Cuniculture
Sica Lapalliance : « On fait un métier noble, soyons-en fiers »

Pour la deuxième année consécutive, les adhérents de la Sica Lapalliance se sont réunis à Montrond-les-Bains (Loire), en assemblée générale annuelle. Les différents rapports statutaires et de multiples interventions ont animé la matinée.

Sica Lapalliance : « On fait un métier noble, soyons-en fiers »
La Sica a commercialisé 2 769 tonnes (1 092 375 lapins) contre 3 320 tonnes (1 297 461 lapins) en 2021. Une baisse liée à différents facteurs. ©DR

C’est à Montrond-les-Bains (Loire) que la Sica (société d’intérêt collectif agricole) Lapalliance a une nouvelle fois convié ses adhérents à son assemblée générale. Une quarantaine d’entre eux ont répondu présent à l’appel du groupement de producteurs de lapins, né de la fusion de la coopérative Gelap-Union et de la Sica Lapins Sud Est en 2019. Son président, Philippe Marcoux, trésorier de la structure quelques années plus tôt, a donné le ton en présentant son rapport moral : « L’année 2022 a été rythmée par une conjoncture plus que complexe liée notamment au conflit russo-ukrainien. Nous avons dû faire face aux évolutions inédites des matières premières, de l’énergie et autres intrants ». Celui-ci a mis en avant la résilience du groupement, vantant sa capacité d’adaptation dans un contexte instable et ce, en respectant ses valeurs.

Tonnage en baisse

Au 31 décembre 2022, la Sica Lapalliance comptait quarante éleveurs pour un total de 18 627 cages-mères (CM). La région Aura (dix départements sur les quatorze) est une nouvelle fois majoritairement représentée dans le groupement, avec 14 930 CM réparties auprès de 32 éleveurs. La Sica a commercialisé 2 769 tonnes (1 092 375 lapins), contre 3 320 tonnes (1 297 461 lapins) en 2021. « Cela fait un peu peur mais s’explique : baisse du standard et du Bleu Blanc Cœur, compensée par une hausse de la commercialisation en lapins colorés », a précisé Chloé Borgat, gestionnaire du groupement. Avant d’ajouter : « Il y a également eu une chute du nombre de petits lapins et de déclassés (respectivement - 71,5 et - 74,7 %) ». 
Le groupement travaille avec quatre partenaires : Ets Ribot (commercialisation majeure, à 80 %), Ets Palmidor LDC, Allier Volailles et Sedivol (du même groupe), ainsi que la SARL Laurent. Quant aux cahiers des charges, la structure suit sensiblement la même composition : 50 % de la commercialisation en Bleu Blanc Cœur, suivi par le standard (18,46 %) et le certifié CCP (9,17 %) pour les plus notables. Pour les logements des lapins, 68 % sont en élevage de type classique et 23 % en plein air.

Revalorisation

L’année 2022 a été une année particulière, marquée par la hausse historique des matières premières. « La part de l’aliment dans le coût de production cunicole étant d’environ 50 à 60 %, la revalorisation des prix de reprise était nécessaire. Sur 2022, la revalorisation moyenne du prix du lapin est de 0,25 € », a précisé Chloé Borgat. Le rapport financier fait par ailleurs état d’un chiffre d’affaires de la structure de 6,8 millions d’euros, soit une baisse de 58 542 € par rapport à l’exercice précédent.

Des enjeux

Cinq interventions ont ensuite permis d’aborder diverses thématiques autour de la filière cunicole. François Menini, responsable expertise chez Mixscience, a présenté la GTE (gestion technico-économique) de 2022 ; David Cassin, directeur des relations parties prenantes du groupe agro-industriel Avril, a axé son discours sur les moyens de se prémunir contre les intrusions et vidéos qui en découlent ; Raymond Vial, président de la chambre d’agriculture de la Loire et ancien éleveur cunicole, a félicité de son côté le dynamisme de la structure avant d’expliquer le travail effectué par la Région pour la filière cunicole, passant en revue les différentes aides : dotation jeune agriculteur, plans de filières et plans bâtiments d’élevages...
L’Itavi (Institut technique français de recherche appliquée au service des professionnels des secteurs de la volaille, des lapins et de l’aquaculture), via Vincent Pedro, chargé de mission économie, a dressé un bilan de la filière lapin de chair. Dernier témoignage et non des moindres, François Menini et Jean Biberon, ont rappelé les missions et enjeux du Clipp, l’interprofession du lapin qui représente la filière cunicole française.

Axel Poulain