Evolution climatique
Météo : c’est quoi une saison normale ?

En 2021, les services météorologiques du monde entier « vont lancer une opération de recalcul des normales de saison », indique Météo France. Ces nouvelles normales « correspondant à la période 1991-2020 » seront donc utilisées dès 2022.

Météo : c’est quoi une saison normale ?
© Tumisu de Pixabay

Les normales de saison sont les références climatiques utilisées par les organismes météorologiques, calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. « Ces normales répondent aux règles définies par l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM), en vigueur depuis la fin du XIXe siècle », précise Météo France. Les normales actuellement utilisées (1981-2010) « sont représentatives du climat moyen sur une période autour des années 1990 ». Depuis plusieurs années, le réchauffement climatique s’est accéléré et les références ne sont donc plus d’actualité.

Il est grand temps de mettre à jour les normales

Cette année, les services météorologiques du monde entier mènent une opération de mise à jour des normales de référence sur la période 1991-2020. Début 2022, il y aura « une publication de nouvelles données de référence sur le climat, avec une évolution sensible attendue notamment pour les différents indicateurs liés aux températures ». Les nouvelles références climatiques seront « représentatives d’un climat centré sur les années autour de 2005 ». Il y aura donc encore « un léger biais par rapport à la période actuelle ».
Le réchauffement climatique s’est accéléré ces dernières décennies. À son rythme, les normales, utilisées en climatologie comme outils statistiques pour calibrer les épisodes, changent aussi. Bien plus chauds qu’il y a trente ans, ces indicateurs subissent les effets du changement climatique.

La France s’est réchauffée de + 1,7 °C depuis 1900, et depuis 1970, « chaque décennie est plus chaude que la précédente ». La plus forte progression observée entre deux décennies en France depuis 1900 a eu lieu ces dix dernières années avec une hausse de + 0,41 °C.

2020, l’année la plus chaude

La nouvelle période de référence 1991-2020 englobe ainsi des épisodes et des valeurs records hors normes climatiques précédentes. Ainsi, 2020 en France a été l’année la plus chaude jamais mesurée en France, marquée par des épisodes méditerranéens historiques. En 2019, les vagues de chaleurs exceptionnelles ont provoqué des températures inédites de 46 °C dans le Sud de la France. En comparant le climat des années 1970 (normales 1961-1990) à celui d’aujourd’hui, en termes de température, Paris a le climat de Bordeaux des années 1970, Strasbourg celui de Lyon et Annecy se rapproche du climat de Valence.
Le changement climatique est à l’œuvre : il est observé et mesuré sur l’ensemble de la planète et provoque des événements extrêmes plus fréquents et plus intenses. En France, le changement climatique a des effets concrets, sur les pluies intenses, les vagues de chaleur, l’enneigement, le gel de printemps ou encore les sécheresses.

Évolution des extrêmes et impact sur le cycle de l’eau

En France, cela se traduit principalement par la hausse des températures moyennes mais aussi par une hausse des précipitations annuelles dans la moitié Nord et une baisse dans la moitié Sud. Au printemps et en automne les cumuls sont en hausse sur la majeure partie du territoire métropolitain. Depuis le milieu du XXe siècle, on observe aussi des évolutions de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes : le nombre de journées chaudes (températures maximales supérieures à 25 °C) augmente, tandis que le nombre de jours de gel diminue. Les vagues de chaleur sont devenues plus fréquentes et plus intenses. On observe également une intensification des pluies extrêmes dans les régions méditerranéennes françaises. En revanche, aucune tendance marquée ne se dégage sur l’évolution des tempêtes. Ces évolutions climatiques ont également des impacts sur le cycle de l’eau. En particulier, la durée de la période d’enneigement en moyenne montagne diminue et l’évaporation des sols s’accentue, induisant des sécheresses plus fréquentes et plus intenses.

Ne pas confondre météo et climat

Il y a souvent confusion entre la météorologie et la climatologie qui sont deux domaines différents.
Ces deux disciplines utilisent les mêmes paramètres comme la température, les précipitations ou encore le vent. En revanche, elles utilisent des échelles différentes.
• L’échelle de temps : la météo étudie le temps à court terme contrairement à la climatologie qui utilise une échelle de temps beaucoup plus grande (en décennies, siècles ou millénaires).
• L’échelle d’espace : la météo se focalise sur des zones très précises alors que le climat s’applique au globe dans son ensemble.

Claudine Lavorel
Source : www.meteofrance.fr

Saints de glace,  ou cavaliers du froid  ?

Une certaine confusion règne entre les grands chevaliers (ou cavaliers du froid) et les saints de glace. Les premiers correspondent à la période du 25 avril au 6 mai alors que les seconds sont fêtés à partir du 11 mai. La plupart de ces saints ont d’ailleurs disparu du calendrier actuel mais la tradition populaire les garde toujours en mémoire. Ces jours étant passés, l’usage voulait qu’il soit possible de semer et planter sans crainte les fleurs annuelles ou bulbeuses d’été dans le jardin d’ornement et les légumes frileux au potager.
Des saints à surveiller
Chaque jour du calendrier de l’année est associé à un saint.
• Les cavaliers du froid sont les saints Georges, Marc, Robert, Philippe (ou Colinet) dont les fêtes sont pour la plupart toujours dans le calendrier actuel : les 23, 25, 29 avril et 1er mai respectivement, mais aussi Vital, Eutrope et Jean-Porte-Latine, autrefois fêtés les 28, 30 avril et 6 mai.
• Les saints de glace, eux, sont au nombre de trois : Saint Mamert (11 mai), Saint Pancrace (12 mai) et Saint Servais (13 mai) ; ou de cinq en ajoutant Saint Boniface (14 mai) et Saint Urbain (25 mai) qui étaient les derniers parfois nommés.
L’évolution des croyances a fait remplacer les saints de glace par d’autres saints : sainte Estelle, saint Achille et sainte Rolande. En effet les rituels instaurés par les anciens saints de glace furent par la suite considérés comme inspirés de pensées païennes.
La prudence est de mise jusqu’à la mi-mai
Si cette croyance populaire n’a aucune base scientifique, les statistiques météorologiques prouvent que c’est toute la période située fin avril et sur la première quinzaine de mai qui est à craindre. On peut observer des descentes d’air froid sur la France, et lorsque celles-ci coïncident avec une période anticyclonique se traduisant par un ciel dégagé, notamment la nuit, les températures nocturnes peuvent très vite chuter et entraîner des gelées (un peu comme au moment de la lune rousse), alors même que les journées sont douces grâce à l’ensoleillement. 

De nombreux proverbes sont restés dans la mémoire collective, dont :
• Saints Servais, Pancrace et Mamert font à trois un petit hiver.
• Saints Pancrace, Servais et Boniface apportent souvent la glace.
• Avant Saint Servais, point d'été, après Saint Servais, plus de gelée.

La lune rousse : rien à voir avec sa couleur
© Yan Gaëfan

La lune rousse : rien à voir avec sa couleur

La lune rousse est connue de tous les jardiniers. Rien à voir avec une quelconque couleur particulière. Cette période de lunaison suit le dimanche de Pâques. En 2021, cette nouvelle lune a débuté le 12 avril et prendra fin 29 jours plus tard, soit le 11 mai. 
À cette époque de l’année, entre mi-avril et mi-mai, les journées sont douces et les températures clémentes entraînent l’éclosion des bourgeons. Grâce à la douceur et à l’ensoleillement, la sève monte dans les jeunes pousses qui entament leur croissance. Cependant, le froid nocturne et les écarts de température fragilisent ces végétaux. La rosée du matin, si bénéfique d’ordinaire, se transforme en givre si les températures sont négatives. Les conséquences sont désastreuses pour les végétaux puisque les fleurs qui viennent à peine d’éclore et les fruits qui se forment sont détruits. Les végétaux prennent alors un aspect brûlé. C’est cette couleur rousse qui a donné naissance au terme lune rousse. 
Si vous apercevez une lune rousse, c’est parce que la lumière qui éclaire la lune est filtrée par l’atmosphère. Ce phénomène se produit à tout moment de l’année et n’a aucun impact sur le jardin.