SIA 2023
L’égérie auvergnate au cœur de toutes les attentions

Cette année plus de 615 000 visiteurs ont parcouru les allées de la Ferme France, à Paris. Du 25 février au 5 mars, tous ont pu admirer l’égérie Ovalie et ses jumelles, venues tout droit de la frontière entre le Puy-de-Dôme et le Cantal pour représenter la rusticité de la race salers.

L’égérie auvergnate au cœur de toutes les attentions
Le Salon a également été l’occasion de mieux faire connaître la race salers.

Mercredi 1er mars, alors que le Salon international de l’agriculture (SIA) battait son plein depuis cinq jours, difficile pour Marine Van Simmertier, propriétaire d’Ovalie, la vache égérie du SIA, de répondre à une longue interview. Les visiteurs, avides de questions, étaient toujours plus nombreux autour de la stalle des stars du Salon : la salers de cinq ans, Ovalie, et ses  jumelles Utopie et Utopia. Certains ont eu la chance de pouvoir rentrer en petit groupe pour admirer la petite famille de plus près. 
D’autres se sont contentés de tendre l’oreille pour tenter de capter quelques explications de l’éleveuse. À quelques mètres, son compagnon, Michel Van Simmertier, observait la scène. « Nous n’étions pas prêts à recevoir autant de monde, les visiteurs ont l’air contents et satisfaits du message que nous faisons passer », a-t-il décroché, le sourire aux coins des lèvres et la voix un peu affaiblie par tant de jours de Salon.

« Même pour des vacances, nous ne sommes jamais partis aussi longtemps de l’exploitation »

Michel et Marine Van Simmertier n’ont pas un parcours traditionnel. Originaires de Seine-et-Marne pour lui et d’Alsace pour elle, c’est l’amour de la salers et du territoire qui les a convaincus de s’installer à Saint-Alyre-ès-Montagne, aux confins du Cantal et du Puy-de-Dôme, à 1 100 m d’altitude. « Quand j’étais petit, je passais mes vacances dans la maison de famille qui était située dans le Cantal, détaille l’éleveur. Je passais beaucoup de temps sur les exploitations et je me disais que si je devais élever des vaches, ce seraient des Salers et pas autre chose. C’est une race à la fois économique et rustique. »   Un véritable projet de famille, puisque le couple a également deux enfants. 
Choisie pour être l’égérie du Salon, Ovalie symbolise leurs deux passions : l’élevage et le rugby. Depuis la médiatisation de leur vache, en novembre dernier, le téléphone n’a pas arrêté de sonner. Tournages sur l’exploitation, demandes d’interview, préparation de la vache avant et pendant le Salon… Tout a été minutieusement rôdé. « Même pour des vacances, nous ne sommes jamais partis aussi longtemps de l’exploitation. Nous avions hâte de venir au Salon, puisque c’est la consécration de tout ça ! En tant qu’éleveur, avoir sa vache égérie, c’est le Graal », confie avec émotion Michel Van Simmertier. Le couple a souhaité profiter de leur mise en avant au SIA pour faire passer un message fort. Tandis que l’agriculture française peine à installer assez de professionnels pour couvrir la demande en alimentation, Michel et Marine veulent incarner la nouvelle génération. « Nous sommes installés hors du berceau agricole. Nous avons besoin de plus d’agriculteurs installés hors cadre familial comme nous », martèle l’éleveur. Mais le Salon est également l’occasion de mieux faire connaître la race salers. « C’est une race dynamique qui tire bien son épingle du jeu, on dit même que c’est la race du XXIe siècle ! Elle se nourrit des fourrages que nous produisons sur l’exploitation, elle demande peu de frais de vétérinaire car elle vêle toute seule et comme elle a une bonne production laitière, il y a moins besoin de complémentation pour le veau ». De quoi promettre de réelles diminutions de charges sur une exploitation. 

Léa Rochon

L. Wauquiez auprès  des éleveurs
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a remis la symbolique cloche à Marine et Michel Van Simmertier, éleveurs de l’égérie Ovalie.

Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes avait du mal à cacher son enthousiasme, mercredi 1er mars. Après avoir assisté à la traite du matin puis échangé avec des éleveurs et différents opérateurs de la filière bovine, Laurent Wauquiez a clôturé sa matinée sur le stand de l’égérie auvergnate Ovalie. Tout au long du Salon, la salers de cinq ans était exposée avec sa progéniture. « Réussir à avoir jumelles comme elle l’a fait, c’est très difficile. C’est la reconnaissance de l’extraordinaire qualité de notre élevage régionale, s’est-il exprimé, face au couple d’éleveurs auvergnats. La meilleure façon de défendre notre agriculture, c’est de mettre en avant les produits de chez nous », s’est exprimé le président de Région.
Auvergne-Rhône-Alpes : des pistes pour la filière équine Véritable aficionado de chevaux, Laurent Wauquiez a ensuite pris la direction du hall dédié à la filière équine. L’occasion de poser avec un cheval de la race Barraquand. Originaire du Vercors et connu pour sa docilité, sa gentillesse et ses capacités d’adaptation dans un climat rude, ce cheval est idéal pour les sorties équestres en famille. Mais la race a pourtant failli disparaître à la fin des années 1960. Depuis une trentaine d’années, des éleveurs réunis en association s’attellent à préserver et à relancer le trapu barraquand.
Ce ne sont encore que des esquisses, mais le nouveau plan régional de la filière équine imaginé par le Conseil régional évoque, pour l’instant, une enveloppe annuelle de 2,1 millions d’euros. Ce projet de plan s’articulerait autour de cinq axes, dont le plus novateur est le développement et la promotion du tourisme équestre en Auvergne-Rhône-Alpes. Ces mesures devraient être votées et actées courant mai ou juin.


Léa Rochon et Ludovic Barbarossa