Vers des mesures spécifiques aux abattoirs et aux saisonniers

A l'issue d'une réunion le 18 août avec les partenaires sociaux, la ministre du Travail Elisabeth Borne a déclaré à l'AFP qu'il est « nécessaire de systématiser le port du masque dans tous les espaces de travail qui sont clos et partagés ». Les travailleurs saisonniers et des abattoirs feront l'objet de « mesures de précaution renforcées, adaptées et spécifiques », a indiqué le secrétaire national de la CFDT, Yvan Ricordeau, qui participait à la réunion. Selon lui, une nouvelle réunion spécifique aux abattoirs devait se tenir « sous huit jours » pour adapter les mesures de prévention au contexte des abattoirs (milieu froid et humide, statuts spécifiques des travailleurs).
« Sur les trente-sept clusters actifs en entreprises, huit se trouvent dans des abattoirs », déclarait alors le responsable syndical. De son côté, Santé publique France recensait 746 foyers signalés entre le 9 mai et le 11 août dont 24 % en entreprises (hors établissements médicaux). « La moitié des clusters d'entreprises sont des abattoirs ou des exploitations agricoles », précisait Michel Beaugas (FO) à l'AFP.
Concertation avec des organisations
Si depuis rien n'a été annoncé concernant les abattoirs, les lignes du dossier « saisonniers » commencent lentement à bouger. Une nouvelle rencontre réunissant le directeur de cabinet d'Elisabeth Borne, les organisations interprofessionnelles patronales et syndicales, Pôle Emploi et l'Inspection du travail s'est tenue le 25 août, rapportent des sources professionnelles. D'après le secrétaire général de la FGA-CFDT Fabien Guimbretière, il s'agissait surtout de faire un « tour de table ». « Les sujets qui sont revenus, ce sont les règles d'assurance chômage pour les saisonniers et ceux qui n'auraient pas réussi à faire des saisons complètes », raconte-t-il.
Concernant l'hébergement des saisonniers agricoles, le secrétaire général de la FGA-CFDT estime qu'il faut trouver des solutions « au plus près du terrain » avec les partenaires sociaux, les inspecteurs du travail, les collectivités locales et « de nouveaux acteurs ». « On a demandé que les Direccte [...] provoquent des réunions multipartites locales », a-t-il ajouté. Le vice-président de la FNSEA Jérôme Volle propose de développer l'hébergement dans les chambres disponibles en internat et dans les maisons de saisonnalité « car ça ne se fait pas partout », de compter plus largement sur les campings et d'encourager les collectivités locales à aider les agriculteurs à investir dans des mobil-homes. « Le contexte sanitaire a amplifié le phénomène, mais la question du logement des saisonniers en agriculture se pose depuis plus de dix ans », souligne-t-il. Autre réflexion amorcée lors de cette réunion, précise Jérôme Volle : la création éventuelle d'un statut particulier pour les saisonniers.
L. M. et Y. G.