En caprin, l’hygiène passe par la gestion du stress
En élevage de chèvres, l’hygiène de la traite est avant tout une question d’atmosphère en salle de traite, qui doit être très calme, rappelle Séverine Fontagnères, conseillère élevage dans le Rhône. D’autres règles s’appliquent aussi pour une gestion rigoureuse des cellules.

«La problématique des cellules en élevage caprin est différente de celle de l’élevage bovin. La chèvre possède naturellement un taux de cellules très élevé. Elle est “saine”, avec un taux entre 650 000 et 1, 7 million. Au-delà, elle est classée infectée “I”. Si elle présente plus de 2 millions de cellules lors de trois contrôles, elle est classée gravement infectée “GI”. C’est un taux qui peut augmenter très vite en cas de stress, précise Séverine Fontagnères, de Rhône conseil élevage. Les éleveurs peuvent subir des pénalités de la part des laiteries, mais il n’y a pas d’arrêt de la collecte. La pression sur les éleveurs est donc moindre. Pour autant, ils restent attentifs à la santé de leurs bêtes car la présence de cellules signifie une infection, une possible contagion et à terme une baisse de la production. »
Traire par lot
Dans le cadre d’un plan cellules, Séverine Fontagnères conseille d’emblée de traire par lot : les primipares en premier, car elles sont saines, puis les chèvres en deuxième lactation, pour terminer par celles qui sont les plus gravement infectées et qui, bien souvent, sont les plus âgées. « Rappelons que les chèvres produisent des déjections sèches qui ne salissent pas les trayons. L’hygiène de la traite est avant tout une question d’atmosphère en salle de traite qui doit être très calme, détendue car les chèvres stressent facilement. »
Les conseillers surveillent aussi les réglages de la machine qui peuvent être responsables de la sur-traite ou de problèmes de vide. Ils vérifient également l’état des litières et la bonne santé des mamelles qui en découle. « On conseille à l’éleveur de donner à manger en fin de traite, afin que les chèvres stationnent debout le temps que les sphincters se referment, précise Séverine Fontagnères. De manière générale, je préconise de tarir les animaux pendant deux mois, de réformer ceux qui ont trop de cellules, de veiller à l’entretien des machines, d’instaurer un ordre de traite, de nettoyer régulièrement les griffes. Il faut aussi veiller à l’hygiène du bâtiment, apporter une ration équilibrée et bien entendu éviter au maximum le stress. »
M. B.