Apiculture
Un « Samu » dédié à l'abeille

Au service des apiculteurs, l'observatoire des mortalités et des affaiblissements de l'abeille (Omaa) en Auvergne-Rhône-Alpes regroupe 45 vétérinaires spécialisés en apiculture, 100 techniciens sanitaires apicoles, 12 directions départementales de la protection des populations (DDPP) ainsi que le service régional de l'alimentation (Sral).
Un « Samu » dédié à l'abeille

Depuis avril 2019, la région Auvergne-Rhône Alpes s'est dotée d'un service d'investigation des troubles de l'abeille au service des apiculteurs professionnels et de loisir visant à identifier et comprendre l'origine des mortalités, dépopulations, affaiblissements et comportements anormaux des colonies. Porté par le ministère de l'Agriculture, ce dispositif a été conçu avec les acteurs apicoles : scientifiques, Itsap (institut technique et scientifique de l'apiculture et de la pollinisation), vétérinaires, au niveau national. Il est déployé actuellement à titre pilote dans trois régions de France : Bretagne, Pays de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). Il a pour objectifs de répondre plus complètement aux attentes des apiculteurs en cas d'affaiblissement ou de mortalité de leurs abeilles et d'être un outil de surveillance de l'état de santé du cheptel apicole régional et national. Son organisation se rapproche de celle d'un Samu :
- un numéro de téléphone unique pour toute la région Aura (04 13 33 08 08) accessible 7 jours sur 7 de 8 h à 21 h ;
- une permanence de vétérinaires spécialisés en apiculture qui répondent aux appels des apiculteurs déclarant tout type d'événement de santé des abeilles et organisent des visites de ruchers par des vétérinaires et/ou des techniciens sanitaires apicoles visant à identifier, comprendre l'origine des troubles déclarés. ;
- l'intervention des services vétérinaires (DDPP) et des services en charge de la protection desvégétaux (Sral) dans les cas de dangers sanitaires de première catégorie (loque américaine en particulier) et /ou de suspicion d'intoxication qui comprennent des analyses pathologiques et/ou toxicologiques et des enquêtes environnementales.

212 déclarations dont 33 en Drôme

A mi-juillet, le guichet unique de l'observatoire a enregistré 212 déclarations depuis janvier, dont 33 pour la Drôme sur les communes suivantes : Allan, Allex, Beaumont-lès-Valence, Beauvallon, Chabeuil, Châteauneuf-du-Rhône, Crest, Etoile-sur-Rhône, Eurre, Geyssans, Grignan, La Répara-Auriples, La Roche-sur-Buis, Les Pilles, Livron, Malissard, Peyrins, Piégros-la-Clastre, Saillans, Saint-Marcel-lès-Valence, Valence, Venterol et Vercheny.
« Identifier l'origine des troubles des abeilles est un travail complexe car il est fréquent que les colonies soient soumises à plusieurs stress (parasitaire, pathologique, toxique...) qui interagissent entre eux en produisant des effets délétères plus graves que ceux produits individuellement par chaque facteur, indique la préfecture de la Drôme dans un communiqué publié le 4 août. De plus, certains symptômes, en particulier affectant le comportement des abeilles peuvent aussi bien témoigner d'une maladie que d'une intoxication. C'est le cas du virus de la maladie noire qui induit des troubles neurologiques qui peuvent être confondus avec les symptômes d'une intoxication. Dans ces cas précis, le recours à des analyses pathologiques et toxicologiques sont nécessaires pour établir un diagnostic. » A ce jour, parasite (varroa), maladie (mal de mai ou maladie noire ou CBPV), loque américaine, erreurs de conduite apicole (étouffement, famine), intoxication sont les principales causes identifiées par ordre de prévalence depuis le début de l'année par les membres de l'observatoire.