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Organisation en commun

Les Cuma veulent rester à la pointe de la modernité

Malgré le contexte sanitaire, l'activité de la fédération départementale des coopératives d'utilisation de matériel agricole (Cuma) de la Drôme n’a pas faibli en 2020.

 Les Cuma veulent rester à la pointe de la modernité
« L’activité des Cuma doit aller au-delà du machinisme »,
a déclaré Daniel Petitjean, président de la FRCuma.

Avec la crise sanitaire du Covid-19 « et bien que la situation ait été compliquée, le maximum a été fait par l’équipe d’animation tout au long de 2020 », a assuré Jean-Pierre Feschet, président de la fédération départementale des Cuma (FDcuma) de la Drôme. En ouvrant l’assemblée générale de la structure, le 23 février en visioconférence, il a rappelé le rôle essentiel des Cuma dans la réduction des charges de mécanisation. Il a également mis l’accent sur le travail conduit pour assurer le repérage et le renouvellement des responsables du réseau. Ainsi que l’a souligné Daniel Petitjean, président de la fédération régionale (FRcuma), « l’activité n’a pas fléchi à l’échelle d’Auvergne-Rhône-Alpes avec la réalisation de 40 formations et de 90 Dina (dispositif national d'accompagnement) ». En Drôme, huit Cuma ont bénéficié d’un Dina sur les thématiques d'organisation du travail, d'emploi, de fonctionnement et de gouvernance. Et six journées de formations ont été réalisées sur les thèmes suivants : s'engager et devenir acteur de sa Cuma ; bases du fonctionnement du sol ; choisir, utiliser et conduire son tracteur de manière économique. A noter encore, le banc d’essai moteurs réalisé à la Cuma Vitipintabic au cours duquel agriculteurs et élèves de la MFR de Divajeu ont pu appréhender la possibilité d’économiser du carburant en procédant à quelques réglages d’entretien du moteur et en adaptant le régime moteur aux travaux à réaliser.

Créer des groupes de développement

« Avec les orientations de la prochaine Pac vers plus d’agroécologie, d’adaptation au changement climatique et de réponses aux demandes sociétales, l’activité des Cuma doit aller au-delà du machinisme, a annoncé Daniel Petitjean. Nous devons accentuer l’accompagnement en créant des groupes de développement de type GIEE* ». Pour cela, du temps d’animation supplémentaire est à rechercher, ce que fait la FDcuma de la Drôme en renforçant son équipe (passage de l’un des deux postes d’animatrice de 40 à 60 % d’un temps plein).

Contexte sanitaire oblige, l’assemblée générale de la FDcuma s’est déroulée en visioconférence.

« Nous devons être à la pointe de la modernité », a ajouté Jean-Pierre Feschet. En ce sens, la FDcuma s’est engagée dans le volet agroécologie et bioéconomie du projet Territoire d’innovation porté par les communautés de communes du Val de Drôme (CCVD) en Biovallée, du Crestois-Pays de Saillans (CCCPS) et du Diois (CCD). Depuis le 16 janvier et jusqu’au 16 avril, Xavier Boton, stagiaire à la FDcuma, réalise un état des lieux des pratiques agroécologiques dans une vingtaine de Cuma de la Biovallée. « Nous croyons vraiment à la force des Cuma et des collectifs pour faciliter ce type de pratiques », a indiqué Elise Chevalier, chargée de mission agri-environnement à la CCVD. « En Drôme, nous avons toujours travaillé avec les collectivités locales car les Cuma sont des moteurs pour accompagner les projets territoriaux », a souligné Jean-Pierre Feschet. Les conclusions de cette enquête devraient être dévoilées sur le stand de la FDcuma 26 lors du Salon Tech&Bio, les 22 et 23 septembre au lycée agricole le Valentin, à Bourg-lès-Valence. « C’est un travail qui sera regardé avec attention, a prévenu Daniel Petitjean. Nous verrons s’il est possible d’en faire une déclinaison régionale. »

Christophe Ledoux

* GIEE : groupement d'intérêt économique et environnemental.

54 matériels pour 1 338 000 € d'aide

La Drôme compte 92 Cuma. Deux ont été créées en 2020 : la Cuma de Cresta (Espenel) sur une activité vigne ; et la Cuma Vit’Avi (Châtillon-en-Diois) sur une activité vigne et élevage. L’an dernier le chiffre d’affaires moyen des Cuma a représenté 30 860 €.

Quatorze plans d’investissements ont été déposés en 2020 pour 1 338 000 € d'aide sur 54 types de matériels. Trois Cuma ont aussi investi dans du matériel liés à la transformation de produits agricoles. A noter, Les subventions à l’investissement des Cuma sont composées d’un financement de l’Union européenne, et d’un co-financement Région Auvergne-Rhône-Alpes, Département de la Drôme ou Agence de l’Eau. Le taux varie de 40 à 70 %.

Comment valoriser ses sous-produits ?

Comment valoriser ses sous-produits ?
Equipée d’un broyeur et de deux remorques forestières, la Cuma Bois énergie 26 valorise les bois de haie.

Cette question a constitué le thème de la seconde partie de l’assemblée générale de FDcuma de la Drôme. « L’agriculture est désormais liée à l’économie, à l’environnement et aux attentes de la société, a dit Hubert Charval, administrateur de la FRcuma et référent agroécologie. Il est nécessaire d’évoluer vers de nouvelles pratiques, eu égard aussi au changement climatique. » Trois initiatives drômoises nécessitant des matériels spécifiques ont été présentées :

- l’association Compost’et moi, plateforme de compostage territoriale (lire L’Agriculture Drômoise du 18 février) ;

- la Cuma Bois énergie 26, qui broie des bois de haie (1 700 mètres cubes apparents par an) utilisés ensuite pour le chauffage individuel de maisons particulières (lire L’Agriculture Drômoise du 25 février) ;

- le compostage des pailles de lavande (réutilisation des résidus de distillation), étude portée par l’Ardema (ferme expérimentale de Mévouillon).