Olives de Nyons et des Baronnies : une récolte record

Près d’une centaine d’oléiculteurs sur les 689 adhérents de la zone de production AOP ont participé, le 28 octobre à Piégon, à l’assemblée générale statutaire du syndicat interprofessionnel de défense et de gestion de l’olive de Nyons et des Baronnies, anciennement nommé syndicat de la Tanche. Patrick Floret, président, a annoncé les chiffres flatteurs de la récolte 2023-2024 : 457 tonnes d’huile et 741 tonnes d’olives, un véritable record dépassant toutes les récoltes depuis l’obtention des appellations en 1994. Une récolte très qualitative aussi, avec de belles olives de bouche et des huiles d’olive très typiques de l’AOP Nyons avec des taux d’acidité et de peroxyde très bas.

Une prochaine récolte dans la moyenne

La récolte à venir s’annonce plus irrégulière et sera plutôt dans la moyenne habituelle. « Il faut rester vigilant car la douceur des températures actuelles favorise la mouche de l’olive incitant par secteur à la nécessité d’une récolte précoce pour anticiper la chute des fruits », a fait remarquer Patrick Floret. Les premiers tests de maturité réalisés sur trois sites historiques de Buis-les-Baronnies, Nyons et Venterol annoncent une maturité aromatique très avancée, une lipogénèse achevée, une amertume et une ardence inférieure à la moyenne avec la typicité prévue dans le cahier des charges. Des résultats qui encouragent à une récolte de bonne heure pour l’huile d’olive. Le conseil d’administration a fixé le ban de l’olivaison au lundi 4 novembre pour les olives à huile et au lundi 2 décembre pour les olives de conserve.

Une filière dynamique

La filière oléicole du Nyonsais et des Baronnies se porte plutôt bien. Chaque année de nouveaux vergers et nouvelles plantations entrent en production alors que d’autres secteurs agricoles se portent très mal. « Le dynamisme de notre filière nous donne l’opportunité et les moyens de communiquer et de faire de la promotion. Car l’un des défis de demain est la commercialisation des volumes supplémentaires, a prévenu le président du syndicat. Les stocks actuels sont rassurants, avec 556 tonnes en olives AOP et 175 tonnes en huile d’olive AOP. Ces stocks seront nécessaires et bienvenus afin d’assurer la commercialisation tout au long de l’année 2025. » 
Quoi qu’il en soit, rester vigilant en veillant à la qualité irréprochable des huiles et olives de Nyons est un impératif. Les défis climatiques, sociétaux et environnementaux vont demander à être plus précis dans la fertilisation et dans la protection phytosanitaire avec moins d’intrants et d’engrais chimiques et davantage de certifications HVE (haute valeur environnementale) ou bio, sans oublier que l’irrigation est une des réponses aux enjeux climatiques.
Des modifications visant à faire évoluer le cahier des charges ont été menées parmi lesquelles l’interdiction du désherbage des vergers en totalité ou la reconnaissance en AOP de la pâte d’olive (l’Affinade). Par ailleurs, le passage au système de délimitation parcellaire identique à celui en vigueur dans la viticulture a été voté pour déterminer les zones d’implantation des oliviers Tanche.

Promotion et communication 

La promotion et la communication font partie des missions du syndicat en tant qu’organisme de défense et de gestion (ODG). L’objectif est de conforter l’image et la notoriété de ses produits d’excellence, dotés d’une typicité et d’une identité forte. L’excellente récolte 2023-2024 et le budget disponible ont permis la réalisation de nombreuses actions : participation à l’émission « Tous en Cuisine » avec le chef Cyril Lignac, quatrième édition du Guide des AOP Nyons, suppléments « été » de plusieurs journaux, fête de l’huile nouvelle à Buis-les-Baronnies, fête de l’olive piquée et des vins du terroir à Nyons, Venterol et Mirabel-aux-Baronnies, présence des produits sur le stand de la Drôme au Salon de l’agriculture à Paris, opérations « l’origine n’a pas de prix », salon de la gastronomie à Valence… De plus, les 30 ans de l’appellation ont été célébrés par un plan ambitieux de communication ayant fait l’objet d’un dossier de financement Feader* d’un montant de 98 000 €. Un travail graphique a donné le jour à une bouteille d’huile et un bocal d’olives pour ce 30e anniversaire. D’autres objets sont en cours la réalisation : tote bag (sacs), polos, écocup (gobelets), tabliers, collerettes pour les bouteilles d’huile d’olive.
Cette semaine, un voyage d’études en Catalogne permet de rencontrer les acteurs de la filière oléicole. Est également prévu le déplacement d’une délégation de producteurs au Portugal.
À l’issue des formalités statutaires, Benoit Chauvin Buthaud, ingénieur à la chambre d’agriculture de la Drôme, a fait le point sur les actions de lutte contre la mouche de l’olive, la dalmaticose, l’éventail des substances disponibles pour la culture de l’olivier et ses variétés. Et Amélie Genay, de l’INAO à Valence, a parlé de l’évolution du cahier des charges de l’appellation et les modifications amenées.

J-M. P.

* Feader : Fonds européen agricole pour le développement rural.

La sénatrice Marie-Pierre Monier a vivement félicité Patrick Floret pour toutes ses nombreuses années d’implication dans le syndicat. ©JMP_AD26