Accès au contenu
ÉQUIPEMENT

Quelles générations de robots  de traite sont compatibles entre elles ?

Les robots de traite bénéficient régulièrement d’évolutions et voient arriver de nouvelles générations affichant des niveaux de performances supérieurs. Mais attention, en cas d’installation d’un modèle supplémentaire, il est important de s’assurer qu’il est en mesure de communiquer avec celui déjà en place.

Quelles générations de robots  de traite sont compatibles entre elles ?
Les robots Astronaut A5 de Lely sont uniquement compatibles avec les modèles A4. ©Lely

Pour adapter les installations de traite robotisée à l’agrandissement des troupeaux laitiers, plusieurs solutions s’offrent aux éleveurs. La plus simple est de partir sur des automates neufs, mais cela représente un montant conséquent. Pour limiter l’investissement, il est possible de mixer les générations en conservant l’existant et en ajoutant un modèle neuf ou d’occasion. Ceci n’est pas toujours envisageable ou bien conditionne l’accès à certaines fonctionnalités. Quand vient le moment d’ajouter un ou plusieurs robots de traite supplémentaires, il faut alors s’assurer de la compatibilité entre les différentes générations d’un même constructeur.

Les dernières générations de robots Lely fonctionnent ensemble

Avec le modèle A5, le constructeur néerlandais Lely est à sa cinquième génération d’Astronaut. Pour accompagner l’agrandissement des élevages de ses clients, il propose des solutions alternatives au remplacement intégral des automates existants, mais certaines associations ne sont pas possibles. Ainsi, un producteur laitier disposant d’un A3 ou d’un A3 Next ne peut pas prétendre au montage en complément d’un modèle A4 ou A5, car la conception de la stalle et le logiciel sont différents. Comme Lely dispose d’une offre de modèles reconditionnés certifiés Taurus, les éleveurs ont la possibilité de choisir des automates de seconde main pour limiter l’investissement, comme deux A4. Un Astronaut A4 peut tout à fait être complété d’un A5, avec l’avantage que l’unité centrale du premier, qui contient la pompe à vide, le chauffe-eau et les produits de nettoyage, alimente aussi le second.

Le logiciel DeLaval commun à toutes les générations de VMS

DeLaval, qui a sorti son premier robot de traite VMS en 1998, a franchi en 2018 un cap en termes de performance avec le lancement des VMS Series et notamment du VMS V300 doté la technologie InSight (caméra 3D et nouvelle intelligence pour le pilotage du bras). Cette évolution n’a pas mis en cause la compatibilité entre les différentes générations, car tous les modèles partagent le logiciel DelPro. Toutefois les robots d’avant 2005 ne peuvent pas être mis à jour avec les dernières versions de logiciels, mais ils peuvent sans souci cohabiter avec tous les VMS jusqu’en 2018 et la plateforme de gestion du troupeau DelPro 5.12 sous Windows 11. Comme les stalles partagent le même principe de conception depuis le premier robot, elles peuvent toutes accueillir certaines options, telles que le comptage cellulaire DCC ou la caméra BCS pour suivre l’état corporel des vaches laitières. En revanche, la technologie InSight est réservée aux VMS Series (V300 et V310), comme le module RePro mesurant la progestérone pour faciliter la détection des chaleurs.

Le Gemini Up de BouMatic compatible avec les précédentes générations

Le robot Gemini​ ​​de BouMatic, sorti en 2020 et disponible en simple et double stalle en Inox, présente l’avantage de disposer d’une architecture quasi identique à celle des MR-S1 et MR-D1 à simple bras, sortis au début des années 2010, devenus ensuite MR-S2 et MR-D2 en 2018. Il a été remanié avec la sortie fin 2023 du Gemini up toujours disponible en simple et double stalle. Cette version bénéficie d’une stalle réaménagée, d’un local technique, de performances de traite améliorées, d’une pompe à vide centralisée et d’un système de lavage plus efficace. Malgré ces évolutions, toutes les générations restent compatibles, car elles partagent la même version de logiciel, les mises à jour étant gratuites. De plus, il est possible de faire évoluer les premiers modèles en les dotant des dernières technologies. Aussi, toutes les nouveautés travaillées par le service 
R & D sont adaptables sur tous les robots. Il est, par exemple, possible de monter le bras à double branchement, la caméra 3D et la dernière version de d’écran tactile sur les MR-S1 et MR-D1. Chaque robot possède son propre local technique, ce qui facilite l’installation et limite les risques de mettre les éleveurs en situation de non-traite en cas de panne. De ce fait, il est possible d’avoir un robot supplémentaire sans changer les capacités des pompes et autres composants. BouMatic propose des modèles reconditionnés, principalement des simples stalles, qui permettent de bénéficier d’un automate de traite aussi performent qu’un neuf, tout en limitant l’investissement.

Des mises à jour régulières sur l’ensemble des robots GEA monostalle

Chez GEA, les efforts se concentrent aujourd’hui sur le robot monostalle commercialisé à partir de 2016 sous l’appellation Monobox, avant de profiter d’évolutions techniques en 2019 et d’être rebaptisé DairyRobot R9500. La compatibilité entre les Monobox et les modèles actuels ne pose aucun souci, selon le constructeur, qui précise que tous ses robots bénéficient régulièrement de mises à jour. La grosse différence entre les générations concerne certains équipements. Par exemple, la pompe à vide est propre à chaque Monobox, alors qu’avec le DairyRobot R9500, elle est capable de fournir jusqu’à huit stalles. Il en est de même pour l’unité de service (gestion du lavage du robot, du tank tampon et de la ligne de transfert du lait), qui est dédiée à chaque Monobox, alors qu’elle dessert jusqu’à quatre DairyRobot R9500. Lors de l’ajout d’un robot neuf en complément d’un modèle de première génération, GEA recommande d’équiper l’ancien du dispositif Milk Sweep, qui chasse le lait du manchon en fin de traite et permet de sauver 70 à 100 ml de lait par traite. Des kits de mise à jour sont disponibles pour renforcer le niveau de performance des Monobox en les équipant notamment de la surveillance du fonctionnement de la pulsation ou du dispositif de comptage cellulaire DairyMilk M6850. 

David Laisney