Vingt-sept candidats se sont affrontés dimanche après-midi lors de la finale régionale de labours organisée en Isère par Jeunes agriculteurs (JA). Quatre ont décroché leur ticket pour la finale nationale.
Dans la plaine de la Bièvre, baignée par le soleil et avec une vue imprenable sur les montagnes, 27 tracteurs ronronnent en creusant derrière eux un sillon d’une centaine de mètres. Ceux-ci sont droits et homogènes. La finale régionale de labours (FRL) qui se déroule ce dimanche 3 septembre en Isère, c’est du sérieux. Et du spectacle aussi parce que les visiteurs sont très nombreux le long de l’allée de 300 mètres qui sépare les épreuves à plat et celles en planche. 14 candidats d’un côté, 13 de l’autre. Les départements de l’Ain, de l’Isère, de la Loire, de l’Allier, de la Haute-Loire, du Rhône, de la Savoie, du Puy-de-Dôme et de l’Ardèche sont représentés lors de cette manifestation phare organisée cette année par les JA de l’Isère. Président du jury à plat, Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l’Isère, scrute la rectitude du sillon, la perfection de l’à-dos, la finition des courts tours, la qualité des jonctions. Le niveau est là, les matériels aussi. « Le labour, c’est une tradition », insiste Jérôme Crozat. Il se réjouit de la qualité de la parcelle : « Une terre plane, légère et une bonne fraîcheur ». Au terme d’une compétition qui a duré plus de deux heures, quatre concurrents ont gagné leur ticket pour la finale nationale qui se déroule à Cambrai ce week-end. En planche, il s’agit de Clément Thiévon (Ain) et Clément Vaille (Haute-Loire), respectivement 1er et 2e de la FRL. La troisième place de la FRL en planche a été décrochée par Mathieu Blanc (Ain). À plat, c’est François Rousset (Ain), premier de la FRL et Alexis Lepinay (Isère), troisième qui participeront à la finale nationale. Mickaël Blanc (Ain), qui a terminé 2e, ne peut en effet pas concourir au National car ne peut être inscrit qu’un candidat par discipline et par département.
« L’agriculture a un prix »
Jocelyn Dubost, président des JA Auvergne-Rhône-Alpes (JA Aura), souligne combien il est « important de faire ce genre d’événement dans les campagnes, d’échanger et de mettre en avant les savoir-faire ». Il a redit la fierté d’être agriculteur, une fierté partagée par les centaines de JA présents durant deux jours. Le président de JA Aura rappelle que l’agriculture française « est la meilleure agriculture du monde. Mais il faut prendre conscience que l’agriculture a un prix ». Cela passe avant tout par des revenus décents pour inciter les jeunes à l’installation et assurer le renouvellement des générations. Michel Joux, président de la FRSEA souligne cependant les nombreux défis auxquels l’agriculture française fait face : autonomie alimentaire, eau, foncier, énergie, changement climatique et s’est dit inquiet de l’évolution démographique de l’agriculture et de l’érosion de la balance commerciale agricole.
Il plaide pour un « pacte de confiance » avec les citoyens et le gouvernement pour installer des jeunes. « Nous, les anciens, on n’a pas de souci à se faire, les générations de demain vont prendre le relais », s’enthousiasme Jean-Claude Darlet, président de la chambre d’agriculture de l’Isère au regard du dynamisme, de l’efficacité, de la capacité à mobiliser des bénévoles, dont on fait preuve JA Isère et Aura. Il explique que les plans filières régionaux sont destinés à donner des perspectives économiques « à toutes les agricultures » et répète que l’ambition de la chambre « est de faire venir du monde dans les métiers de l’agriculture ». Les élus ruraux, les maires de Sardieu et d’Ornacieux-Balbins (Isère), font part de leur soutien inconditionnel au monde agricole et de leur satisfaction d’avoir créé des liens avec JA à la faveur de l’organisation de Terre de sens. Au plus près de JA, la FDSEA de l’Isère et son président Jérôme Crozat donnent rendez-vous au monde agricole dans dix jours, à la Foire de Beaucroissant.