Il jongle entre récolte, déchaumage, semis et… aide à domicile
Depuis bientôt trois ans, Fabrice Perrochet organise sa vie professionnelle entre son activité agricole sur 32 hectares de grandes cultures bio et un emploi salarié dans une association d’aide à domicile.

En ce mois de juin, Fabrice Perrochet se partage entre ses 32 hectares de grandes cultures bio et son emploi dans l’aide à domicile. Il a signé jusqu’à fin juillet un contrat de 18 heures par semaine avec l’association ADMR de Châteauneuf-sur-Isère. « Je travaille pour eux les lundis et mardis », précise-t-il. Le reste de la semaine est consacré à son exploitation agricole. « J’ai repris il y a dix ans la ferme de mes parents. Ils exploitaient une trentaine d’hectares de céréales et élevaient 9 000 dindes en intégration. Je n’ai gardé que les terres. Lorsque je me suis installé, j’ai d’abord travaillé à mi-temps dans la grande distribution puis dans l’industrie. Mais ça ne me convenait pas. Il y a trois ans, j’ai décidé de postuler dans l’aide à domicile. J’ai par ailleurs une petite activité d’animation musicale de soirées, je suis donc plutôt à l’aise dans la dimension relationnelle. Aider les personnes correspondait à ce que j’avais envie de faire », raconte Fabrice Perrochet.
Travailler sous forme de CDD, avec des volumes horaires flexibles, lui convient. « Cela me laisse plus de souplesse pour organiser le travail sur l’exploitation », commente-t-il.
Un métier très diversifié
Il apprécie particulièrement la diversité du métier d’aide à domicile. « Ce n’est pas un métier de femme de ménage, clarifie-t-il. Dans la journée, quand je travaille neuf heures, il m’arrive de voir jusqu’à neuf ou dix personnes. Je peux commencer ma matinée en aidant l’infirmière pour la toilette ou l’habillement, ou juste préparer le petit-déjeuner de la personne, en accompagner une autre pour ses courses, préparer le repas ou aider la personne à manger… Le soir, il m’arrive également d’aider au couchage des personnes dépendantes. Dans ce cas, j’utilise un verticalisateur, un matériel spécifique sur lequel j’ai reçu une formation. »
Être un homme n’est pas un obstacle selon lui. « S’il y a encore quelques années, les bénéficiaires avaient parfois un peu de recul face à un homme, les préjugés sont tombés. Et puis, cela permet aussi d’assurer certaines tâches plus physiques. » Être agriculteur peut aussi s’avérer un atout. « Ce travail demande un certain sens de l’organisation, comme en agriculture, souligne-t-il. Et, en milieu rural, on a aussi à faire parmi nos bénéficiaires à des agriculteurs retraités. » L’occasion d’échanger quelques mots, toujours appréciés, sur le métier.
« Le sentiment d’être utile »
« Dans l’aide à domicile, j’ai trouvé ce que je n’avais pas trouvé dans mes précédents emplois salariés : de la diversité et le sentiment d’être utile. Les conditions sont assez attractives, estime Fabrice Perrochet. Je suis obligé d’avoir mon propre véhicule et, sur une grosse journée, il m’arrive de parcourir jusqu’à 50 kilomètres mais je reçois une indemnité kilométrique qui me permet, pour l’instant, de rentrer dans mes frais. » Côté organisation, en général, il connaît son planning une semaine à l’avance. « Nous sommes équipés d’un portable spécifique de l’ADMR avec une application qui nous communique la liste des personnes chez qui nous devons intervenir. Si nous rencontrons une difficulté, il y a toujours quelqu’un à notre écoute au niveau de l’association », précise-t-il.
Dans quelques semaines, il interrompra pour quelques mois son activité à l’ADMR pour se consacrer uniquement aux cultures. « Je reprendrai à 35 heures en novembre ou décembre, après les semis, et probablement jusqu’en juin. Cet emploi me permet de m’en sortir en plus de mon activité agricole et de tirer un revenu », conclut-il.