Internet
Streaming : le plus dur sera de choisir

Netflix, Disney+, Amazon Prime et tant d’autres. Tout le monde, ou presque, connaît maintenant ces plateformes de vidéo à la demande. Mais saviez-vous qu’il est possible de visionner des films, documentaires et séries gratuitement sur Internet ? Tour d’horizon d’une offre en pleine expansion.

Streaming : le plus dur sera de choisir
Le marché du streaming vidéo se développe en France où l’on compte aujourd’hui 78 services disponibles. © DR

Traduction anglaise de « diffusion en temps réel », le streaming est un mode de diffusion bien pratique et très répandu dans le monde. En France, on l’associe plus couramment à l’action de visionner et télécharger des vidéos sur le Web, de manière légale ou non. Selon le baromètre de la vidéo réalisé au terme du premier semestre 2022 par le centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), « plus de 40 % des internautes de 3 ans et plus ont utilisé au moins un service de vidéo à la demande au cours des trente derniers jours ». Parmi eux, près de la moitié utilise ce service au moins une fois par semaine, soit près de 20 % des internautes. Pour y accéder, de nombreux sites et plateformes sont disponibles, mais il faut bien les choisir.
D’abord, les services payants sont parmi les plus connus. Netflix, Amazon Prime, Disney +, Canal + VOD et bien d’autres, sont disponibles sur abonnement. Accessibles entre 6,99 et 20,99 € selon les offres, ils proposent un catalogue hétéroclite et sont dépourvus de publicités. Allant des plus gros succès du cinéma aux dernières séries à la mode, en passant par le documentaire qui vient de retourner la toile, vous ne saurez plus où donner de la tête. Chacun diffuse ses exclusivités, certains proposant même un accès à des matchs de foot, d’autres à des films d’auteurs, etc. 

Des sites illégaux… et dangereux

Pour détourner ces sites et éviter de payer un abonnement, sachez que les sites de streaming et de téléchargement vidéo, souvent illégaux, pullulent sur le Net. La pratique est extrêmement répandue bien que l’Arcom (autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ex CSA) en fasse la chasse. En effet, « la copie d’une vidéo protégée par les droits d’auteur », et donc sa mise en ligne, est passible d’une peine d’emprisonnement de trois ans et d’une amende de 300 000 €. Un risque qui découragerait bien des personnes, mais, pour l’heure, peu de condamnations pour ce motif ont été prononcées en France. Prudence cependant aux petits malins, les autorités se penchent de plus en plus sur le sujet. 
Côté consommateur en revanche, vous ne risquez, à ce jour, pas grand-chose. Mais prenez garde, les sites eux-mêmes pourraient bien vous punir pour votre gourmandise. En effet, une étude réalisée par l’ONG Digital Citizens Alliance étudie le problème dont les retombées sont souvent très lucratives (à hauteur d’environ 121 millions d’€ par an). Elle révèle que près de 80 % des sites pirates incluent des publicités pouvant injecter des logiciels malveillants à votre appareil. Deux cas de figure se dessinent alors : les publicités vous incitent à installer des logiciels malveillants puis demandent une rançon ; ou elles récoltent en arrière-plan vos données personnelles pour les revendre au publiciste le plus offrant. Prudence donc… Mais comment les éviter ?
Premier signe important à repérer, et cela fonctionne pour tous les sites Web : vérifiez que l’adresse de l’URL (dans la barre d’adresse) débute par « https ». Le « s » est un gage de sécurité. Si vous êtes sur ordinateur, un cadenas apparaît souvent. Ensuite, indice assez simple à repérer mais révélateur : les fautes d’orthographe et de syntaxe. Un site officiel et légal est généralement très travaillé et ne laisse pas de place aux approximations. Si le site est rempli de publicités et de pop-up, qu’il ouvre des onglets sans que vous ne l’ayez demandé, rebroussez chemin : c’est très mauvais signe. Enfin, c’est presque évident : un film encore diffusé au cinéma ne peut pas être diffusé sur Internet en libre accès légalement.

Des sites légaux et gratuits !

En marge de ces sites frauduleux ou payants, Internet propose une multitude de plateformes totalement légales et gratuites. Comment est-ce possible ? Elles sont majoritairement financées par les publicités. Elles peuvent également être issues du service public ou des ressources privées d’un organisme comme des associations ou cinémathèques. C’est le cas notamment des plateformes archive.org et Henri (propulsée par la cinémathèque française en hommage à Henri Langlois, son fondateur). Celles-ci proposent des documents historiques et parfois inédits, dont la plupart sont des films de patrimoine, c’est-à-dire âgés de dix ans au moins. Cela vous permettra de visionner des films rares, prenant part à l’Histoire du cinéma. Pour une séance plus traditionnelle et grand public, les sites du service public arte.tv et France.tv proposent en replay, mais aussi en exclusivité des films, séries, documentaires et émissions très variées. Des publicités sont diffusées avant, voire pendant les programmes. De la même manière, les plateformes privées 6Play, MYTF1, PlutoTV, RakutenTv, Mk2curiosity et d’autres, proposent un large choix de films parmi lesquels se trouvent des blockbusters comme des productions un peu moins importantes, des comédies françaises, films indépendants etc.

Clara Serrano

Films, séries… et musique
Selon l’Ifpi, 23 % du temps d’écoute audio se fait par abonnement.

Films, séries… et musique

 À l’échelle mondiale, la Fédération internationale de l’industrie photographique (Ifpi) étudie chaque année les habitudes de consommation musicale. En 2021, l’organisme syndical a conclu que la durée d’écoute de musique moyenne est de 18,4 heures par semaine (soit l’équivalent de 368 morceaux de trois minutes écoutés par semaine). Un chiffre en augmentation par rapport à l’année précédente. 
Pour revenir aux origines du streaming musical, il s’est répandu en 2000 avec Napster, pionnier du secteur, alors que la consommation de musique se faisait essentiellement sur CD jusque-là. La plateforme proposait alors à ses utilisateurs de publier eux-mêmes les contenus qu’ils souhaitaient partager, affranchis, de fait, de tous droits d’auteur. Condamné en 2001 suite à une vague de procès intentés par différents studios de production, le site disparaît un temps, mais l’habitude de la gratuité s’est déjà répandue dans les esprits. Aujourd’hui, selon la même étude de l’Ifpi, près d’une personne sur trois admet employer des moyens illicites pour écouter ou obtenir de la musique. Un phénomène donc très répandu qui, sur le même modèle que pour les films, peut parfois être dangereux pour vos données personnelles. 
Pour rester sur une consommation légale, de nombreux services de streaming en ligne fonctionnent sur abonnement. Spotify, Apple Music, Amazon Music Unlimited, Deezer, Tidal, Qobuz ou encore Soundcloud proposent de payer pour bénéficier d’une écoute hétéroclite (entre 50 et 90 millions de titres disponibles selon les offres), illimitée et sans publicité. 
Ces mêmes plateformes proposent des versions gratuites restreintes. Elles donnent accès à une sélection musicale moindre, ne permettent pas de télécharger les musiques (pour une écoute hors ligne) et diffusent des publicités entre les morceaux.