Equipement
Cinq étapes pour bien régler son pulvérisateur

Un bon réglage est indispensable pour garantir une bonne qualité de pulvérisation. Le point avec Renaud Cavalier, responsable agroéquipement à la chambre d’agriculture du Gard.

Cinq étapes pour bien régler son pulvérisateur
Attention, le calcul du débit des mains de retour sera différent du débit des canons et mains du pulvérisateur. (Source : « Guide pratique de réglages et d’utilisation des pulvérisateurs viticoles », chambre d’agriculture du Gard)

➊ Contrôler le matériel
« Tous les ans, à cette période, le contrôle du matériel est une opération incontournable, insiste Renaud Cavalier. Il convient de bien vérifier tous les éléments : le pulvérisateur a pu être mal rincé, le régulateur peut s’être détendu… Attention également au régime prise de force, car la qualité de la gouttelette dépend de la vitesse d’air sur un pneumatique. »

❷ Bien connaître ma vitesse d’avancement
« Aujourd’hui, même pour les tracteurs les plus modernes, le concessionnaire ne règle pas toujours l’affiche digitale de la vitesse en fonction des pneumatiques… Gare aux erreurs ! » prévient Renaud cavalier. Le plus sûr : calculer soi-même sa vitesse d’avancement de manière très simple, avec un chronomètre. « Pour cela, installez deux repères à 100 m d’intervalle sur une ligne droite. Bien avant le premier repère, placez le tracteur attelé au pulvérisateur en régime de travail (y compris la turbine) sans toutefois ouvrir la pulvérisation. Déclenchez le chronomètre une fois passé le premier repère, en régime de travail, et arrêtez-le en franchissant le deuxième repère. » On effectue ensuite le calcul suivant :
Vitesse d’avancement (km/h) = 360/temps en seconde pour faire 100 m ou 3,6 x [Distance (m)/Temps (s)]
Par exemple, pour un temps de parcours entre les deux repères de 68 secondes, ma vitesse d’avancement est de : 3,6 x (100 / 68) = 5,3 km/h.

❸ Calculer le débit total de mon pulvérisateur
Une fois la vitesse d’avancement connue, il faut calculer le débit total du pulvérisateur qui donnera le volume/ha total, au moyen de la formule suivante :
Débit total ( l/min) = (vol ha (l/ha) x vitesse (km/h) x nbre de rangs par passage x largeur inter-rang)/600.
Par exemple, pour traiter à 125 l/ha sur des parcelles avec un inter-rang de 2,25 mètres (en passant tous les trois rangs) et avec une vitesse d’avancement de 5,3 km/h :
Débit total : (125 (l/ha) x 5,3 (km/h) x 3 rangs x 2,25 (m)) / 600 = 7,45 l/min

❹ Calculer le débit pour chaque diffuseur 
Prenons l’exemple d’un pneumatique avec 4 canons, 4 mains et 2 mains de retour.
« Pour évaluer le débit de chaque diffuseur du pulvérisateur, il suffit de diviser le débit total par 12 pour les canons et les mains et par 6 pour la main de retour », explique Renaud Cavalier. 
Débit par diffuseur : 7,45 / 12 = 0,62 l/min
Cela signifie que chaque canon et main doit diffuser 0,62 l/min de bouillie, sauf pour le cas des mains de retours, de chaque côté du pulvérisateur. « Leur débit est doublé par rapport aux canons et mains, pour qu’une même quantité de matière active soit projetée sur les deux faces de la vigne », insiste Renaud Cavalier. Leur débit devra donc être de 0,62 x 2 soit 1,24 l/min.

❺ Tester les débits de chaque diffuseur
Pour vérifier que les débits effectifs correspondent bien à ceux calculés, il est possible de réaliser un test à l’eau claire. Pour cela, il suffit de mettre en route le pulvérisateur, de récupérer le liquide en sortie de chaque diffuseur dans un contenant et de le peser à l’aide d’une balance : ils doivent s’approcher des débits théoriques préalablement calculés. 
Des écarts peuvent révéler des problèmes d’entretien des buses ou de choix de pastilles. n
M. C.

Pour aller plus loin, consulter le « Guide pratique de réglages et d’utilisation des pulvérisateurs viticoles » disponible sur le site de la Chambre régionale d’Occitanie en cliquant ici

PREMIERS TRAITEMENTS / Bien choisir son matériel

Les progrès techniques et les préoccupations environnementales ont engendré une évolution des matériels pulvérisateurs. « Aujourd’hui, les pulvérisateurs pneumatiques sont de moins en moins fréquents, à l’inverse des pulvérisateurs à jet porté qui permettent de limiter la dérive et d’augmenter l’efficacité, et sont agréés pour les zones de non-traitement (ZNT) », souligne Renaud Cavalier. Il recommande également vivement l’usage d’une rampe de premiers traitements en début de végétation : Ce matériel est conçu spécialement pour les premiers traitements, de la pointe verte jusqu’à 6-7 feuilles étalées, avec une à deux hauteurs de buses. Passé ce stade, l’angle de la buse ne permet plus de couvrir toute la végétation. « Avec un pulvérisateur pneumatique, c’est lors du premier traitement que l’on fait le plus de dérive, jusqu’à 80 % ! Les rampes de premiers traitements diffusent 6 fois plus de produit sur la cible par rapport à la pulvérisation pneumatique, affirme Renaud Cavalier. Elles permettent de réduire les doses sans risque, et de fait de réaliser des économies de produit. »