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La retraite en pratique

Cotisations, âge légal, taux plein, nouvelle réforme... Cinq points pour comprendre le système de retraite dans le milieu agricole.

La retraite en pratique
Pour percevoir votre retraite, vous devez cesser l’ensemble de vos activités professionnelles. Toutefois, il existe des dérogations à la cessation d’activité. Le dispositif cumul emploi retraite (CER) permet aussi de reprendre une activité professionnelle en parallèle du versement de la retraite. © DR

1. Qu’est-ce que le taux plein ?
Pour bénéficier d’une retraite à taux plein, sans décote, il faut justifier de 168 à 172 trimestres selon votre année de naissance (loi Touraine). Pour les salariés agricoles, un trimestre correspond à 150 heures payées au Smic (dans la limite de 4 trimestres validés par an maximum). Pour les personnes non salariées, une année cotisée correspond à 4 trimestres validés, même en cas de cessation d’activité en cours d’année.
2. Âge de départ 
Dès l’âge légal de départ (62 ans actuellement), vous avez la possibilité de prendre votre retraite. Le montant de la pension dépendra du nombre de trimestres cotisés. Toutefois, si vous partez à la retraite à 67 ans, vous pouvez bénéficier d’une pension sans décote quel que soit le nombre de trimestres validé.
3. Retraite anticipée
Les travailleurs peuvent partir à la retraite dès 60 ans via trois dispositifs dérogatoires. 
• La retraite progressive qui permet aux actifs voulant aménager leur fin de carrière de liquider une partie de leur retraite 2 ans avant l’âge légal tout en poursuivant une activité professionnelle réduite. Ce dispositif méconnu peut, dans certains cas, faciliter la transmission.
• Un deuxième dispositif concerne la pénibilité, pour les personnes atteintes d’une incapacité permanente d’au moins 10 % à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle. 
• Enfin le dispositif de carrière longue reservé aux personnes ayant commencé à travailler tôt. Il faut avoir cotisé 5 trimestres avant son 21e anniversaire et totaliser un certain nombre de trimestres cotisés (fixé selon l’année de naissance).
4. Quel régime ?
En France, il existe plusieurs régimes de retraite dont le régime des exploitants agricoles et le régime des salariés agricoles. Pour les salariés agricoles, le dispositif de liquidation unique des régimes alignés (régime général, régime des indépendants, régime des salariés agricoles), prévoit depuis 2017 la globalisation des cotisations de ces régimes pour le calcul de la retraite. Au moment de la retraite c’est le dernier régime cotisé qui sert de base  à ce calcul.
5. Réforme : ce qui devrait changer
La mesure phare de la nouvelle réforme est le report de l’âge légal de départ à la retraite qui passerait de 62 ans aujourd’hui, à 64 ans en 2030 (3 mois supplémentaire par année de naissance à partir du 1er septembre 2023). Le dispositif carrière longue serait également revu (âge légal et durée de cotisation). Enfin, cette réforme a également pour ambition de mettre en place une pension minimale de 85 % du Smic net (autour de 1200 euros brut), pour tous ceux qui ont une carrière complète, réunissant les conditions d’un taux plein. Cette pension serait indexée sur le salaire minimum.
Outre cette réforme, une autre proposition de loi, votée à l’Assemblée en décembre, devrait changer le calcul des retraites des exploitants agricoles à l’horizon 2026. Son montant ne serait plus calculé sur l’ensemble de la carrière, mais sur les 25 meilleures années, comme c’est le cas pour les salariés du régime général. 
P.D.D.