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De Ferme en Ferme, cette année, c'est fin septembre

Cette année, en raison du confinement Covid, l'opération « la Drôme de Ferme en Ferme » n'a pas pu avoir lieu aux dates habituelles. Elle a été exceptionnellement décalée aux samedi 26 et dimanche 27 septembre.
De Ferme en Ferme, cette année, c'est fin septembre

« La Drôme de Ferme en Ferme » est une opération collective d'exploitations agricoles qui ouvrent leurs portes au grand public pour faire découvrir leurs métiers, savoir-faire et produits « dans un esprit de rencontre et de partage ». Favoriser les liens entre producteurs et consommateurs ainsi que le développement des circuits court, telle en est l'idée. Et c'était devenue une tradition, l'opération revenait chaque année le dernier week-end d'avril. Mais voilà, cette année, le confinement Covid-19 l'a empêchée. Son organisatrice, la fédération départementale (FD) des Civam de la Drôme, a décidé de la décaler exceptionnellement sur le week-end des 26 et 27 septembre.

50 fermes participantes

Pendant la visite de l'exploitation (devant le bâtiment d'élevage des lapins).

Cette édition 2020, la vingt-huitième donc, a été présentée à la presse le 7 septembre sur l'exploitation de Julien Burlon (voir ci-dessous), à Saint-Martin-d'Août. C'est d'ailleurs dans le Nord-Drôme que cette opération a été lancée pour la première fois. En plus, le père de cet agriculteur, Gilles, fait partie de ses créateurs. Dès la première année, l'opération a connu le succès. Si bien qu'elle s'est étendue à tout le département en1995, avant d'acquérir une dimension nationale en 2000. Aujourd'hui, près de 600 exploitations sur plus de 20 départements y participent. Cette année, toutes les fermes prévues au départ n'y prendront pas part. « Dans la Drôme, il y en aura 50, a annoncé la présidente de la FD Civam, Christel Quaillet, lors de la conférence de presse. Tout sera fait pour accueillir les visiteurs le mieux possible et dans le respect des règles sanitaires. On va essayer de réaliser une belle opération, en espérant qu'il n'y aura pas de problème avec le Covid. »

Une vitrine pour les agriculteurs

Le conseiller départemental Aimé Chaléon s'est « félicité de la remise en place de cette opération » ce mois de septembre, avant de se souvenir : « Il y a 27 ans, on se réunissait dans un bistrot de Charmes-sur-l'Herbasse pour réfléchir comment faire découvrir nos produits. Gilles Burlon faisait partie de l'équipe. On a travaillé tout un hiver pour monter une opération dans la Drôme des collines. Cela a été une réussite. "De Ferme en Ferme" a ensuite pris de l'ampleur ». Cette année encore, le Département apporte son soutien à cette opération, à hauteur de 25 000 euros. « C'est symbolique que l'édition 2020 soit lancée sur cette ferme. C'est un moment fort », a confié à son tour Emmanuelle Anthoine, conseillère départementale et députée. Elle a souligné l'aspect novateur de cette initiative à l'époque où elle a été créée. Et elle l'a qualifiée de « belle vitrine » pour les agriculteurs. Partenaire technique de l'opération (de même que Bienvenue à la ferme), la chambre d'agriculture de la Drôme était représentée par son vice-président Pierre Combat, lors de cette conférence de presse chez Julien Burlon.

Annie Laurie

* Civam : centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural.

 

Informations pratiques

De Ferme en Ferme édition 2020, c'est 50 exploitations (dont 5 nouvelles) réparties sur 9 circuits et signalées par un épouvantail (symbole de l'opération). Elles ouvriront leurs portes deux jours durant, samedi 26 et dimanche 27 septembre de 9 h à 18 h.
Pour cette édition, le dépliant habituel sera remplacé par un document téléchargeable sur le site internet defermeenferme.com. Son contenu : des informations sur les exploitations participantes, leur localisation (carte), la restauration, les animations maintenues...
Des mesures sanitaires seront mises en place sur chaque ferme et le port du masque sera obligatoire.

 

Portrait d'exploitation / Agriculteur à Saint-Martin-d'Août, Julien Burlon participe chaque année à l'opération « la Drôme de Ferme en Ferme ».
Julien Burlon, éleveur de volailles et lapins
« "La Drôme de Ferme en Ferme", c'est mon rendez-vous pour accueillir des visiteurs, leur faire découvrir mon exploitation, mes produits... », signale Julien Burlon.
Julien Burlon (37 ans) est agriculteur depuis avril 2004 à Saint-Martin-d'Août. Son exploitation compte 45 hectares de SAU, dont 38 en céréales et le reste en parcs à volailles. Il cultive du maïs, du méteil grains (blé et pois mélangés), un peu de sorgho. Toutes ces productions sont consommées par les animaux de l'exploitation. S'ajoutent des lentilles, des pois chiches et du tournesol destinés à l'alimentation humaine. Les graines de ce dernier sont pressées sur la ferme et le tourteau est donné aux volailles.
Du plein air
L'élevage de volailles en plein air est la production principale de Julien Burlon : plus de 10 000 bêtes par an dont 7 500 poulets cou nu rouges, 1 500 pintades, 1 200 canards ainsi que 200 chapons, 100 poulardes, autant de dindes et une cinquantaine d'oies pour les fêtes de fin d'année. Sont aussi élevés une centaine de poules pondeuses (production qu'il veut développer), ainsi que 2 000 lapins (en cages sur grilles dans un bâtiment ouvert sur l'extérieur). 200 à 250 animaux sont abattus chaque semaine sur la ferme.
Julien Burlon élève en plein air plus de 10 000 volailles par an et 2 000 lapins.
Tout en vente directe
Lentilles, pois chiches, huile de tournesol, volailles, œufs et lapins, tout est vendu en direct sur place (sur réservation) ainsi que sur deux marchés (à Tain-l'Hermitage et, depuis un an, Châteauneuf-de-Galaure). Cet agriculteur livre aussi un magasin de Saint-Sorlin-en-Valloire vendant des fruits, légumes, volailles, charcuteries, fromages. De quoi s'occuper, donc, mais son père, Gilles (retraité depuis deux ans), lui donne « des coups de main ».
A noter aussi, un bâtiment de 600 m² avec panneaux photovoltaïques a été construit l'automne dernier sur cette exploitation. Julien Burlon ne perçoit pas le fruit de l'électricité produite (le constructeur a un contrat d'exploitation de 30 ans). Mais ce hangar où il range du matériel (d'une valeur de 170 000 euros) ne lui a rien coûté. Un deuxième bâtiment (bi-pente en bois) avec panneaux photovoltaïques également est en projet, destiné à héberger un nouvel abattoir et un point de vente.
Les lapins sont élevés en cages dans un bâtiment ouvert.
De ferme en ferme depuis le début
Cet éleveur a toujours participé à « de Ferme en Ferme » depuis qu'il est agriculteur, et même avant puisque son père faisait partie des créateurs de l'opération. « C'est mon rendez-vous pour accueillir des visiteurs, leur faire découvrir mon exploitation, mes produits mais aussi répondre aux questions qu'ils se posent sur l'agriculture en général..., explique Julien Burlon. C'est un moyen de faire connaître mes produits, de trouver de nouveaux clients, d'échanger. »
Et pour cette édition 2020 particulière avec le Covid-19, il signale encore : « Je vais prendre des précautions afin que tout se passe bien. Par rapport à d'habitude, pour montrer l'exploitation en toute sécurité, le parcours a été modifié, un sens de circulation instauré, les groupes seront limités à 15-20 personnes (au lieu de 50 normalement). Je vais essayer de faire déguster mes produits. Le but est de maintenir le plaisir dans la visite en étant vigilant afin d'éviter des contaminations ».
A. L.