Enseignement agricole : une rentrée inédite

Le 1er septembre était jour de rentrée pour bien des élèves des établissements de l'enseignement agricole drômois. Mais une rentrée inhabituelle avec le Covid-19, obligeant à mettre en place des mesures sanitaires strictes et à les faire respecter.
Au lycée du Valentin
En termes d'effectifs, au Valentin, « la rentrée se présente plutôt bien, constate le proviseur de l'établissement, Maurice Chalayer. Ils augmentent même légèrement au lycée, ce qui n'était pas évident car, du fait du Covid-19, nous n'avons pas pu organiser notre porte ouverte ni aller faire des présentations dans les collèges. » En classes de seconde, les effectifs se stabilisent, après avoir baissé l'an dernier. Les trois BTS « gagnent des étudiants ». Et, en apprentissage, « l'année s'annonce très bien, notamment en BTS agronomie-production végétale, même si tous les contrats ne sont pas encore signés ».
Comme nouveautés au Valentin, en seconde générale et technologique, un troisième enseignement optionnel est proposé : « activité de pleine nature ». Et, en apprentissage, un CAP opérateurs en industrie alimentaire ouvre cette année. Autre changement, Florence Fabre (originaire de Romans) prend la direction du CFPPA de Bourg-lès-Valence après avoir dirigé celui de Saint-Flour (Cantal). Elle succède à Frédéric Reymondon, qui va exercer les mêmes fonctions au CFPPA d'Yssingeaux (Haute-Loire). Enfin, sur l'exploitation agricole du Valentin, la construction du bâtiment de stockage de la paille et du fourrage a démarré fin août. Il sera livré courant octobre. A noter encore, l'exploitation accueille un nouveau salarié, Mathieu Banc, qui remplace Daniel Jalifier, parti récemment à la retraite.
Au lycée Terre d'horizon
Au lycée horticole Terre d'horizon, l'équipe de direction est renouvelée. A la direction de l'établissement, Fabien Chalumeau succède à Marylène Ganchou (partie à la retraite). Virginie Rollet est la nouvelle sous-directrice et Bénédicte Glorieux prend la tête du CFPPA. Concernant les apprenants, l'effectif est en progression : 310 lycéens, 95 apprentis et cinq adultes en formations. En termes de nouvelle formation, la première promotion du BTS aménagements paysagers en apprentissage fait sa rentrée au CFPPA-UFA Terre d'horizon.
Sur l'année scolaire, l'établissement a prévu deux évènements. D'abord « Jardins en fête » dimanche 11 octobre (foire aux plantes, ateliers pour jardiniers amateurs, marché gourmand), couplé avec le centenaire de l'enseignement agricole à Romans. Puis, le 11 mars, la troisième édition de sa journée technique « horticultures de demain » sur le thème « biodiversité locale, biodiversité cultivée ».
A la MFR d'Anneyron
La MFR d'Anneyron, elle, assiste à une baisse d'effectifs en formation initiale, que sa directrice, Maria Reis Riocreux, explique ainsi : « Les élèves sont de plus en plus jeunes en classe de quatrième et troisième (car il n'y a plus de redoublement en collèges). Et nous les prenons s'ils ont 14 ans au 31 décembre de l'année scolaire. Le Covid a aussi eu un impact négatif sur notre recrutement. Des familles positionnées pour l'année de troisième à la MFR ont annulé leur inscription. » Si cet établissement a peu de candidats en Capa et Bac, « il reste par contre attractif » sur le BTS production horticole. Elle constate aussi que de plus en plus de jeunes signent un contrat d'apprentissage ; « cela explique aussi la perte d'effectif en formation initiale ». Sur les formations en commerce (toutes par apprentissage), « le recrutement a été bon grâce aux aides accordées par l'État aux entreprises. Il s'agit surtout d'entreprises du commerce alimentaire, secteur où il y a du travail. Des entreprises recherchent encore aujourd'hui des apprentis, notamment en CAP primeur », indique la directrice de la MFR d'Anneyron, qui signale encore une nouvelle formation par alternance : un contrat de qualification professionnel vendeur-conseil spécialisé en produits biologiques.
Annie Laurie
Lycée horticole Terre d'horizon /Fabien Chalumeau, nouveau directeur
Etablissements d'enseignement /
Le Covid-19 impose la vigilance

« Dans l'état actuel des choses, indique le proviseur du lycée du Valentin, Maurice Chalayer, le maître-mot est de permettre à tous les élèves de revenir dans notre établissement. Concrètement, cela se traduit par un fonctionnement des cours selon l'emploi du temps normal, des aménagements pour la restauration afin d'éviter le plus possible les croisements d'élèves. » Au Valentin, plus de 80 % des élèves sont internes. « L'inspectrice santé et sécurité au travail du ministère de l'Agriculture venue au Valentin le 18 juin a confirmé que les chambres de notre internat (de trois ou quatre places) étaient assez spacieuses pour assurer la distanciation physique, informe le proviseur. L'internat (dont les 280 places sont pourvues) pourra fonctionner à pleine capacité, en observant strictement le protocole sanitaire et prenant des précautions. » Par exemple, dans les chambres à lits superposés, les élèves devront dormir tête-bêche. « On aborde cette rentrée avec confiance, note Maurice Chalayer. Cependant, avec 340 élèves, 90 apprentis et une centaine de personnel, la vigilance s'impose pour les gestes barrières. Mais aussi pour la surveillance sanitaire, afin de pouvoir réagir rapidement dans l'hypothèse de cas de suspicion ou avérés de Covid ». Il signale aussi la mise en place d'un registre de passage pour les visiteurs extérieurs.Maîtriser au mieux le risque
Le lycée horticole Terre d'horizon « a l'avantage d'avoir de bonnes conditions d'hébergement (chambres de deux et blocs sanitaires individuels) », confie son directeur, Fabien Chalumeau. Et pour les repas au self, « on va essayer d'étaler les passages ». La MFR d'Anneyron elle, vient de passer sa restauration en self. « Cela permet une meilleure circulation des personnes », observe sa directrice, Maria Reis Riocreux. Quant à l'internat de cette MFR, sa capacité a été réduite de moitié pour « respecter des espaces de sécurité ». C'est-à-dire 43 places sur un potentiel de 86 (soit maximum trois personnes par chambre contre six avant) car « maîtriser au mieux le risque est une priorité ».A. L.