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Covid-19 : la chaîne agroalimentaire va tenir

Pour les ministères de l’Agriculture et de l’Alimentation, de l’Économie et des Finances et pour celui des Transports, la crise du Covid n’aura que peu d’impact sur la chaîne agroalimentaire. Comme en 2020 et en 2021, elle va tenir. 

Covid-19 : la chaîne agroalimentaire va tenir

« Il n’y a pas d’inquiétude, ni d’alerte sur l’approvisionnement alimentaires des Français. La chaîne tient bon », dit-on dans l’entourage du gouvernement. En effet, le 10 janvier dans la matinée, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a réuni, avec ses collègues de Bercy et des Transports, tous les acteurs de la filière agroalimentaire : l’aval (SNIA), les agriculteurs, notamment représentée par la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, les coopératives (Dominique Chargé), les transformateurs (ANIA) et les distributeurs. Les entreprises dans leur ensemble font preuve « d’agilité et d’organisation », précise un conseiller ministériel. Le ministre de l’Agriculture l’a lui-même confirmé sur twitter : « Face à la vague Omicron, notre chaîne agroalimentaire fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir : notre chaîne alimentaire tient, grâce à l’implication de tous ». Cette réunion s’est penchée principalement sur trois indicateurs : l’absentéisme, les perturbations de la chaîne logistique et les temps de service.

Lignes ferroviaires capillaires

Dans les ministères, on constate un taux d’absentéisme qui a doublé ces dix jours (1er-10 janvier, ndlr) pouvant aller jusqu’à 15 %. « Mais on reste largement en deçà des taux que l’on constatait en 2020 ou 2021, avec 35/40 % ». Le gouvernement y voit l’effet de la vaccination mais aussi des dernières mesures prises qui ont permis aux entreprises d’être moins impactées. Ainsi, parce que les écoles sont restées ouvertes, il y a non seulement une continuité pédagogique mais aussi économique, car les parents restent moins garder leurs enfants.

Deux secteurs font toutefois l’objet d’une vigilance particulière de la part du gouvernement : tout d’abord la restauration hors domicile qui a perdu 60 % de sa clientèle entre le 3 et le 10 janvier, en raison du renforcement du télétravail. Ensuite, l’exportation. La filière agroalimentaire fait face à deux problèmes : tout d’abord, elle est confrontée à une pénurie de containers au plan mondial, ce qui fait exploser les prix. Le coût moyen de location à l'échelle du globe était d'environ 2 240 dollars en octobre 2020 contre 9 950 dollars en octobre 2021, d'après le Freightos baltic index. Il existe aussi un phénomène de congestion dans les ports, surtout du Bénélux. Ensuite, la filière agroalimentaire est entravée par ce qu’on appelle, dans le jargon, les lignes ferroviaires capillaires, c’est-à-dire les dessertes fines des territoires, généralement celles du dernier kilomètre. Or elles sont une composante essentielle du réseau ferré national car elles représentent près de la moitié des tonnages de céréales transportées sur le territoire.

Pas de rupture

Concernant la dégradation des temps de services, ils sont variables d’une entreprise à l’autre mais sont globalement en baisse de 2 % en moyenne par rapport à la normale. L’un dans l’autre, les représentants de la grande distribution ont indiqué qu’ils feraient preuve de mansuétude concernant les pénalités logistiques. C’est d’ailleurs une disposition prévue (art 7) dans la loi Egalim 2. Quelques difficultés sporadiques sont constatées sur les abattoirs notamment en raison de l’absentéisme de certains salariés et des contrôleurs sanitaires « mais c’est géré. Ils ont l’expérience des crises précédentes avec le respect des gestes barrière », indique un proche de Julien Denormandie. Si le gouvernement constate quelques retards de livraisons sur certains produits frais (volailles, viande bovine et fruits et légumes), « il n’y a aucune rupture liée ou prévue à la situation sanitaire actuelle », affirme un conseiller ministériel.

 Christophe Soulard (Actuagri)