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Grandes cultures

Gestion des maladies aériennes du pois et de la féverole

Les évolutions réglementaires récentes, en particulier vis-à-vis du chlorothalonil, entraînent des changements forts dans les stratégies de lutte contre les maladies aériennes du pois et de la féverole. Terres Inovia fait le point sur les solutions disponibles et les stratégies à mettre en œuvre.

Gestion des maladies aériennes du pois et de la féverole
Attaques d’ascochytose sur pois protéagineux.

Pour la culture du pois, l’ascochytose représente le risque de maladie aérienne principal. Les symptômes se caractérisent par de petites ponctuations brunes sur les feuilles du bas de la plante dont l’agglomération peut former des nécroses violacées sur les tiges. Ces nécroses peuvent entraîner une plus forte sensibilité à la verse, des difficultés d’alimentation et, par la suite, des pertes jusqu’à 25 q/ha dans les cas les plus sévères.
La stratégie de lutte est fonction de la pression de la maladie, en particulier de la date d’apparition des premiers symptômes et repose sur deux à trois traitements en cas d’apparition précoce. Une première intervention est à envisager à partir du début floraison à base d’azoxystrobine (ex : Amistar) ou l’association prothioconazole + tébuconazole (Prosaro ou Piano). Une seconde application sera à prévoir environ 15 jours plus tard ou à la fin floraison, selon l’évolution de la maladie. En cas de printemps sec, si la maladie n’évolue pas, l’impasse sur cette seconde application peut être envisagée. À l’inverse, en cas d’attaque précoce, dès le stade 10 feuilles, une première application d’azoxystrobine est à réaliser sur ce stade, portant la stratégie à trois interventions. Le metconazole peut également trouver un intérêt en cas d’apparition de symptômes de rouille, à positionner sur l’application de floraison + 15 jours (ou fin floraison). Attention à bien tenir compte du nombre maximal d’application par an et par spécialité commerciale.

Botrytis et rouille en féverole : agir dès l’apparition des premiers symptômes

Souvent confondu avec l’ascochytose, le botrytis se développe en particulier dans les situations de semis précoces (octobre). Caractérisée par de petites taches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des taches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur la tige avec des taches plus allongées mais plus rarement sur les gousses. Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste généralement par quelques tâches, rarement plus de deux par feuille. Il s’agit de taches diffuses au centre plus clair (type brûlure de cigarette). La rouille est une maladie également très présente qui peut être au moins, voire plus, nuisible que le botrytis. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille peuvent apparaître dès le début du mois de mai, favorisées par les températures supérieures à 20 °C en conditions humides. La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyrimethanil (Scala). Le Prosaro (ou piano) et les solutions à base de metconazole (Sunorg Pro) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille. Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la fin mars (voire mi-mars dans certains cas), si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de Scala 0,75 l/ha + Amistar 0,5 l/ha est à réaliser. Il s’agit des situations à forte pression. Une seconde intervention d’Amistar peut-être réalisée à partir du début de la floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 jours et fin de la floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur botrytis. Dans des conditions de pression moyenne, avec une apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du Scala, peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparaît par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (Sunorg Pro). 
Arnaud Micheneau –  Terres Inovia

Votre contact régional Auvergne-Rhône-Alpes : Alexis Verniau [email protected]

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