Fête de l’agriculture
Le rendez-vous des familles et des professionnels
Les Jeunes Agriculteurs de la Drôme organisaient, les 31 août et 1er septembre, la 39e Fête de l’agriculture à Chanos-Curson. L’occasion de découvrir de nouvelles activités pour les visiteurs. La fièvre catarrhale ovine (FCO) était au cœur des discussions au cours d’un café débat en plein air.
Les allées de la Fête de l’agriculture à Chanos-Curson organisée par les Jeunes Agriculteurs de la Drôme n’ont pas désempli les 31 août et 1er septembre derniers. Baptême en hélicoptère, concours départemental de labours, parcours routiers organisés par la MSA, animations autour de la prévention des risques liée à l’alcool ou à la drogue pilotée par Groupama, vente de produits locaux issus de la ferme, démonstration de tracteurs anciens, découverte d’une distillerie de lavande... Le programme de cette 39e édition était en effet riche en évènements et en diversité, de quoi séduire petits et grands. Au détour des allées, dans le stand de la ferme de Zoé, une ferme pédagogique installée à Valence, les poneys attendaient pour conduire les enfants en balade dans l’aire de la fête. L’occasion pour les parents d’échanger avec les responsables. « Nous possédons 150 animaux de toutes races, vaches, chèvres, cochons et même trois lamas. Nous organisons des visites guidées pour le compte des écoles et des particuliers. Nous recueillons les animaux abandonnés, malades ou victimes de maltraitance », expliquait Léa Grimaud, responsable de la ferme pédagogique. À côté, c’était le stand de Maxime Torchy de Chabeuil et ses magnifiques maquettes au 1/32e qui accueillait les visiteurs. « Une maquette, c’est environ quatre heures de travail », disait-il. Il y avait de la vie. Les familles et les professionnels montaient dans les cabines des tracteurs géants et des moissonneuses-batteuses impressionnantes. Petits et grands ont également pu se restaurer de produits locaux : 1 200 repas ont été distribués le dimanche 1er septembre quand 900 personnes étaient réunies pour une belle soirée dansante le samedi soir avec brasero plancha.
Des stands d’une grande diversité
La fête de l’agriculture, c’est aussi l’occasion de faire le point sur les filières et en particulier la filière élevage, les normes, les contraintes, le climat et la fièvre catarrhale ovine. Le sérotype 8 fait des ravages dans les troupeaux depuis le 6 août dans tout le département de la Drôme. Il y a aussi des revendications, des constats amers. « Suite aux barrages, nous avons réussi à avoir des promesses gouvernementales. Là-dessus, il y a eu la dissolution de l’Assemblée nationale. Nous sommes repartis de zéro. Nous avons besoin de changer la loi. Le bio se vend mal, comme la noix et la vigne qui connaissent des difficultés économiques. Il nous faut un gouvernement et un partenaire qui fonctionnent », conclut Vladimir Gauthier, président de Jeunes Agriculteurs de la Drôme.
Pierre-Louis Berger
Foncier et FCO-8 au cœur des discussions
C’était le rendez-vous attendu par tous, les syndicats, les professionnels et les élus dont Marie-Pierre Mouton présidente du conseil départemental, Jean-Pierre Royannez, président de la Chambre d’agriculture de la Drôme, Véronique Simonin, sous-préfète de Die, Thibaut Monnier et Paul Christophle respectivement, députés de la 4e et 1e circonscriptions. Le café débat abordait, selon la formule des témoignages de jeunes agriculteurs, deux thèmes essentiels : le foncier et la fièvre catarrhale ovine (FCO).
Mathieu Peysson possède 45 ha de vignes et un élevage de poules pondeuses à Tulette dans le Sud de la Drôme. Il est très préoccupé par la hausse du prix du foncier dans le monde viticole, la transmission, la question des frais de succession et la diminution des petits exploitants. Lors du café débat, il a ainsi dénoncé l’appétit croissant des collectivités locales pour acquérir du foncier : « Le foncier doit rester aux agriculteurs. Les collectivités candidatent contre les agriculteurs en proposant des prix à la fourchette haute. Je propose davantage de modération pour protéger l’agriculture ». Pour le représentant de la Safer, il faut garantir l’usage du foncier et mieux gérer la répartition.
Les éleveurs ovins et bovins drômois font face depuis plusieurs jours à une flambée des cas de FCO-8 et redoutent des ravages encore plus graves dans leurs troupeaux. Anthonin Vigne, éleveur installé à Combovin avec 600 brebis, en a perdu 50 en trois semaines. « Dois-je continuer ? On a tout essayé, les vaccins, les traitements à base d’antibiotiques, sans résultat. On a des bêtes mortes. On part la boule au ventre pour les faire pâturer. Les pharmacies sont débordées. Les vaccins sont à nos frais. Ils devraient être remboursés. » Marie-Pierre Mouton s’est montrée solidaire des éleveurs. « Ce variant est d’une extrême brutalité. La gestion sanitaire relève de l’État. Le département intervient pour les analyses. C’est une vraie crise qui touche tout le département. J’ai pris contact avec le conseil régional. » Thibaut Monnier a, quant à lui, proposé dans un appel à la Région, la création d’un guichet unique d’indemnisation forfaitaire pour combler rapidement les problèmes de trésorerie des exploitants. Le président de la Chambre d’agriculture, concernant l’équarrissage en appelle à l’État : « Si les usines venaient à être saturées, nous devons avoir un Plan B et faciliter l’enfouissement des animaux le cas échéant en assurant bien évidemment les garanties sanitaires qui en incombent ». Maela Mancip, trésorière au sein de Jeunes Agriculteurs possède 300 brebis pour la transhumance dont trois sont malades. Elle est à la tête d’une exploitation de polyculture élevage à Montmaur-en-Diois. Elle déplore le manque de disponibilité des laboratoires, des vétérinaires sur le territoire, en estive pour les prises de sang. « Sans vaccin et avec des moucherons qui se propagent au-delà de 15 °C le variant est plus puissant. La filière ovine est durement touchée. Les brebis sont malades, mangent peu et il y a des pertes dues à l’avortement. Les béliers sont aussi touchés. J’ai constaté des boiteries dans mon élevage… »
P.-L. Berger
Le palmarès
Labour à plat :
1er : Damien Carat
2e : Yanis Jaidane
3e : Emilien Baral
Thibault Bourdi concourait également dans cette catégorie.
Labour en planche :
1er : Théo Romain
2e: Julien Gourdol
3e : Aurélie Gombert
Dorian Bourguignon, Mickaël Romain et Dorian Roux conncouraient également dans cette catégorie.