TERRITOIRE
Vallée de la Drôme : 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2040

Les présidents des intercommunalités du Val de Drôme et du Crestois Pays de Saillans ont présenté le projet de schéma directeur des énergies renouvelables sur les deux territoires. Ce diagnostic permettra d’établir une vision globale pour mener des actions adéquates.

Vallée de la Drôme : 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2040
De gauche à droite : René-Pierre Halter,vice-président à la 3CPS, Denis Benoît, président de la 3CPS et Jean Serret, président de la CCVD. ©EP

Objectif : 100 % des besoins du territoire couverts par la production d’énergies renouvelables d’ici 2040. C’est ce que projettent Jean Serret et Denis Benoît, respectivement présidents de l’intercommunalité du Val de Drôme (CCVD) et du Crestois Pays de Saillans (3CPS). À travers la première étape d’un schéma directeur des énergies renouvelables, les deux élus dessinent un diagnostic pour le territoire. « Ce schéma est indispensable pour l’avenir », assure Jean Serret. Le but affiché est de « garder l’énaergie produite localement, qui constitue une richesse ». « L’autre versant est de maîtriser la manière dont on utilise cette énergie », explique René-Pierre Halter, vice-président de la 3CPS, délégué à l’énergie et à la mobilité.
D’après ce premier diagnostic, les besoins des deux territoires sont couverts à hauteur de 18 % en énergies renouvelables et parviennent même à couvrir leur consommation d’électricité à 35 %. La CCVD possède deux parcs éoliens et plusieurs parcs photovoltaïques sont présents sur la vallée de la Drôme ainsi qu’une unité de méthanisation à Vaunaveys-la-Rochette. Mais le biogaz ne semble pas pouvoir être davantage développé sur cette partie du département. « Je pense que nous avons capté l’ensemble du gisement possible », prévient Denis Benoit.

Identifier des zones d’accélération

Aujourd’hui, le travail des deux intercommunalités est justement d’établir une liste des différentes énergies à développer : photovoltaïque, éolienne, bois, hydroélectricité… et d’identifier les lieux qui pourraient correspondre à la mise en place de ces énergies.
La loi du 10 mars 2023, relative à l’accélération de la transition énergétique, instaure « un dispositif de planification territoriale des énergies renouvelables ». Les communes devront identifier des zones d’accélération. « On a déjà une idée des zones favorables », indique Jean Serret. « Il peut s’agir de bâtiments pour la pose de panneaux photovoltaïques, que ce soit des bâtiments agricoles, industriels ou commerciaux ». Il peut aussi s’agir d’emprise au sol. Une étude est en cours à la CCVD sur les friches agricoles : après leur identification, la priorité est donnée pour qu’elles retournent à l’agriculture ou qu’il y ait à la fois du photovoltaïque et de l’agriculture sur le même terrain. Mais lorsque cela n’est pas possible (terres polluées, pas de candidats pour la reprise...), elles peuvent, par exemple, être dédiées entièrement à la pose de panneaux. Un projet de parc photovoltaïque de 20 hectares pourrait être étudié en ce sens sur une ancienne friche agricole de la CCVD.

Projets privés, projets publics

Les porteurs de projets individuels sont invités à contacter les intercommunalités pour être accompagnés. Mais les communautés de communes comptent bien développer aussi des projets publics. La CCVD a d’ailleurs créé une société d’économie mixte pour investir dans l’énergie verte. « Pour nous, c’est un moyen d’augmenter notre richesse et ça permet de financer les actions culturelles ou sociales du territoire », affirme Jean Serret.
Le but pour les élus est d’éviter l’arrivée de gros investisseurs privés en gardant la main sur le foncier, bâti ou non bâti, où pourraient être installées les énergies renouvelables. « Nous ne sommes pas fermés à travailler avec des privés, indiquent les deux présidents d’intercommunalité. Mais nous voulons un développement maîtrisé. » 

Elodie Potente