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Sinistre climatique

Un déluge de grêle a ravagé les cultures

Aussi intense qu’en 2019 mais sur une zone moins étendue, l’orage de grêle qui s’est abattue le 30 juillet au soir a fait de très gros dégâts aux cultures.

Un déluge de grêle a ravagé les cultures

Météo France avait prévu des orages vendredi 30 juillet en début de soirée, accompagnés parfois de grêle. Les prévisions se sont révélées justes mais avec une ampleur inouïe sur Saint-Mamans (épicentre de l’orage), Chatuzange-le-Goubet et Meymans. Sur les Monts du matin, d’autres communes ont été touchées avec des dégâts variables.

« L’orage a démarré entre 20 h et 20 h 30. Le ciel s’est très vite assombri, comme il y a deux ans avec des nuages très bas et un rouleau très noir qui tournait, raconte Michel Clément, agriculteur à Rochefort-Samson. Il a commencé à faire quelques gouttes de pluie avec un peu de grêle, puis très vite des grêlons plus gros que des œufs sont tombés. On a eu du vent, de la grêle et 35 mm de pluie derrière. » Les toitures des maisons et bâtiments ont souffert, les véhicules et les cultures aussi.

« Sur nos 80 hectares (ha), nous avons perdu 2,4 ha de lavandin sur Saint-Mamans (soit 10 % de notre surface pour cette production), prêts à ramasser cette fin de semaine et détruits à 100 %. Sur cette même commune, nous avons 7 ha de maïs détruits à 70 %, avec des impacts sur les fusées. Le gros de nos surfaces autour du siège de l’exploitation à Rochefort-Samson n’a pas été touché. Quelques tuiles sont cassées et des toitures percées (250 trous par bâtiment). Sur notre installation de panneaux photovoltaïques de 30 kWc, on a quinze panneaux cassés, ce qui a nécessité d’arrêter le système par précaution. »

La violence de l’orage a haché le feuillage des cannes de tournesols. La grêle a aussi impacté des champs de maïs.

« Des exploitations sont sur le carreau »

A Saint-Mamans, des vergers de noyers sont dévastés en totalité, feuilles et noix à terre. Pour Mathieu Valette, c’est toute une récolte qui est anéantie. « C’est aussi violent qu’en 2019, constate Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture. Des habitations sont aussi très touchées. » 

A Papelissier, à Marches, à Hostun et jusqu’à Alixan (au nord), Châteauneuf-sur-Isère (à l’est) et Bourg-de-Péage, la grêle a impacté des champs de lavandin, des vergers de noyers, des cultures de maïs, tournesol, soja, des fourrages, des productions semencières… A noter, de la grêle est tombée également, mais dans une moindre mesure, dans le Diois.

A Saint-Mamans, la récolte de ce verger de noyers est entièrement à terre. Et cette parcelle de 2,4 ha de lavandin prêts à ramasser cette fin de semaine a été détruite en totalité.

« Nous avons demandé aux conseillers de la chambre de contacter les agriculteurs les plus sinistrés avec lesquels ils sont en suivi, ceci afin d’apporter des premiers conseils », indique Jean-Pierre Royannez. Lors d’une visite d’exploitation avec la préfète de la Drôme le 2 août à La Roche-de-Glun (lire page 5), le président de la chambre d’agriculture a bien entendu évoqué ce nouveau sinistre climatique. « Des exploitations sont sur le carreau, a constaté Jean-Pierre Royannez. Elles ont besoin de bénéficier des mêmes dispositifs exceptionnels que ceux déployés pour le gel d’avril, a-t-il insisté. C’est une question d’équité. »

Christophe Ledoux

La grêle, un risque assurable...

Les pertes de récolte dues à la grêle en arboriculture, viticulture, maraîchage et grandes cultures ne sont pas éligibles à une indemnisation au titre des calamités agricoles car il s'agit d'un risque assurable. Toutefois, les pertes de fonds (arbres arrachés, jeunes plantations détruites, impacts de la grêle sur les arbres ou ceps imposant une taille sévère, destruction de pépinières) sont éligibles au dispositif des calamités agricoles.

Comme lors de la grêle de 2019, d’autres aides pourraient être mobilisées (dégrèvement de TFNB, prise en charge de cotisations sociales, aides de collectivités locales…) ainsi que des dispositifs exceptionnels (comme cette année avec le gel).

Le Département affiche son soutien

Emmanuelle Anthoine, députée et conseillère départementale, et Nathalie Zammit, vice-présidente du Département, se sont rapidement rendues sur place pour être aux côtés des communes et des agriculteurs victimes une nouvelle fois de ces violents événements climatiques. Face aux terribles constats, Marie-Pierre Mouton, présidente du Département, a rappelé dans un communiqué publié le 31 juillet la nécessaire et urgente intervention de l’Etat. Comme pour les précédents épisodes climatiques ayant impacté la filière agricole, elle s’engage à mobiliser une nouvelle fois des mesures exceptionnelles de soutien départemental en complément de celles de l’État et en lien avec les représentants du monde agricole.

 

Déclaration de sinistre, activité partielle

Dans un communiqué publié le 3 août, la préfecture de la Drôme invite toutes les personnes publiques et privées sinistrées à déclarer auprès de leur assureur l’ensemble des dégâts constatés, en fournissant tout élément de preuves (photos, vidéos…). 

S’agissant d’un évènement météorologique exceptionnel, les principales communes concernées par cet épisode de grêle ont été informées par la préfecture des démarches à engager, en complément de la saisine des assurances. « Il est nécessaire que les particuliers ou professionnels prennent contact avec leur mairie en parallèle de la déclaration adressée à leur assureur », insiste la préfecture.

Les entreprises ayant subi des dégâts peuvent recourir à l’activité partielle pour le motif sinistre ou intempérie de caractère exceptionnel. L’employeur doit adresser une demande préalable d’autorisation d’activité partielle à partir de la plateforme https://activitepartielle.emploi.gouv.fr