'en automne. Des parcelles ont été anéanties. Néanmoins, les apports sont relativement stables et la très bonne qualité des huiles est apparue à l'issue de la séance d'olfaction réalisée avec l'entreprise Givaudan, principal partenaire de France Lavande, et ce après une collecte assurée rapidement à la demande de la coopérative. Ce qu'a confirmé le représentant de Givaudan, précisant par ailleurs : « Nous avons la capacité à absorber davantage de lavandin grosso, nous sommes toujours demandeurs d'abrial également ».
Lors de cette réunion, il a été procédé au renouvellement des membres du conseil d'administration qui se représentaient, ils ont été rejoints par Régis Durand (Sauzet), élu par les participants.
E. V.
E-commerce / La boutique en ligne s’est élargie
Le développement du site web fait partie du développement actuel de France Lavande. Caroline Durand, du CPPARM (comité des plantes à parfum, aromatiques et médicinales), a expliqué le projet de e-commerce engagé par la coopérative il y a quatre ans. La vente en ligne n’a cessé d’augmenter, surtout pour les bouquets. Et l’idée a germé d’une boutique réunissant plusieurs coopératives et gérée par France Lavande qui assure le stockage. Trois vendent déjà leurs produits de cette façon (herbes de Provence, poivre et bientôt plantes à infusion). « Il y a déjà 3 000 clients et cela permet de payer un salarié à l’année », a expliqué Eliane Bres.
Dépérissement des lavandes / Des essais sur la cicadelle
Une autre intervention a clôturé l’assemblée : celle d’Amélie Lèbre, du FiBL (institut de recherche sur l’agriculture biologique). Sur l’antenne française du FiBL hébergée à la MFR de Divajeu, elle a travaillé sur le dépérissement des lavandes et plus particulièrement sur la cicadelle. Des tests ont été effectués sur cet insecte qui aime la sécheresse. D’une part en irriguant la parcelle concernée pour connaître l’impact de l’humidité sur le développement de la larve et au moment du vol de l’adulte ; d’autre part en capturant des insectes et des araignées dans la zone autour de plusieurs autres parcelles, dans l’objectif de découvrir les espèces qui seraient de potentiels prédateurs de la cicadelle. L’identification est en cours mais l’on sait déjà que cette expérimentation, qui va se poursuivre, a permis de découvrir des spécimens de staphylins encore jamais décrits !