SIA 2023

Au Salon de l’agriculture, la Drôme a vanté  sa durabilité

Lors de la journée Drôme au Salon de l’agriculture à Paris, Marie-Pierre Mouton, présidente du Département, et Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture, ont accueilli une foule d’invités (élus, responsables agricoles, chefs d’entreprises, représentants des administrations...). « C’est toujours un grand plaisir de délocaliser la Drôme le temps d’une semaine dans la capitale pour montrer au monde ce qu’elle fait, ce qu’elle crée et ce qu’elle transmet, des coteaux de l’Hermitage à la Vallée de la Drôme, des Baronnies aux confins du Vercors… », a déclaré Marie-Pierre Mouton, le 28 février. L’accent a été mis sur une « agriculture vectrice d’avenir durable », fil rouge de cette présence drômoise à Paris. Dans son intervention, la présidente du Département a évoqué l’adaptation au dérèglement climatique, le défi de la ressource en eau, le renouvellement des générations, la transmission des savoir-faire mais aussi la préservation des espaces fonciers, les circuits courts, les productions de qualité…

Loup, sécheresse

Les montagnes de la Drôme, ses espaces pastoraux et ses éleveurs ont également été à l’honneur le 28 février. Face à la prolifération des attaques de loups sur les troupeaux, « la coupe est pleine, le loup est tout sauf un animal en voie de disparition, a déclaré Marie-Pierre Mouton. Et je dis au Gouvernement : “Lâchez la bride, écoutez le bon sens des gens de la terre et faites confiance au monde agricole”. » Une nouvelle fois, Jean-Pierre Royannez a mis l’accent sur « l’insuffisance des prélèvements de loups », rappelant l’explosion considérable des dégâts sur les troupeaux l’an dernier.
Autre sujet d’inquiétude, la sécheresse, inédite par son ampleur en plein hiver. Chez les éleveurs, en particulier, l’angoisse monte jour après jour. Après une année 2022 compliquée, le spectre d’un déficit fourrager de grande ampleur est dans toutes les têtes, y compris dans celles des éleveurs pastoraux. Car les prairies d’altitude souffrent aussi et ne sont plus désormais la certitude d’une garantie fourragère.

Foncier, lavande, alimentation

Bien d’autres sujets ont été évoqués comme la signature d’une convention entre le conseil départemental de la Drôme et la Safer pour un partenariat à même de défendre les réserves foncières agricoles devant l’urbanisation galopante des sols. Face à la menace d’une réglementation européenne sur les huiles essentielles, le soutien à la lavandiculture a été rappelé, notamment avec la candidature pour inscrire les paysages olfactifs et poétiques de lavande au patrimoine mondial de l’Unesco. Marie-Pierre Mouton a aussi parlé du Projet alimentaire territorial (PAT) du Département, soulignant que la totalité des collèges drômois dépassent déjà les objectifs de la loi Égalim avec en moyenne 45 % de produits bio servis dans les assiettes des collégiens.
« Le Département entend être un partenaire de l’agriculture au quotidien, en finançant les projets des agriculteurs qui créent, modernisent ou agrandissent leurs bâtiments d’exploitation, qui investissent dans les outils de transformation à la ferme », a-t-elle ajouté. Un engagement salué par Jean-Pierre Royannez, encore présent le lendemain pour une journée consacrée à la filière viande en présence, entre autres, de représentants de la FDO, du syndicat caprin, des associations Volailles fines du Dauphiné, Poule grise du Vercors, Viande d’ici ainsi que de la confrérie de la caillette de Chabeuil. Enfin, au concours des pratiques agro-écologiques - prairies et parcours - La ferme de la Cîme du Mas, située à La Chapelle-en-Vercors, s’est vue attribuer le 1er prix, suivie, à la deuxième place par la Bergerie de la Rouye, située à Bouvante.
C. Ledoux