DÉMARCHE TERRITORIALE
Un potentiel de 70 000 consommateurs pour les productions locales
Dans le cadre de la construction de son projet alimentaire territorial (PAT), Montélimar Agglomération organise deux ateliers à destination des agriculteurs, les 17 et 19 octobre prochains. Le premier portera sur la production agricole, le second sur la transformation.

En 2021, Montélimar Agglomération a obtenu la labellisation (niveau 1, lire ci-dessous) de son projet alimentaire territorial (PAT). Avec ce PAT, la communauté d’agglomération vise deux objectifs : relocaliser la valeur ajoutée des produits alimentaires et permettre à tous d’accéder à une alimentation saine, de qualité, locale et durable. « Traditionnellement l’agriculture de notre territoire est plutôt tournée vers les circuits longs. C’est aussi un territoire privilégié, qui dispose d’une certaine sécurité en termes d’accès à l’eau et qui offre une diversité de productions », souligne Yves Courbis, vice-président de Montélimar Agglomération, en charge de l’agriculture. Le dernier recensement général agricole (RGA 2020) comptabilise plus de 350 exploitations sur l’ensemble des communes qui composent Montélimar Agglomération. En face, plus de 70 000 consommateurs sensibles, selon Yves Courbis, à un « éveil citoyen » qui les questionne sur le contenu de leur assiette. D’où l’idée de développer davantage de circuits courts sur le territoire. « Il ne s’agit pas d’opposer deux modèles - circuits courts et circuits longs - mais, dans un contexte où l’accès au foncier et à l’eau deviennent de vrais enjeux, de voir s’il est possible de maintenir le nombre d’actifs agricoles en permettant des installations sur des surfaces plus réduites », indique le vice-président en charge de l’agriculture.
Un plan d’action pour 2024
Pour construire son PAT, Montélimar Agglomération a lancé en 2023 un diagnostic de territoire, confié à un bureau d’étude, pour « identifier les forces du territoire mais aussi les manquants ». En parallèle, l’agglomération pilote depuis mai dernier des ateliers thématiques. Ils visent à répertorier les enjeux et les besoins des acteurs concernés par le PAT, identifier les projets existants et ceux à soutenir. Objectif : construire le plan d’action du PAT qui sera dévoilé en février 2024, lors d’un forum de l’alimentation et présenté dans la foulée au ministère de l’Agriculture pour accéder au niveau 2 de labellisation.
Plusieurs ateliers ont déjà eu lieu (éducation à l’alimentation, agritourisme, eau, foncier, environnement, restauration, consommation, distribution, san té et social). Deux sont programmés prochainement qui concernent tout particulièrement les agriculteurs : celui sur la production agricole qui aura lieu le 17 octobre à partir de 17 h 30 à Cléon-d’Andran et celui sur la transformation, le 19 octobre à 8 h 30 à Saulce-sur-Rhône.
Redonner du sens au métier d’agriculteur
« L’idée de ces ateliers, c’est de remettre l’église au centre du village, c’est à dire de rappeler la vocation première du métier d’agriculteur, celle de nourrir ses congénères », insiste Yves Courbis. L’objectif du PAT, selon lui, c’est aussi de « revenir à du bon sens en limitant les intermédiaires pour retrouver de la valeur ajoutée sur le territoire », tout en « luttant contre les idées reçues », par exemple sur le coût des produits locaux dans les repas des cantines. Quels que soient leurs circuits de commercialisation, Yves Courbis invite les agriculteurs à participer à ces échanges. « Pour ceux en circuit long, le PAT peut être une opportunité de retrouver une certaine sécurité avec des circuits plus locaux, sur l’ail par exemple, ou de se diversifier pour apporter un revenu supplémentaire dans le cas d’une installation », argumente-t-il. Côté transformation, l’atelier vise à identifier les besoins des producteurs. « Il y a clairement un défaut d’outils de transformation sur notre territoire. C’est un frein pour valoriser, par exemple, des fruits et légumes qui ne répondent pas aux critères de la consommation en frais. Idem pour les outils d’abattage », poursuit le vice-président. Et Céline Thiebaut, chargée de mission PAT pour Montélimar Agglomération, insiste : « Ces ateliers sont destinés à ouvrir le champ des possibles. Via le PAT, nous pouvons accompagner les agriculteurs qui ont des projets, des envies ». Il ne reste plus qu’à les faire connaître le 17 octobre à Cléon-d’Andran ou le 19 octobre à Saulce-sur-Rhône.
Sophie Sabot
Inscription aux ateliers sur www.montelimar-agglo.fr
Plus d’infos : Céline Thiebaut au 06 26 72 39 39 ou [email protected]
Avec son PAT, Montélimar Agglomération vise deux objectifs : relocaliser la valeur ajoutée des produits alimentaires et permettre à tous d’accéder à une alimentation saine, de qualité, locale et durable. ©Francis Rey
Un PAT, c’est quoi ?
Les projets alimentaires territoriaux (PAT) ont pour objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts, les produits locaux dans les cantines... Issus de la Loi d’avenir pour l’agriculture qui encourage leur développement depuis 2014, ils sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d’un territoire (collectivités, entreprises agricoles et agroalimentaires, artisans, citoyens, etc.).
Ces PAT sont désormais labellisés selon deux niveaux de reconnaissance :
- le niveau 1, pour les projets émergents ;
- le niveau 2, pour les projets dont le degré d’avancement permet la mise en œuvre d’actions opérationnelles.
Source : ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Les PAT en Drôme
- PAT Département de la Drôme ;
- PAT de Montélimar- Agglomération ;
- PAT du Diois ;
- PAT de la Communauté de Communes Dieulefit-Bourdeaux ;
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- PAT Vers une alimentation couleur Royans Vercors ;
- PAT de Valence Romans Agglo ;
- PAT Système alimentaire innovant du Val de Drôme en Biovallée.