COOPÉRATION
Coopenoix : dans la lancée de 2021

Au cours de son assemblée générale tenue dernièrement à Saint-Lattier (38), la coopérative Coopenoix est revenue sur les difficultés pour la récolte à venir, malgré une récolte 2021 record.

Coopenoix : dans la lancée de 2021
En assemblée générale, Coopenoix a fait le bilan de 2021 et présenté aux adhérents et invités ses orientations stratégiques.

S’il a été question de la situation exceptionnelle de 2021 pour le marché de la noix, des inquiétudes persistent tout de même quant à 2022 en raison de la concurrence internationale et du contexte géopolitique en Europe. C’est ce qui ressort de la dernière assemblée générale de Coopenoix.

Récolte exceptionnelle

Les conditions climatiques de 2021 ont été exceptionnelles pour les nuciculteurs. Yves Renn, président de Coopenoix, précise que les calibres ont été exceptionnellement gros. « 47 % d’entre eux faisaient 32 mm et 15 % atteignaient les 34 mm. » Marc Giraud, directeur de Coopenoix, ajoute qu’en « trente ans, nous n’avions jamais récolté de calibres aussi gros ». Les noix de la récolte de 2021 avaient une coquille claire, ce qui couplé à la taille des calibres a satisfait les clients et les consommateurs. « Cela nous aidera à fidéliser une clientèle dans les années à venir », explique Yves Renn.
Et la situation commerciale a pu s’améliorer car si les Etats-Unis ont baissé le prix de la noix américaine d’un euro en 2020, ce dernier a été relevé de 80 centimes en 2021. « Nous avons donc pu hausser nos prix à notre tour, ce qui a permis de meilleures recettes pour les producteurs adhérents », explique le président. Le prix d’achat par calibre a donc été augmenté et les prix de 2019 ont été retrouvés.
Pour autant, la situation reste tendue avec les Etats-Unis, qui, depuis le mois de février, ont de nouveau baissé leurs prix de 50 centimes. « Coopenoix a pourtant bien résisté et, jusqu’à fin avril, les stocks de calibre 28 mm et plus sont inférieurs de 30 % à la moyenne de ces dernières années », ajoute Yves Renn. Qui plus est, les quantités expédiées par la coopérative sont en hausse par rapport à 2020.

Prévisions 2022

En raison du déficit hydrique fort de cet été, mais également des températures élevées et de l’important rayonnement solaire, Yves Renn recommande aux nuciculteurs de ne pas oublier de ventiler leurs lots afin d’éviter d’avoir des cerneaux ratatinés. D’autant plus que l’achat de cerneaux a été intensifié par les restaurateurs avec la reprise post-Covid. « Coopenoix arrive à expédier 209 tonnes de cerneaux dans le monde », précise Marc Giraud.
La coopérative pourrait également profiter des retards d’expédition des Etats-Unis. « Au 31 juillet 2022, ils n’ont expédié que 111 tonnes de noix contre 163 en 2021, tandis qu’ils ont considérablement ralenti sur le marché asiatique, avec seulement 8 000 tonnes vendues, ce qui pourrait nous profiter », explique Yves Renn.
Du côté européen, l’Italie n’est cette année pas demandeuse de noix fraîches. Seules 162 tonnes lui seront expédiées. « Nous souhaitons tout de même continuer cette activité car elle permet aux machines de se mettre en route », précise Marc Giraud. « Il faudra aussi que nous regardions de près l’activité de l’Espagne, car sa production nationale grimpe en flèche », ajoute le président.
En ce qui concerne la production de noix sèches, le chiffre devrait être correct. Beaucoup de zones ont été touchées par le gel, en particulier le long de l’Isère et jusqu’à la cluse de Voreppe.

Orientations stratégiques

Yves Renn explique qu’il devient nécessaire pour le secteur de satisfaire au mieux la demande du client. « Nous devons avoir la certification Global GAP, qui est le sésame pour accéder au marché de la grande distribution. »
Du côté des produits bio, « il y a une véritable tension économique en France », ajoute Yves Renn. Il y a à la fois une baisse du pouvoir d’achat et une augmentation du prix de nombreux produits alimentaires. « Nous avons peur que le prix de la noix bio freine certains clients », précise-t-il.
Didier Catel, membre du bureau, précise que pour se distinguer sur le marché mondial, Coopenoix espère qu’il y aura une prise de conscience des Européens. « Nous vendons un produit français en France et il faut que les Européens se rendent compte des nombreux avantages qu’il y a à faire travailler un espace économique commun et à réduire les distances. »

Morgane Poulet