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Lavande : des initiatives après un été difficile

La règlementation Reach et les menaces sur la filière lavande et lavandin étaient à l’ordre du jour d’une rencontre sénatoriale organisée à Séderon dernièrement.

Lavande : des initiatives après un été difficile
Les acteurs de la filière lavandicole réunis autour des sénateurs Jean-Yves Roux, Marie-Pierre Monier et Lucien Stanzione.

La sénatrice Marie-Pierre Monier (Drôme) et les sénateurs Lucien Stanzione (Vaucluse) et Jean-Yves Roux (Alpes-de-Haute-Provence) ont convié les représentants de la filière lavande et lavandin et les élus locaux à faire le point sur la révision du dispositif européen visant à mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques. Plus globalement, il s’agissait, après un été difficile en raison des canicules et de la sécheresse, de faire le point sur les dossiers sur lesquels les sénateurs ont pris des initiatives.

Une voie étroite semble s’ouvrir

« On note une baisse de la demande en huiles essentielles due à l’attentisme face à la révision des réglementations européennes Reach et CLP qui menacent l’avenir des huiles essentielles », signale Alain Aubanel, producteur à Chamaloc et président du syndicat de producteurs Ppam de France et du comité interprofessionnel des huiles essentielles françaises (CIHEF). Il apparaît que les différentes mobilisations des sénateurs (courriers à la Première ministre et aux ministres concernés, tribune dans la presse…) ont permis de relancer les discussions avec la Commission européenne. Une voie semble donc s’ouvrir même si elle est étroite.

Dispositifs d’aide bloqués

Quant à la situation économique des acteurs de la filière, celle-ci s’est encore détériorée avec les gels du printemps, les attaques de ravageurs, les canicules et le manque d’eau préjudiciable non seulement au rendement mais aussi au fonctionnement des distilleries. Les lavandiculteurs ont remercié les sénateurs pour les 10 millions d’euros obtenus en août au Sénat dans le cadre de la loi de Finances rectificative pour 2022, une somme indispensable au maintien de l’activité dans nos territoires. Toutefois, les négociations avec les ministères sur la déclinaison des dispositifs d’aides sont actuellement bloquées.
Enfin, pour la valorisation de la lavande et du lavandin dans leurs territoires historiques de production, un travail prometteur se met en place autour des parcs naturels régionaux en lien avec la démarche de reconnaissance au patrimoine mondial de l’Unesco de la lavande de Provence, démarche lancée en juillet dernier (lire notre édition du 7 juillet).

Une réglementation plus adaptée

Marie-Pierre Monier, Jean-Yves Roux et Lucien Stanzione se sont engagés à poursuivre leurs actions de sensibilisation sur ces dossiers : d’une part en urgence auprès du ministre de l’Agriculture afin de débloquer les dix millions d’euros, et d’autre part auprès de plusieurs services ministériels dont l’avis sera déterminant pour que les huiles essentielles bénéficient d’une réglementation européenne plus souple. « On dénombre dans la composition chimique des huiles essentielles de lavande ou de lavandin plus de 700 molécules naturelles différentes qui, contrairement aux produits de synthèse, s’équilibrent sainement par leur présence simultanée », précise Alain Aubanel. Enfin, la question du traitement contre la cécidomyie devra aussi être posée pour redonner des perspectives plus sereines aux producteurs.

J-M. P.