Coup de pouce
L’ADIE, une nouvelle opportunité  pour investir

À l’heure où les sinistres s’enchaînent, il est de plus en plus difficile d’entreprendre y compris en agriculture. Le manque de capitaux et de fonds propres freinent les initiatives. Une réponse à cette problématique est proposée depuis plus de 50 ans par l’ADIE. Focus sur cette association.

L’ADIE, une nouvelle opportunité  pour investir
Le montant des prêts de l’ADIE peut atteindre 10 000 euros. © Archives AD

C’est dans l’optique de venir en aide aux petits entrepreneurs que l’ADIE (association pour le droit à l’initiative économique) a été créée en 1988. Elle est par la suite reconnue d’utilité publique en 2005. Cette association permet de prêter des fonds propres à n’importe quelle personne ayant un projet de création et ce sans présence de critère de revenus, quel qu’il soit. Le montant de ces prêts peut atteindre la somme maximale de 10 000 euros. La mise à disposition des fonds est très rapide. En seulement quelques semaines, le demandeur peut accéder à ceux-ci. La devise de l’association est claire sur ses intentions : « lutter contre le gâchis des talents ».

Une opportunité pour les agriculteurs

L’ADIE vient en aide depuis longtemps aux chefs d’entreprises agricoles. Dans la Drôme, elle aide en moyenne dix agriculteurs par an. Sur l’année 2020, elle a mis à disposition ses fonds sur différents projets allant du maraîchage aux centres équestres en passant par des apiculteurs. Les prêts de l’ADIE présentent des avantages considérables pour les projets agricoles. Premièrement, le délai très court entre la rencontre avec le demandeur et l’arrivée des fonds. Le second avantage, la possibilité de conserver les bénéfices de ses minima sociaux même si l’on accède au prêt.
Récemment, l’ADIE a aidé quelques agriculteurs de notre région touchés par le gel de début avril. Bénédicte Carel, directrice adjointe de l’ADIE, affirme que l’association peut agir « à deux niveaux ». D’abord pour compenser le délai d’attente des aides qui peut parfois être très long. Ensuite, en aidant l’agriculteur à diversifier son activité et donc ses sources de revenus afin d’amoindrir l’impact d’un sinistre tel que ce récent gel.

Une aide complète mais…

L’ADIE prête donc de l’argent à tous ceux qui souhaitent s’investir dans des projets divers et notamment agricoles. Néanmoins, l’association n’est pas une banque. Elle possède ses propres taux d’intérêts et ses propres frais de dossiers, respectivement de 7,45 % et de 5 %. Des taux plus importants que les taux bancaires mais qui sont une garantie obligatoire pour compenser le fait de ne pas apposer de critère de revenus aux prêts proposés. Néanmoins, 98 % des prêts sont remboursés ce qui présage d’un investissement offrant la possibilité de lancer une activité durable. Il faut ajouter également qu’une aide supplémentaire de l’Etat peut venir se greffer à ce prêt portant ainsi la somme à investir à 12 000 euros. A noter, l’ADIE étant une association, ses bénévoles assurent un accompagnement dans la gestion des fonds délivrés. Mais aussi des formations informatiques afin de mieux rentabiliser encore ces investissements. Une véritable passerelle pour investir et démarrer une activité.
Aubin Luquet