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Crémant de Die

Le crémant de Die ne demande qu'à grandir

Lundi dernier, à la Maison de la Clairette à Vercheny, a eu lieu le concours régional des crémants de Die. L'occasion de faire un point sur cette appellation qui reste encore dans l'ombre de la clairette
Le crémant de Die ne demande qu'à grandir

En appellation d'origine contrôlée (AOC) depuis 1993, le crémant de Die est un vin blanc brut effervescent. La production s'étend sur une trentaine d'hectares. En année normale, environ 1 200 hectolitres sont produits et les ventes représentent quelque 200 000 cols. Fabriqué à l'origine à partir du seul cépage clairette, aujourd'hui l'aligoté (entre 10 et 40 %) et le muscat (entre 5 et 10 %) entrent également dans sa composition. La quinzaine de caves élaborant cet effervescent se réunit au sein d'une section « crémant de Die », présidée depuis juillet par Olivier Rey, 53 ans, viticulteur à Solaure-en-Diois, également président de Jaillance. Il succède à Bernard Pellissier qui souhaitait passer la main. « Au même titre que les huit autres crémants (voir encadré), notre section adhère à la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémants (FNPEC) », précise Olivier Rey. Cette structure est chargée de faire respecter le cahier des charges commun à tous les crémants, de promouvoir ces effervescents ainsi que d'organiser, chaque année, un concours national dans l'une des régions productrices. En 2019, le Diois avait accueilli l'évènement.

Quatorze échantillons

« Le crémant de Die apporte un complément de gamme sur des effervescents bruts, pour des consommateurs préférant des vins moins doux et moins fruités », indique Olivier Rey, nouveau président de la section crémant de Die. © journal L'Agriculture Drômoise

Cette année, du fait de la crise Covid-19, le concours national des crémants qui devait se tenir en Bourgogne a dû être annulé. Ne sont donc organisés que des concours régionaux dans chacune des huit régions d'appellation. Pour le crémant de Die, l'évènement a eu lieu à Vercheny le 28 septembre, à la maison de la clairette. Quatorze échantillons ont été centralisés mi-septembre par le syndicat des vins du Diois puis jugés lundi dernier. « C'est peu car sur la trentaine de caves en AOC dioises, toutes ne produisent pas du crémant de Die, et celles qui en font ne souhaitent pas forcément concourir », indique Olivier Rey. A presque trente ans, l'appellation reste encore l'une des plus petites au sein de la FNPEC car « le premier concurrent du crémant de Die, c'est la clairette de Die qui bénéficie d'une importante notoriété. Ce n'est pas un échec, confie Olivier Rey, mais un état de fait malgré un âge mature et un savoir-faire maîtrisé. »

Gagner en notoriété

Le tout nouveau président voudrait faire progresser la proportion du crémant de Die par rapport à la clairette de Die. « Cela nous apporterait une diversification sur des effervescents bruts, un complément de gamme pour des consommateurs préférant des vins moins doux et moins fruités. » Pour en améliorer la notoriété, des actions de promotion sont prévues tant à l'export qu'au niveau régional : chez les cavistes, dans les enseignes de la grande distribution, par de l'affichage publicitaire dans des magazines spécialisés sur la cuisine, le vin... La communication, globalisée avec la Clairette de Die et les vins du Diois, est réalisée avec l'interprofession (Inter Rhône). Et à l'export, un projet de communication collective des crémants de France est en gestation, porté par la FNPEC.
Note positive, la commercialisation des effervescents du Diois, qui a beaucoup souffert au premier semestre, semble reprendre depuis le mois de juin, sans que cela ne compense les pertes. « Après le déconfinement, les ventes sont bien reparties dans les circuits de la distribution. Et cet été, nous avons eu une fréquentation touristique exceptionnelle, fait remarquer Olivier Rey. Nous bénéficions d'un bon positionnement en termes de prix et d'une réelle reconnaissance des consommateurs. » Les prochains mois seront déterminants, en particulier avec les fêtes de fin d'année.

Christophe Ledoux

Le terme « crémant » protégé

L'expression « crémant » ne peut être utilisée que pour les vins mousseux blancs ou rosés bénéficiant d'une appellation d'origine protégée (AOP). Outre le fait d'être élaborés selon une méthode traditionnelle, ils doivent respecter les processus de production suivants : les raisins sont récoltés manuellement ; les vins sont issus de moûts obtenus par pressurage de raisins entiers ou éraflés. La quantité de moûts obtenue n'excède pas 100 litres pour 150 kilos de raisins ; la teneur maximale en anhydride sulfureux ne dépasse pas 150 mg/l ; la teneur en sucre est inférieure à 50 g/l.

 

Le crémant en France

- Nombre d'AOC : 8 (Alsace, Bordeaux, Bourgogne, Die, Jura, Limoux, Loire et Savoie).
- Superficie en production : 11 797 hectares.
- Nombre de producteurs : plus de 6 000.
- Production annuelle : 687 086 hectolitres.
- Sortie de chai : 675 718 hectolitres.
- Nombre de bouteilles : 110 millions.
- Export : entre 8 et 59 % des ventes selon les appellations.
Source FNPEC chiffres 2019