Témoignage

Service de remplacement : pour le congé de paternité mais pas que !

Vous avez été papa pour la deuxième fois, comment votre remplacement s’est-il organisé ?
Alex Chancrin : « Pour profiter pleinement de l’arrivée de mon deuxième enfant sans pénaliser le fonctionnement de l’exploitation, j’ai pu compter sur le Service de remplacement (SR). Pour planifier mon absence, j’ai pris contact avec le président du SR Herbasse-Galaure-Valloire. Nous avons fixé les dates en tenant compte du planning de l’agent, de mes besoins et de la règlementation. Depuis juillet 2021, le congé paternité est allongé à 25 jours : 7 sont à prendre dès la naissance puis les autres jours sont à prendre dans les six mois. Un dossier administratif est à déposer auprès de la MSA un mois minimum avant la naissance de l’enfant. Un accord est ensuite délivré. Le coût du remplacement est pris en charge par la MSA hors CSG/CRDS. »

Aviez-vous déjà eu recours à cette structure ?
A. C. : « En fait, le but du SR est de remplacer les agriculteurs et agricultrices lorsqu’ils s’absentent de leur exploitation de manière volontaire ou non, quels que soient leur production et le territoire. Des agents embauchés par le SR travaillent chez les agriculteurs. Le temps de mise à disposition est ensuite facturé. Historiquement, mes parents ont toujours adhéré et utilisé le SR. C’est difficile de décrocher et déléguer mais le SR le permet car les agents connaissent l’exploitation et la manière de travailler. La confiance est là.
De plus, au-delà du remplacement pour paternité/maternité, d’autres motifs comme le congé/loisirs ou la maladie/accident sont utilisables. Du jour au lendemain, il peut m’arriver quelque chose. C’est rassurant de savoir qu’en mon absence, prévue ou non, quelqu’un peut assurer la continuité des travaux. Pour exemple, début mai 2021, j’ai eu une cruralgie. L’agent du Service a pris le relais. De plus, j’ai opté pour le contrat collectif d’assurance Groupama (qui est facultatif) qui me permet d’avoir une aide financière supplémentaire. Selon les motifs et les financements mobilisés (Etat, Région, Département, MSA) les tarifs appliqués sont différents.
Je fais également appel au SR car je suis sapeur-pompier volontaire, un partenariat existe avec le Sdis 26. Enfin, je me fais remplacer lorsque je suis des formations liées au développement de l’exploitation. »

Que vous apporte encore le Service de remplacement ?
A. C. : « Je suis en phase de transition. J’ai passé une formation BTS Acse en contrat de professionnalisation à la MFR de Chatte et me suis installé en 2017. Fin 2020, l’entreprise comptait quatre associés. En 2021, seuls mon père et moi restions associés. En 2022, je suis seul. Je ne veux pas m’isoler. Le SR permet de s’ouvrir aux autres. échanger avec des personnes du métier, chefs d’exploitations comme agents de remplacement, permet d’évoluer, professionnellement mais aussi personnellement. Le partage d’expériences, des bonnes et mauvaises choses est enrichissant. »

Que faut-il savoir lorsque l’on veut faire appel au SR ?
A. C. : « Il faut faire preuve de souplesse lorsque cela est possible. Certains motifs de remplacement, spécialement la maladie et l’accident, sont prioritaires. Il faut également être pédagogue, transmettre les savoir-faire, accepter de former lorsque l’agent est nouvellement embauché. Depuis peu, je suis entré au conseil d’administration du SR. Faciliter l’accès au SR des agriculteurs et agricultrices est une nécessité pour agir sur la vivabilité du métier. »

Contact : SR Drôme - 06 32 99 34 05 - [email protected]