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VITICULTURE

« Les aléas climatiques  ont eu raison  de la maturité des raisins »

Le 1er septembre, le syndicat des vignerons de Saint-Pantaléon-les-Vignes - Rousset-Les-Vignes s’est réuni en assemblée générale. L’occasion de rencontrer le président, Olivier Serres, élu en 2020.

« Les aléas climatiques  ont eu raison  de la maturité des raisins »
Le 1er septembre à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat des vignerons de Saint-Pantaléon-les-Vignes - Rousset-Les-Vignes, les membres du bureau ont accueilli Denis Guthmuller, président du Syndicat général des vignerons réunis des Côtes-du-Rhône.

Vous avez été élu en 2020, lors d’une année bien particulière avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19. Quel bilan dressez-vous de cette année ?
Olivier Serres : « Effectivement, mes débuts sont particuliers. Notre assemblée générale sur l’activité 2020 n’ayant pu se faire plus tôt, il a fallu attendre le 1er septembre 2021 pour se réunir. Les manifestations ont toutes été annulées : le club dégustation, organisé depuis plus de vingt ans, n’a pas pu être proposé. De même que la manifestation “Rousset sous les étoiles”, un parcours gourmand entre mets et vins proposé conjointement par les vignerons et les restaurateurs. Nous espérons pouvoir reprendre nos activités très prochainement. »

Quid du millésime 2020 ?
O. S. : « Le millésime 2020 a été très intéressant d’un point de vue qualitatif, avec un état sanitaire des vignes excellent. Malgré tout, les quantités étaient inférieures à celles de l’année 2019, qu’on qualifierait de très bonne année. On peut expliquer cette baisse de rendement par l’alternance, mais aussi par de petites gelées au printemps 2020. »

Quelles sont les prévisions pour ce nouveau millésime ?
O. S. : « La récolte sera plus faible que d’habitude, du fait notamment de la période de gel du mois d’avril. Même si nous ne sommes pas dans les communes les plus touchées, les pertes sont estimées entre 20 et 30 % selon la cave coopérative. Les aléas climatiques auront également eu raison de la maturité des raisins : le gel de printemps, suivi d’un mois de mai assez frais et d’un été mitigé, ont entraîné un retard de 10 à 15 jours. Les vendanges débuteront donc autour du 25 septembre. »

Enfin, quel regard portez-vous sur le marché actuel ?
O. S. : « Nous avons encore du stock de l’an dernier. Avec l’arrivée de la Covid-19, les épisodes de confinement et la fermeture des restaurants, le marché a été déséquilibré et anémié. Lors des fortes gelées au printemps, nous pensions que les acheteurs allaient s’emballer mais les stocks s’écoulent au compte-gouttes. Il n’y a pas eu l’euphorie espérée. Le marché s’annonce donc une nouvelle fois en demi-teinte et la valorisation ne sera certainement pas au rendez-vous. Cela commence à provoquer des inquiétudes au niveau des trésoreries des exploitations. Toutefois, il faut attendre la fin d’année pour y voir un petit peu plus clair. » 


Propos recueillis par Amandine Priolet