Expérience
Damien Vernet  et son troupeau,  en reconquête pastorale 

Pour la deuxième année consécutive, Damien Vernet, éleveur d’ovins à Roynac, fait pâturer son troupeau sur la commune de Marsanne, pour entretenir les espaces communaux et limiter ainsi le risque d’incendies.

Damien Vernet  et son troupeau,  en reconquête pastorale 
Damien Vernet élève 90 brebis et agneaux à Roynac, dont 65 pâturent actuellement les zones communales et paroissiales de Marsanne.

C’est devenu une tradition à Marsanne. Depuis sa prise de fonction en 2020, la nouvelle municipalité conduite par Damien Lagier est très engagée sur les questions de l’environnement et de l’écologie. « Il est important pour nous de renforcer le lien entre ville et éleveurs pour l’entretien des espaces verts, dans un souci de limiter l’utilisation d’engins motorisés mais aussi de limiter les risques d’incendie (DFCI) puisque la forêt communale est très proche du village », souligne Stéphane Polnard, adjoint au maire, en charge du dossier. Ainsi, dans le cadre des actions d’écopastoralisme, et pour la deuxième année consécutive, elle collabore avec Damien Vernet, éleveur d’ovins dans la commune voisine de Roynac. Une collaboration qui a pu se faire avec l’aide de la Maison de l’agriculture de Montélimar Agglo, située à Cléon d’Andran. « L’idée de prendre Damien Vernet s’est naturellement imposée. Pluriactif et éleveur de brebis sur la commune voisine de Roynac, sa motivation et surtout son autonomie nous a séduit dans ce projet », avoue Stéphane Polnard. 
Le 13 mai, l’éleveur a amené  65 brebis et agnelles, accompagnées d’un chien de protection, sur l’aire de jeux pour enfants. Elles seront déplacées durant une quarantaine de jours, en fonction de la météo, pour pâturer sur les terrains communaux, les terrains de l’évêché aux abords du sanctuaire Notre Dame de Fresneau et chez quelques particuliers sur demande. « Nous sommes plutôt en reconquête pastorale, en ouverture de milieux », explique l’éleveur. Pour lui, cette action « valorise notre élevage et nous aide au niveau alimentation. Tout ce que les brebis mangent en cette saison, c’est du foin en moins à produire », dit-il. S’il fait pâturer de temps en temps ses brebis chez des particuliers, Marsanne est pour l’heure la seule commune avec laquelle il collabore. « C’est une partie à développer », assure-t-il. 

Faire découvrir l’activité pastorale au plus grand nombre

Durant cette période, et étant en double activité, Damien Vernet peut compter sur le soutien de son père en journée pour passer voir le troupeau. Il prend le relais le soir, notamment pour déplacer le cheptel et s’assurer des conditions de sécurité. « Même si nous ne sommes pas loin de la zone loup, nous restons assez proches du village. Nous n’avons pas de problèmes pour le moment. Cela nous évite cette contrainte-là », se veut rassurant Damien Vernet. 
En ce qui concerne la rémunération, le dossier est instruit par les services de Montélimar Agglo et de l’association départementale d’économie montagnarde (Adem). « Ces deux services nous aident à percevoir une subvention dans le cadre du Plan pastoral pour de la reconquête pastorale sur 2021 », indique l’adjoint au maire. Pour l’heure, c’est donc une simple mise à disposition du troupeau par l’éleveur. « A partir de l’an prochain, nous serons dans un cadre de parcours de pâturage. Un contrat devrait donc être fait », explique l’exploitant agricole. 
Le pastoralisme a donc encore de beaux jours devant lui dans ce village de près de 1 400 habitants. « Les brebis moutondeuses sont de retour, en attendant les chèvres au mois d’août ! », annonce la mairie. Au cours de l’été, un berger devrait venir avec son troupeau de chèvres et de brebis pour nettoyer les sous-bois. Des actions qui apportent également une vocation pédagogique à l’égard des visiteurs, notamment sur les atouts du pastoralisme et le bien-être animal, mais aussi sur les consignes de sécurité à respecter à l’approche d’un troupeau et des chiens de berger. « L’activité pastorale est peu connue dans notre bassin de vie. Ces actions pourront notamment servir de support de communication envers le grand public et de temps d’échanges avec les écoles », conclut Stéphane Polnard. 

Amandine Priolet