Assemblée générale
Vignerons du Nyonsais : de nombreuses inquiétudes

Après la pandémie, les nombreuses incertitudes dues au contexte international, l’envolée des prix de l’énergie, la mévente des stocks de vins sont autant de menaces sur l’avenir de la profession, constatent les vignerons du Nyonsais.

Vignerons du Nyonsais : de nombreuses inquiétudes
À la tribune, Serge Roux (maire de Piégon et membre du syndicat général des Côtes-du-Rhône), Pierre-Michel More (président du syndicat des vignerons du Nyonsais) et Marc Duplan (trésorier). © jmp

À Piégon, à l’occasion de l’assemblée générale des vignerons du Nyonsais, de nombreux vignerons étaient présents pour écouter l’intervention de leur président, Pierre-Michel More. Une intervention peu réjouissante au vu des difficultés que la profession rencontre. « Nous savons tous que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et le monde agricole l’est encore moins, a déclaré Pierre-Michel More. La pandémie, la guerre en Ukraine avec des conséquences directes sur les exploitations et l’envolée des prix de l’électricité et des intrants modifient la perception de l’avenir du métier. Aujourd’hui les vignerons sont confrontés à l’effondrement des cours du vin, les stocks s’accumulent et les prix baissent, les meilleurs vins se vendent mais à un prix inférieur à l’année précédente. »
En ce qui concerne les stocks de 2021, « la situation se complique car il n’y a pas de demande ou bien à des prix entre 70 et 90 euros, des prix bien insuffisants pour la survie de nos exploitations », a-t-il ajouté. Pour nombre de vignerons, le cap est difficile à franchir, beaucoup d’entre eux risquent de se retrouver dans des situations financières critiques.

Des contraintes qui pèsent

La classification des produits phytosanitaires et leurs autorisations d’utilisation sont une inquiétude de plus pour les vignerons. Soucieux de préserver la santé de tous, ils ne comprennent pas et regrettent que ces réglementations ne s’appliquent pas aux importations de produits provenant de pays étrangers. Par ailleurs, avec les zones de non traitement (ZNT), une zone tampon jusqu’à 50 mètres est préconisée aux abords des habitations en fonction de la classification des produits phytosanitaires utilisés. Les chemins et routes communales seront concernés par ce dispositif. Pour certaines exploitations, cela représente 16 % de la surface totale travaillée. Le président des vignerons du Nyonsais s’en inquiète : « À ce rythme, nous craignons que notre travail se résume à l’entretien du territoire, nous ne pourrons plus vivre de notre métier ». Par ailleurs, le projet d’irrigation Hauts de Provence rhodanienne a été évoqué. L’étude étant terminée, elle sera présentée prochainement afin d’envisager la suite donnée au dossier.

Distillation et arrachage

Au bilan d’activité, on note que le syndicat des vignerons du Nyonsais a participé à dix-huit manifestations pour promouvoir et faire déguster les vins. Plusieurs commissions de travail ont œuvré sur les dossiers de l’appellation Village Nyons, la Maison des vins, l’aire de lavage, l’irrigation. Par ailleurs, Marc Duplan, trésorier, a présenté un bilan financier détaillé, sans montrer d’inquiétude particulière. Enfin, dans le cadre du renouvellement des membres du conseil d’administration au tiers, Thomas Favier remplace Jérôme Micheli.
« On s’oriente vers une distillation des stocks de vin, a déclaré le maire de Piégon, Serge Roux, membre du syndicat général des Côtes-du-Rhône. Pour assainir le marché, une demande d’arrachage définitif est possible. C’est un échec pour nous tous, nous ne sommes pas capables de faire notre commercialisation. » 

Les vignerons du Nyonsais présents à l’assemblée générale de leur syndicat à Piégon.