Perspectives
Quels métiers recruteront en 2030 ?

La direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) et France Stratégie viennent de publier l’étude : « Quels métiers en 2030 ? ». Cette dernière dresse une liste exhaustive des emplois les plus recherchés à horizon 2030.

Quels métiers recruteront en 2030 ?
En 2019, les métiers agricoles représentent 4,9 % de l’emploi de Bourgogne-Franche-Comté, soit une proportion plus élevée que la moyenne métropolitaine (3,2 %). D’ici 2030, l’emploi des métiers agricoles devrait s’y accroître de 1,3 % au total. Source : projections France Stratégie/Dares ©AdobeStock

En croisant les tendances passées et les évolutions démographiques et technologiques ou encore économiques, l’étude « Quels métiers en 2030 ? », éditée par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) et France Stratégie, propose diverses hypothèses chiffrées des besoins du marché du travail entre 2019 et 2030. Au total, la Dares comptabilise 760 000 postes vacants par an au cours de la prochaine décennie soit un total de 8,6 millions de postes à pourvoir. Près de 90 % de ces postes vacants seront directement liés aux départs à la retraite de la dernière génération des baby-boomers (personnes nées entre 1946 et 1964).
À la première marche du podium, le poste d’agent d’entretien, « victime » de 460 000 départs en retraite, suivi des métiers d’enseignants, d’aides à domicile, de conducteurs de véhicules, d’aides-soignants, des cadres des services administratifs, comptables et financiers, des cadres commerciaux et technico-commerciaux, d’infirmiers, sages femmes, d’ouvriers qualifiés de la manutention, d’ingénieurs de l’informatique, d’ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment, de vendeurs, de médecins et assimilés, de techniciens et agents de maintenance et d’ingénieurs et cadres techniques de l’industrie.

La santé, championne des offres

Les métiers de la santé seraient également en forte demande d’ici 2030. L’étude prévoit une quantité massive de créations de postes dans ce secteur : 410 000 postes de médecins, infirmiers, professions paramédicales, aides à domicile et aides-soignants. Toutefois, le dynamisme de l’emploi de demain ne s’explique pas uniquement par les nombreux départs en retraite attendus. En effet, la crise sanitaire de la Covid-19 n’a fait qu’accentuer les problèmes que le secteur de la santé connaissait déjà (sous-effectif, déserts médicaux, allongement de la durée de vie etc.).

Diplôme en tête

Côté diplôme, l’étude projette un marché de l’emploi particulièrement favorable aux diplômés de l’enseignement supérieur qui occuperaient un emploi sur deux. Parmi les métiers d’avenir, 40 % devraient se centraliser sur les activités juridiques, comptables et de gestion, les services administratifs et de soutien et le commerce. Pour les salariés n’ayant pas été au-delà du baccalauréat, l’étude anticipe 120 000 créations de poste dans la santé et le médico-social et 55 000 dans la construction.

Sophie Chatenet
 

Quid de l’agriculture ?

L’agriculture française emploie près d’un million de salariés chaque année dont un tiers de femmes. Toujours à la recherche de nouveaux salariés pour les nombreux postes qu’elle propose, elle est en constant recrutement. « L’agriculture est un vivier de postes à pourvoir et offre de réelles perspectives d’évolution professionnelle », expliquent les acteurs de l’Anefa(Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture). Avec plus de 100 métiers, le secteur agricole regorge de métiers divers et variés pour conseiller, produire ou vendre…
Créations d’emplois
Dans son étude la Dares et France stratégie relèvent que « l’évolution de l’emploi agricole a tendance à décroître en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Centre-Val de Loire au profit essentiellement de l’Auvergne-Rhône-Alpes, de la Bourgogne-Franche-Comté et de la Corse ». Ils affirment que « seules ces trois dernières régions créeraient de l’emploi dans les métiers agricoles. Dans les autres régions, y compris en Bretagne, l’emploi des métiers agricoles décline en lien avec les projections nationales ».
Dans le cadre la stratégie bas carbone, les métiers de l’agriculture seraient également en développement avec notamment la projection d’une création de 15 000 postes.