Evènement
La FNSEA dans la caravane du Tour de France

La FNSEA a annoncé le 28 juin dernier le lancement d’une campagne de promotion des métiers agricoles, prévue notamment sur le Tour de France dès cet été. Elle met l’accent sur la diversité et l’accessibilité de ces métiers.

La FNSEA dans la caravane du Tour de France
Le parcours du Tour de France 2022.

Il s’agit de répondre à un « double défi », a déclaré la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert : « Renouveler les générations d’agriculteurs et les équipes de salariés. » La FNSEA lance pour cela une campagne de promotion des métiers. Étalée sur trois ans, elle a comme point d’orgue une présence au Tour de France 2022, entre le 5 et le 24 juillet. « L’agriculture est attendue, mais les métiers de l’agriculture sont méconnus », explique-t-elle. Et le temps presse : d’après le recensement agricole, une baisse de 4 % du nombre d’actifs est constatée chaque année, rappelle le syndicat. D’ici dix ans, 50 % d’entre eux pourront prétendre à la retraite et « potentiellement » quitter le secteur. L’agriculture doit « attirer des jeunes », souligne Christiane Lambert.

Sortir du « bouche-à-oreille »
Dans la caravane publicitaire du Tour de France, la FNSEA diffusera des messages sur l’emploi et la production agricole de la zone géographique traversée. Des « mini-villages » dédiés à la promotion des métiers et des formations seront animés par les fédérations locales et les agriculteurs, sur des parcelles en bordure du parcours hommes et femmes de l’épreuve cycliste. Puis, tout au long de l’année, la campagne de promotion continuera via le réseau FNSEA et ses partenaires. Son slogan : « Ma nature, mon futur, l’agriculture. » Le syndicat veut mettre en avant la diversité des emplois agricoles et leur accessibilité à tous les niveaux de qualification, depuis le CAP jusqu’à Bac + 5. L’opération étant prévue pour durer trois ans, l’équipage de la caravane du Tour de France sera également déployé sur des salons comme le Space (Rennes), le Sommet de l’élevage (Clermont-Ferrand) ou la foire de Châlons-en-Champagne (Marne). « Le recrutement en agriculture se fait beaucoup par le bouche-à-oreille, on veut en sortir », note Christiane Lambert. Une meilleure visibilité doit lui être apportée par le Tour de France, diffusé dans 190 pays, à travers 120 heures de direct, et suivi chaque jour par 3,8 millions de téléspectateurs. Sur les 42,4 millions de personnes qui regardent l’évènement, 4,8 millions ont entre 15 et 24 ans, d’après les chiffres communiqués. « Il faut séduire un public non issu du monde agricole », considère Jérôme Volle, président de la commission emploi de la FNSEA. « Et donc montrer que notre secteur d’activité est ouvert à tous. » Les difficultés viennent « surtout d’une méconnaissance des métiers agricoles », estime-t-il. Et de regretter les « clichés de reprise familiale ». Dans son département de l’Ardèche, plus de 50 % des jeunes s’installent hors cadre familial et environ 20 % viennent d’un autre territoire. La campagne de promotion vise aussi l’emploi salarié. « Nos besoins en agriculture atteignent 60 000 à 70 000 personnes », chiffre Jérôme Volle.

J.C.D.

La montée de l’Alpe d’Huez  fête ses 70 ans 
Sur la ligne de départ de Bourg-d'Oisans, les vieux vélos de « La Mythique 21 » sont déjà prêts pour les 14 et 15 juillet.

La montée de l’Alpe d’Huez  fête ses 70 ans 

Comme chaque année ou presque, le Tour de France 2022 fera étape en Bourgogne-Franche-Comté puis en Auvergne-Rhône-Alpes, où les coureurs devront notamment batailler dans le massif des Alpes. Les 14 et 15 juillet, ce sera au tour de l’Isère d’accueillir l’épreuve cycliste. Si le département est un habitué de la Grande boucle, cette année sera un peu particulière avec l’anniversaire des 70 ans de la première arrivée du Tour de France au sommet de l’Alpe d’Huez, le 4 juillet 1952. Fausto Coppi avait alors gravi les 21 lacets en 45 minutes. « L’Isère est sur le parcours du Tour de France depuis 1905 et c’est en Isère qu’a été remis le premier maillot jaune », rappelle Christian Prudhomme, directeur de la société ASO qui organise ce Tour de France. Il y a quelques semaines, il était à Bourg-d’Oisans pour une série d’inaugurations. « Nous sommes candidats perpétuels », a alors glissé Jean-Yves Noyrey, maire de l’Alpes d’Huez. Il faut dire que la station accueille le Tour de France une édition sur deux. Quant à Bourg-d’Oisans, les coureurs y sont déjà venus vingt-trois fois. En 2013, entre 800 000 et un million de personnes étaient venues assister à la célèbre montée. « L’Oisans est une terre de vélo », a réaffirmé Jean-Pierre Barbier, président du conseil départemental de l’Isère, au moment de tracer la ligne de départ symbolique de la 13e étape (Bourg-d’Oisans-Saint-Étienne).

45 minutes d’effort

Les retombées touristiques et économiques de cet événement sont immenses pour le territoire. Une exposition photo, dans le jardin de la maison du parc national des Écrins, permet de prendre la mesure de la ferveur qui embrase les deux bourgs ainsi que les 21 virages lors du passage des cyclistes. Dès les beaux jours, les défis cyclistes sont nombreux, le plus connu étant L’Alpes d’Huzes, qui rassemble plusieurs milliers de cyclistes hollandais début juin au profit de la lutte contre le cancer. Le 4 juillet prochain, « La Mythique 21 » fêtera à sa manière les 70 ans de la montée de Fausto Coppi en réunissant environ quatre-vingts amateurs de vieilles bécanes pour grimper jusqu’à l’Alpe d’Huez. « En moyenne, les cyclistes mettent 45 minutes pour monter, comme Coppi. Mais à l’époque, les routes n’étaient pas asphaltées. 
Le record est détenu par Marco Pantani en 37 minutes », explique Laurent Ametller, président d’Oisans vélos vintage. Les vélos d’aujourd’hui ont gagné en modernité, mais surtout en confort et les techniques ont évolué. « Coppi a monté les 21 virages assis. Aujourd’hui, ils montent en danseuse », explique encore le président. La montée de Fausto Coppi a été immortalisée par de nombreux reportages photographiques. Les éditions Glénat consacrent le tome III de leur série consacrée au Tour de France aux grimpeurs qui ont défié ces quatorze kilomètres de montée. Intitulé Étapes, L’Alpe d’Huez étendard du cyclisme en Isère, ce recueil dédie sa Une au champion du Tour de France 1952.

Isabelle Doucet

À côté du guidon,  il y a la fourche
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France. © CD

À côté du guidon,  il y a la fourche


La présence de la FNSEA dans la caravane du Tour de France 2022 ? Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve cycliste, s’en réjouit. « Il y a des liens très forts et naturels entre agriculture et cyclisme. L’âge d’or du cyclisme français remonte à l’époque où les champions sortaient des fermes. Raymond Poulidor était notamment fils de métayer », rappelle-t-il. « Sur les routes du Critérium du Dauphiné, nous sommes passés devant la ferme où Bernard Thévenet a été élevé et qui s’appelait “ Le Guidon ”. C’était prédestiné. À côté, l’autre ferme s’appelait “ La Fourche ”. Et puis rappelons que Bernard Hinault a été éleveur après sa carrière ». Christian Prudhomme entend ainsi renforcer sa collaboration avec la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert. À travers le concours « Les agriculteurs aiment le Tour », mis en place par Jean-Michel Lemétayer et Jean-Marie Leblanc, l’objectif est ainsi de donner un peu de fierté au monde agricole : il faut dire que les images des cyclistes et des champs décorés par les agriculteurs pendant le mois de juillet font le tour du monde. « Je veux dire un grand merci aux agriculteurs et aux agricultrices pour ces champs décorés. Ce qui me frappe, c’est qu’ils font cela quand ils n’ont pas le temps de le faire. Et pourtant, ils le font ! Ce sont souvent beaucoup de personnes qui sont mobilisées, pas simplement pendant une heure ou deux au moment du passage des cyclistes, mais durant une longue période de préparation. Qu’ils soient capables de donner du temps à un moment où ils n’en ont pas, chapeau ! Et lorsque l’on s’arrête, ce sont toujours des moments conviviaux », rappelle le patron du Tour de France. Et de conclure : « Plus on pourra densifier les liens avec les agriculteurs et mieux ce sera, car on est clairement sur la même longueur d’onde ! » 

Isabelle Doucet